Fiscalité mondiale: le projet Biden subit un revers avec l'Irlande

Le siège du département du Trésor, l'équivalent du ministère des Finances, dans la capitale Washington, DC. Biden compte utiliser la fiscalité des entreprises aux Etats-Unis et dans le monde pour financer son ambitieux plan d'infrastructures de 1700 milliards de dollars. (Photo, AFP)
Le siège du département du Trésor, l'équivalent du ministère des Finances, dans la capitale Washington, DC. Biden compte utiliser la fiscalité des entreprises aux Etats-Unis et dans le monde pour financer son ambitieux plan d'infrastructures de 1700 milliards de dollars. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Fiscalité mondiale: le projet Biden subit un revers avec l'Irlande

  • Dublin applique un si faible taux d’impôt sur les bénéfices qu’il a attiré de nombreuses entreprises internationales et fut la principale cause de l’émergence du « Tigre celtique »
  • Le FMI appuie l’harmonisation fiscale mondiale qui permettra une hausse des budgets publiques et donc facilitera les investissements dans l'éducation, la santé, et les infrastructures

WASHINGTON : L'Irlande a jeté un froid mardi sur le projet de Joe Biden de taxer les bénéfices des multinationales d'au moins 15% à l'échelle mondiale au moment où un consensus semblait se dessiner au G7.

Le ministre des Finances irlandais Paschal Donohoe a déclaré que son pays n'avait pas l'intention d'augmenter son taux d'imposition sur les sociétés qui est l'un des plus bas au monde, rejetant du même coup la proposition américaine dévoilée la semaine dernière par la secrétaire au Trésor Janet Yellen.

"Nous avons des réserves vraiment importantes concernant un taux d'imposition minimum mondial à un niveau tel que cela signifierait que seuls certains pays, et certaines grandes économies, pourront bénéficier de cette base", a expliqué le ministre à la chaîne britannique Sky News.

L'Irlande ne fait pas partie du G7. Mais le pays, qui applique un taux de 12,5% et attire ainsi de nombreuses grandes entreprises du monde entier, est un acteur-clé dans les discussions qui se déroulent sous l'égide de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).

La semaine dernière, Janet Yellen avait souligné que 15% était "un plancher" et que les discussions allaient se poursuivre avec l'objectif d'être "ambitieux" et "d'augmenter ce taux".

C'est la première fois que Washington proposait formellement un taux.

Au sein du G7 -qui regroupe l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon, et le Royaume-Uni- Paris et Berlin ont immédiatement apporté leur soutien à cette proposition estimant que 15% était un bon compromis.

Un Conseil économique et financier franco-allemand (CEFFA) se tiendra mercredi. Et les ministres des Finances français Bruno Le Maire et allemand Olaf Scholz, devraient évoquer entre autres ce dossier.

Accord politique au prochain G7 ?

Selon une source proche des discussions en Europe, la proposition américaine a reçu un large soutien et un "accord politique" pourrait être annoncé la semaine prochaine lors du G7 finance à Londres des 4 et 5 juin.

D'autres sources ont, elle, évoqué une simple déclaration de principe, renvoyant au G20 de Venise (Italie) les 9 et 10 juillet.

L'OCDE, qui regroupe 36 pays, avait elle-même signalé l'échéance de juillet.

Des seuils allant de 12,5% à 21%, soutenus notamment par la France, l'Allemagne et le Parlement européen, avaient jusqu'ici été évoqués.

Mardi, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, est venue apporter son soutien à la proposition américaine, soulignant que tout taux supérieur à l'imposition actuelle serait "bénéfique" à l'économie mondiale et aux pays.

Lors d'une conversation avec le Washington Post, elle a souligné qu'il était crucial de mettre fin au "nivellement par le bas" en matière de fiscalité pour permettre de remplir les caisses des Etats et investir dans l'éducation, la santé, les infrastructures ou encore l'industrie du numérique.

Le président américain compte précisément utiliser la fiscalité des entreprises aux Etats-Unis et dans le monde pour financer son ambitieux plan d'infrastructures de 1700 milliards de dollars, qui rencontre pour l'heure la farouche opposition des républicains.

La patronne du FMI a reconnu qu'une fiscalité harmonisée sur le plan mondial était particulièrement complexe puisqu'il s'agit de trouver un consensus sur "le point idéal", celui qui est bénéfique à l'économie mondiale, tout en étant satisfaisant pour les autorités fiscales de chaque pays.

Sollicité par l'AFP, le Trésor américain s'est refusé à tout commentaire sur la prise de position du ministre irlandais, renvoyant aux déclarations de Janet Yellen du 20 mai.


La capitalisation boursière du CCG franchit les 4,2 milliards de dollars, annonce le secrétaire général

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  • Les marchés de capitaux du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dépassé une capitalisation combinée de 4,2 billions de dollars en 2024, ce qui témoigne de la solidité des économies régionales

RIYAD : Les marchés de capitaux du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dépassé une capitalisation combinée de 4,2 billions de dollars en 2024, ce qui témoigne de la solidité des économies régionales et de la confiance soutenue des investisseurs.

Ce chiffre a été révélé par Jasem al-Budaiwi, secrétaire général du CCG, lors de son allocution à la troisième édition de la cérémonie du "Gulf Smart Investor Award" qui s'est tenue à Riyad le 7 mai.

Dans ses remarques, M. al-Budaiwi a noté que les marchés du CCG ont vu un total de 336,3 milliards d'actions échangées en 2024, marquant une augmentation de 20,9% par rapport à l'année précédente.

La valeur totale des actions échangées a atteint 682,2 milliards de dollars, reflétant une croissance annuelle de 28,4%.

Ces bénéfices, a-t-il souligné, mettent en évidence la confiance des investisseurs nationaux et internationaux et renforcent l'importance des efforts continus pour développer la conscience financière et renforcer l'éducation des investisseurs.

M. al-Budaiwi a félicité l'Arabie saoudite d'avoir accueilli les prix et d'avoir soutenu l'agenda économique plus large du CCG.

"Son Excellence le secrétaire général a souligné qu'au milieu de l'accélération étonnante et des transformations profondes qui ont lieu sur les marchés financiers à l'échelle mondiale et régionale, et à la lumière de l'ouverture des pays du CCG à l'économie mondiale, l'éducation financière n'est plus simplement une connaissance marginale ou un luxe intellectuel", lit-on dans un communiqué officiel.

Cette dynamique positive sur les marchés du CCG s'aligne sur des tendances régionales plus larges.

Au cours du premier trimestre 2025, les marchés boursiers du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont enregistré de solides bénéfices, l'indice composite du Fonds monétaire arabe - qui suit 16 bourses arabes - ayant augmenté de 4,37% en glissement annuel.

L'indice a également affiché une augmentation de 1,55% sur une base trimestrielle, reflétant la confiance continue des investisseurs malgré les changements de politique monétaire mondiale et les pressions géopolitiques persistantes.

Dans son discours, M. al-Budaiwi a souligné le rôle central de l'éducation financière pour naviguer sur des marchés financiers mondiaux de plus en plus complexes et en évolution rapide, la positionnant comme un facteur clé pour atteindre la sécurité financière et la durabilité économique à long terme dans toute la région.

L'événement, qui s'inscrit dans le cadre de l'initiative d'éducation à l'investissement du CCG appelée Mulim, a été suivi par des responsables de haut niveau, dont le président de l'Autorité saoudienne du marché des capitaux, Mohammed el-Kuwaiz.

M. al-Budaiwi a souligné que ce prix n'est pas seulement une reconnaissance de l'excellence individuelle, mais aussi un message plus large prônant le rôle des connaissances financières, de la planification stratégique et d'un environnement réglementaire sain dans la promotion de décisions d'investissement éclairées.

Il a salué les efforts de l'Autorité saoudienne du marché des capitaux et des institutions partenaires pour leur rôle dans le soutien des initiatives qui contribuent à la connaissance financière dans les sociétés du CCG.

En début de semaine, une analyse de S&P Global a révélé que la capitalisation boursière de l'indice Tadawul All Share du Royaume a atteint 2 700 milliards de dollars à la fin de 2024, ce qui représente une augmentation de 463% en dix ans.

Le rapport de l'agence de notation indique que le marché boursier devrait jouer un rôle crucial dans la réalisation des objectifs de transformation économique du Royaume, tels qu'ils sont définis dans l'initiative Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les investissements en capital en Arabie saoudite atteignent 355 milliards de dollars en 2024, dépassant les prévisions de 38%

La ventilation actualisée montre que les investissements du secteur privé ont augmenté de 11 % par an en 2024 pour atteindre SR1,19 trillion, représentant désormais 89,16 % de la FBCF totale.
La ventilation actualisée montre que les investissements du secteur privé ont augmenté de 11 % par an en 2024 pour atteindre SR1,19 trillion, représentant désormais 89,16 % de la FBCF totale.
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  • La formation brute de capital fixe de l'Arabie saoudite a atteint 1,33 trillion de riyals saoudiens (355 milliards de dollars) en 2024, reflétant une augmentation annuelle de 4,5%

RIYAD : La formation brute de capital fixe de l'Arabie saoudite a atteint 1,33 trillion de riyals saoudiens (355 milliards de dollars) en 2024, reflétant une augmentation annuelle de 4,5%, selon les données mises à jour publiées par le ministère de l'Investissement.

Ce chiffre dépasse de 38% l'objectif initial du ministère, qui était de 964 milliards de RS, soulignant la forte dynamique du cycle d'investissement du Royaume et signalant des progrès continus vers les objectifs de la Vision 2030.

Selon les derniers chiffres détaillés, les investissements du secteur privé ont augmenté de 11% par an en 2024 pour atteindre 1,19 trillion de RS, représentant maintenant 89,16% de la FBCF totale.

Les investissements du secteur public ont également chuté de 29,4% pour atteindre 144,3 milliards de RS, représentant seulement 10,84% de la formation totale de capital. Ces chiffres soulignent la dépendance croissante du pays à l'égard de l'investissement privé pour assurer une croissance durable.

La FBCF a atteint 29% du produit intérieur brut, dépassant l'objectif de 26% fixé par la stratégie nationale d'investissement, ce qui témoigne de la confiance croissante des investisseurs et de l'efficacité de la mise en œuvre des politiques, selon le ministère.

La FBCF, un indicateur de la santé économique à long terme, mesure les investissements nets en actifs fixes dans les infrastructures, l'industrie, l'immobilier et le tourisme. Une formation de capital plus importante est généralement associée à une plus grande capacité de production et à une croissance future plus forte.

Ces gains d'investissement s'inscrivent dans le cadre d'une initiative plus large du ministère de l'investissement et de la nouvelle autorité saoudienne de promotion de l'investissement visant à renforcer la position de l'Arabie saoudite en tant que centre d'investissement mondial.

Par l'intermédiaire de sa plateforme InvestSaudi, l'autorité a lancé des initiatives de grande envergure pour attirer les capitaux nationaux et internationaux.

Les efforts comprennent un portail national d'investissement réorganisé qui met en avant 15 secteurs prioritaires avec des mesures d'incitation personnalisées, ainsi que le déploiement de la loi sur l'investissement 2025, qui rationalise les processus d'octroi de licences et de réglementation dans tous les secteurs d'activité.

Sur le plan international, le ministre de l'investissement, Khalid Al-Falih, a dirigé des tournées de présentation et des délégations en Asie, en Amérique et en Europe, régions qui représentent collectivement une part importante des flux d'investissements étrangers directs du Royaume.

M. Al-Falih a mis l'accent sur l'Asie, notant que six des dix premiers pays sources d'IDE de l'Arabie saoudite se trouvent dans cette région. Au niveau national, il continue de promouvoir les opportunités d'investissement saoudiennes lors de grands forums économiques et de conférences sectorielles, en présentant la transformation du Royaume comme un argument convaincant en faveur de l'investissement.

Ces efforts de sensibilisation, combinés à une réserve croissante de mégaprojets tels que NEOM, la mer Rouge et la porte de Diriyah, façonnent un paysage d'investissement dynamique et renforcent l'attrait du Royaume pour les investisseurs régionaux et mondiaux.
 


Lancement d’un programme de biotechnologie pour soutenir les innovateurs saoudiens

Vue générale de Riyad, Arabie Saoudite. (REUTERS)
Vue générale de Riyad, Arabie Saoudite. (REUTERS)
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  • Ce programme de sept mois propose aux participants un accompagnement par mentorat, un renforcement des compétences, ainsi que des opportunités de connexion avec des investisseurs et des experts, tant locaux qu’internationaux

RIYADH : Le ministère de la santé a lancé un programme d'accélération en biotechnologie afin de renforcer les capacités des innovateurs saoudiens dans le domaine de la biotechnologie et des sciences de la vie.

L'initiative vise à améliorer leur préparation scientifique et commerciale, à attirer les investissements et à étendre leur portée sur le marché mondial, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle vise également à renforcer leur contribution à la qualité des soins de santé, conformément à la stratégie nationale en matière de biotechnologie et au programme de transformation du secteur de la santé dans le cadre de Vision 2030, qui prévoit une économie prospère, axée sur l'innovation, et une société dynamique avec une santé et une qualité de vie durables.

Ce programme de sept mois propose aux participants un accompagnement par mentorat, un renforcement des compétences, ainsi que des opportunités de connexion avec des investisseurs et des experts, tant locaux qu’internationaux.

Il comprend des ateliers, des séminaires, des consultations individuelles et la possibilité de présenter des innovations lors de la conférence BIO 2025.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 8 mai. Les entretiens et la sélection initiale auront lieu du 15 au 20 mai, et les résultats finaux seront communiqués le 25 mai.

Le ministère continue de faire progresser l'innovation dans le domaine de la santé et d'accélérer l'avancement des projets nationaux prometteurs. Il encourage tous les innovateurs, entrepreneurs et startups saoudiens à s'inscrire au programme et à se renseigner sur redbiotech@moh.gov.sa.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com