Mozambique: Deux mois après Palma, ils fuient encore l'attaque

Un homme porte un matelas alors qu'il arrive sur la plage de Paquitequete à Pemba le 22 mai 2021, après avoir fui Palma en bateau avec quarante-neuf autres personnes. (AFP)
Un homme porte un matelas alors qu'il arrive sur la plage de Paquitequete à Pemba le 22 mai 2021, après avoir fui Palma en bateau avec quarante-neuf autres personnes. (AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

Mozambique: Deux mois après Palma, ils fuient encore l'attaque

  • Deux mois après l'attaque de groupes armés djihadistes contre Palma, dans l'extrême nord du Mozambique, des centaines de personnes au regard perdu affluent toujours dans différents coins de la province meurtrie du Cabo Delgado
  • Samedi encore, un navire de pêche branlant, chargé de 49 âmes, a accosté dans sa capitale Pemba. Car la menace djihadiste est partout, diffuse, inquiétante

PEMBA : Sur la plage, des réfugiés somnolent sous un abri de fortune. Parmi eux, Julia, 21 ans, dont le sourire nerveux cache mal la détresse, et sa petite née il y a quatre jours sur le bateau qui lui a permis de fuir, enfin. 

Deux mois après l'attaque de groupes armés djihadistes contre Palma, dans l'extrême nord du Mozambique, des centaines de personnes au regard perdu affluent toujours dans différents coins de la province meurtrie du Cabo Delgado. 

Samedi encore, un navire de pêche branlant, chargé de 49 âmes, a accosté dans sa capitale Pemba. Car la menace djihadiste est partout, diffuse, inquiétante. 

Un homme débarque, ses affaires nouées dans un drap de coton délicatement posé sur sa tête, deux jerricans en plastique à la main. Les femmes, châles colorés encadrant leurs visages, portent des enfants, un thermos, quelques bricoles. 

Des policiers contrôlent les nouveaux arrivants. Ils passent au crible les bagages, pour vérifier qu'ils ne sont pas armés - la hantise que des djihadistes se cachent parmi eux - avant de les relâcher.

C'est sur un bateau en bois similaire, pris dans les eaux agitées de l'océan Indien, que Julia Francisco a accouché, avec l'aide de quelques compagnons d'infortune. 

Après trois jours sur la plage, elle est menée, comme les autres, vers un stade couvert à une dizaine de kilomètres, qui sert de camp de transit. 

Elle était enceinte de sept mois quand les Shababs, comme on appelle ici les djihadistes qui terrifient la région depuis fin 2017, ont lancé leur attaque surprise contre Palma le 24 mars. Alors que tous se croyaient en sécurité, à seulement dix kilomètres du complexe gazier archi-protégé, piloté par le groupe français Total.

Dès les premiers coups de feu, "tout le monde s'est mis à courir", raconte-t-elle à l'AFP en swahili, une des langues parlées dans cette zone proche de la Tanzanie. "J'ai su que si je ne courais pas moi aussi, ils m'attraperaient."

 En manque de famille

Marcher, courir, se cacher dans la forêt. Avec son père, sa belle-mère, son fils de quatre ans. Puis des semaines sur la presqu'île du site gazier, parmi des milliers en attente d'être sauvés. Embarquer sur un bateau coûte entre 40 et 65 euros, une petite fortune ici. 

Ceux qui débarquent à Pemba ces jours-ci racontent qu'il reste "beaucoup" de gens à secourir là-bas. Pas loin de 20.000, selon des ONG. 

Jean déchiré, T-shirt et veste noire, Sumail Mussa, 50 ans, peste sur la plage. Portable en main, il voudrait appeler des proches pour voir s'il peuvent l'héberger, lui, sa femme et leur enfant. Mais il n'a plus de crédit. "La vie était terrible la-bas, alors on est partis", souffle-t-il laconique. Pas disponible pour parler là.

Dans le stade, aux fenêtres et paniers de basket recouverts de moustiquaires, près de 300 personnes cohabitent. Julia marche doucement, pas remise de son accouchement. Elle va chercher de l'eau, tente péniblement une lessive sur la pelouse autour du complexe sportif. 

"J'ai mal. Je souffre surtout parce que je n'ai aucune famille pour m'aider", souffle-t-elle d'une voix timide. 

Père et belle-mère ont été hospitalisés dès leur arrivée. Son mari travaille à Maputo, à des milliers de km mais au chaud. Et elle n'a aucune idée d'où se trouve sa mère, ses sœurs, son frère. "Je ne sais pas s'ils sont vivants", murmure-t-elle, jetant un regard furtif vers son portable. 

Depuis fin mars, près de 57.000 personnes ont fui la zone de Palma, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). En tout, les violences depuis plus de trois ans ont tué 2.800 personnes et provoqué la fuite de 700 000 civils.

Le gouvernement assure avoir repris rapidement le contrôle de Palma, mais aucun média n'y a eu accès sauf quelques visites express étroitement encadrés par l'armée fin mars. 

L'inefficacité des autorités exaspère de nombreux réfugiés. Les djihadistes "au début, n'avaient que des machettes" mais les autorités "n'ont rien fait. Maintenant ils ont des armes sophistiquées", râle Daniel Chilongo, paysan de 55 ans fraîchement débarqué sur la plage. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.