La présidente du musée d'Orsay Laurence des Cars va diriger le Louvre

Laurence des Cars a annoncé sa première mesure: la création d'un neuvième département, qui sera consacré à Byzance et aux chrétiens d'Orient. (Photo, AFP)
Laurence des Cars a annoncé sa première mesure: la création d'un neuvième département, qui sera consacré à Byzance et aux chrétiens d'Orient. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

La présidente du musée d'Orsay Laurence des Cars va diriger le Louvre

  • Première femme à accéder à la tête du musée depuis sa création en 1793, l'annonce de sa nomination par Emmanuel Macron a été faite par France Inter
  • Le projet que Mme des Cars, 54 ans, avait soumis à l'Elysée «réfléchit à la manière dont le Louvre peut être pleinement contemporain»

PARIS: La présidente du Musée d'Orsay Laurence des Cars a été choisie par l'Elysée pour prendre la tête du Louvre, le plus grand musée du monde, dont elle veut faire "une chambre d'écho de la société".

Première femme à accéder à la tête du musée depuis sa création en 1793, l'annonce de sa nomination par Emmanuel Macron a été faite par France Inter.

Elle succèdera le 1er septembre à Jean-Luc Martinez qui en huit ans à la tête du Louvre l'aura rendu plus accessible à tous les publics, sans compter la mise en oeuvre de projets nationaux et internationaux comme le Louvre Abou Dhabi.

Le projet que Mme des Cars, 54 ans, avait soumis à l'Elysée "réfléchit à la manière dont le Louvre peut être pleinement contemporain. Il a beaucoup à dire à la jeunesse, c'est une chambre d'écho de la société", a-t-elle expliqué sur France Inter. 

Elle a annoncé sa première mesure: la création d'un neuvième département, qui sera consacré à Byzance et aux chrétiens d'Orient.   

L'historienne d'art dirigeait le Musée d'Orsay depuis quatre ans. Elle a été remarquée pour son dynamisme, avec notamment le chantier "Orsay Grand ouvert" et l'exposition "le Modèle noir" en 2019.

"Elle a été choisie car conservatrice reconnue, de stature internationale, ayant très bien réussi à Orsay, ayant une connaissance du Louvre car à la manoeuvre sur le Louvre Abou Dhabi de 2007 à 2014", a expliqué l'Elysée.

Son projet, se félicite-t-on, vise à "accueillir la polyphonie du monde dans un musée en résonance" avec la société: place de la femme dans les collections, provenance des œuvres.

"Ce qui a beaucoup intéressé le président, c'est qu'elle sente que les débats de société sont entrés dans les musées et regarde comment ne pas subir ces débats mais les traiter par l'art et le spectacle vivant, en invitant notamment des artistes", a indiqué un conseiller de l'Elysée.

10 millions de visiteurs en 2019

"Laurence des Cars aura à écrire une nouvelle page de l’histoire du plus grand musée du monde. Le Louvre doit se réinventer dans le monde de l'après-crise, devenir plus encore qu’aujourd’hui, un lieu de contemplation et de réflexion ouvert à tous", a réagi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Jean-Luc Martinez, 57 ans, briguait un troisième mandat et assurait l'intérim depuis le 13 avril. 

Il est nommé par Emmanuel Macron premier ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine. Il sera chargé de la poursuite de la politique des restitutions et de la lutte contre le trafic international d'oeuvres d'art.

Très sensible à l'accès au Louvre de tous les publics, il a modernisé le musée de sorte que le nombre de visiteurs dépasse les 10 millions de visiteurs en 2019 (dont 71% d'étrangers), avant d'être frappé par la pandémie de coronavirus. 

Il a développé les billetteries en ligne, créé des nocturnes, une "petite galerie" pour les familles, ordonné des travaux d'agrandissement, engagé la restauration du Jardin des Tuileries. 

M. Martinez aura aussi conduit l'important projet du Louvre Abou Dhabi, intensifié les prêts et dépôts en province. Et inauguré en 2019 un centre ultra-moderne de conservation des réserves, à Liévin, à côté du Louvre-Lens. 

Son approche pour compléter les ressources a été discutée. Ayant intensifié la commercialisation de la marque à de grandes enseignes (AirBnB, Uniqlo, Alibaba, etc), il a été accusé par ses adversaires de brader les symboles du Louvre. 

Ses opposants lui reprochaient aussi d'avoir freiné les expositions d'art contemporain dans la vénérable institution. 

A l'Elysée, "on salue un bilan exceptionnel de Jean-Luc Martinez, qui aura réussi à rajeunir et à renouveler le public, à développer l'éducation artistique et les projets territoriaux".

M. Martinez et Mme de Cars "se connaissent bien et se respectent" et le changement ne doit "être aucunement perçu comme un désaveu" mais répond à la volonté d'"ouvrir un nouveau chapitre" dans "une approche plus contemporaine, sociétale" du musée, ajoute un conseiller d'Emmanuel Macron.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".