GENEVE: Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont appelé mardi l'Organisation mondiale de la santé à poursuivre l'étude sur les origines du Covid-19, qui restent encore floues même si l'hypothèse de la transmission par un animal reste privilégiée.
Ces appels ont été lancés à l'occasion de la 74e Assemblée mondiale de la santé, qui réunit depuis lundi les 194 membres de l'OMS.
Lors des débats, qui se déroulent en ligne depuis Genève, un représentant américain, Jeremy Konyndyk, a souligné mardi l'importance d'avoir "une enquête solide, complète et dirigée par des experts sur les origines du Covid-19".
"Il est important que nous préparions la phase 2 de l'étude sur les origines pour qu'elle soit couronnée de succès", en estimant que l'analyse devait être fondée "sur la science et être indépendante".
D'autres pays, dont l'Australie, le Japon et le Portugal, ont également lancé des appels similaires.
La première phase de l'étude a été menée en début d'année dans la région de Wuhan, considérée comme le berceau de la pandémie, de façon conjointe par des experts internationaux et scientifiques chinois, sur fond de suspicion d'un manque d'indépendance envers Pékin.
Le 29 mars, les experts ont conclu que la transmission à l'homme par un animal intermédiaire est une hypothèse "probable à très probable", et affirmé qu'un incident de laboratoire - thèse défendue avec ardeur par l'ancien président américain Donald Trump - reste "extrêmement improbable".
Le vaccin anti-Covid de Moderna "hautement efficace" chez les 12-17 ans (groupe)
La société de biotechnologie américaine Moderna a annoncé mardi que son vaccin contre le Covid-19 était "hautement efficace" chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans, et a confirmé vouloir déposer une demande d'autorisation pour cette tranche d'âge "début juin" auprès des différents régulateurs dans le monde.
Le vaccin de Moderna n'est pour le moment autorisé que pour les personnes de 18 ans et plus.
"Nous sommes encouragés que (le vaccin) se soit révélé hautement efficace pour prévenir le Covid-19 chez les adolescents", a déclaré le patron de Moderna, Stéphane Bancel, cité dans un communiqué. "Nous allons soumettre ces résultats à la FDA (l'Agence américaine des médicaments, NDLR) et aux régulateurs dans le monde début juin et demander une autorisation."
Un autre vaccin, celui de Pfizer/BioNTech, est déjà autorisé pour les adolescents dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis. En Europe, le remède de Pfizer est pour le moment autorisé à partir de 16 ans, et son autorisation dès 12 ans est en cours d'évaluation par l'Agence européenne des médicaments (EMA).
L'annonce de Moderna mardi se fonde sur les résultats complets d'essais cliniques sur plus de 3 700 participants âgés de 12 à 17 ans aux Etats-Unis. Deux-tiers ont reçu le vaccin, et un tiers un placebo.
"Après deux doses, aucun cas de Covid-19 n'a été observé dans le groupe vacciné (...) contre 4 cas dans le groupe placebo, traduisant une efficacité du vaccin de 100% 14 jours après la seconde dose", a déclaré Moderna dans son communiqué.
Après une dose, une efficacité de 93% a été observée, a précisé l'entreprise. Les quelques cas s'étant déclenchés chez des adolescents entre la première et la seconde dose étaient "légers", a-t-elle ajouté.
Le vaccin était "généralement bien toléré" et "aucune inquiétude concernant sa sécurité n'a été identifiée jusqu'ici", a souligné Moderna. Les effets secondaires observés étaient similaires à ceux constatés chez les adultes (douleur à l'endroit de l'injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, frissons...).
Les adolescents développent en général des formes moins graves du Covid-19 que les personnes plus âgées, mais ils ne sont pas à l'abri d'une infection et participent à la transmission du virus au sein de la population.
C'est pourquoi leur immunisation est nécessaire afin de stopper l'épidémie, selon les experts.
Moderna a par ailleurs débuté en mars des essais de son vaccin sur les enfants de 6 mois à 11 ans.
Un jour après, le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, accusé jusqu'alors d'avoir été trop complaisant envers Pékin, avait durci le ton, se disant prêt à envoyer des experts enquêter sur l'hypothèse d'une fuite d'un laboratoire chinois. La Chine a toujours nié cette possibilité.
Mais la Chine a été accusée d'avoir entravé la mission, en mettant notamment des mois avant d'accepter la venue sur son sol des scientifiques.
Le patron de l'OMS a lui-même critiqué le manque d'accès aux données de la Chine. Le chef de la délégation de scientifiques internationaux, Peter Ben Embarek, a ensuite minimisé la chose, affirmant qu'en Chine comme ailleurs certaines données ne pouvaient être partagées pour des raisons de respect de la vie privée, et qu'il s'efforçait de trouver des solutions pour avoir accès aux données "dans la phase 2 de l'étude".
Mais depuis, l'OMS n'a donné aucune information sur le déroulement de cette deuxième phase de l'étude.
"Le but de cette enquête n'est pas d'attribuer des responsabilités, mais de s'appuyer sur la science, de trouver l'origine du virus et de l'épidémie pour nous aider tous à éviter qu'une telle catastrophe mondiale ne se reproduise", a assuré le représentant américain Jeremy Konyndyk.