PARIS: Créée par Nizar Berdai, un jeune entrepreneur, diplômé en Stratégie et Finance de HEC Montréal et de l’Essec Business School Paris, Wsselni Maak, une plate-forme de covoiturage urbain au Maroc, est en incubation à la station F à Paris.
Intégrés dans le cadre du programme Afriquia 50 sprints au sein de l’incubateur HEC Paris à la Station F, les services de la start-up permettront de contribuer à la digitalisation des déplacements quotidiens des consommateurs marocains. L’application, qui compte, à ce jour, près de 5 000 utilisateurs actifs avec une moyenne de 212 offres et demandes quotidiennes, est déjà disponible dans plusieurs villes du royaume chérifien comme Rabat, Salé, Témara, Casablanca, Marrakech, Agadir et Fès.
Wsselni Maak, appelée à se développer dans d’autres villes du Royaume, propose aussi, à la demande des utilisateurs, de nombreux autres services en exclusivité tels que le transport d'enfants et le covoiturage quotidien réservé uniquement aux femmes.
Un jeune patron impliqué auprès de la jeunesse
Wsselni Maak, qui propose des prix attractifs qui s’alignent sur celui des transports publics – un déplacement domicile-travail pour 6 dirhams (1dirham marocain = 0,093 euro) –, assure, selon sa direction, des services sécurisés et confortables. La start-up, qui s’engage dans la défense et la promotion du développement durable, a pour objectif de toucher un large public afin de le sensibiliser à la protection de l’environnement, et de le pousser à adopter la culture du covoiturage comme mode de transport économe et écologique dans la vie quotidienne. Cette offre de transport, alliant technologie et développement durable, permettra aux usagers de moins subir les conséquences de la congestion importante des villes, des routes, des problèmes de stationnement à la suite de l’augmentation toujours plus grande du parc automobile. L’objectif est également de réduire les embouteillages et la pollution.
Très impliqué dans le monde associatif, Nizar Berdai a aussi participé à de nombreux séminaires et conférences au Canada, en France et aux États-Unis. En 2018, il rejoint le Parlement jeunesse du Québec (PJQ), dont il s’inspire pour lancer le Parlement jeunesse du Maroc (PJM). Il s’agit d’une simulation parlementaire apolitique qui permet aux jeunes marocaines et marocains, âgés de 17 à 27 ans, de comprendre de plus près le fonctionnement de l’appareil législatif et de proposer des actions concrètes pour participer au développement de leur pays.
Sollicité par Arab News en français, Nizar Berdai, directeur de WeMash Digital, fondateur de Wsselni Maak et passionné par l’entrepreneuriat et la transformation digitale, répond à nos questions à propos de l’introduction de son application sur le marché et de ses perspectives de développement, notamment au sein de la Station F à Paris.
Comment est née cette idée d’initier une application de covoiturage?
À la suite d’une analyse de la situation actuelle des transports en commun classiques au Maroc, nous nous sommes rendu compte qu’il était impératif de trouver une solution alternative afin d’offrir un service de qualité aux usagers. Notre objectif était de réunir confort, sécurité, économie et écologie sur la même application. Nous souhaitons donc réinventer le transport quotidien au Maroc, et ce en digitalisant et en démocratisant la pratique du covoiturage en ville. Nous avons conçu l’application mobile qui permet de mettre en relation les meilleurs covoitureurs au bon moment pour des trajets plus rapides, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement.
Quelles sont les perspectives de développement de WeMash?
WeMash Digital est avant tout une start-up qui cherche à se développer petit à petit. Nous essayons au quotidien de nous ouvrir à de nouveaux marchés, d’apporter des solutions digitales avec une forte valeur ajoutée afin de se démarquer de la concurrence. Nous commençons à attirer progressivement des clients, de tous types, dans différents secteurs d’activité. Nous sommes conscients que ça nous prendra énormément de temps et d’efforts pour se positionner comme un des leaders au niveau national dans le domaine de la digitalisation.
Quel est, selon vous, en tant que jeune entrepreneur, l'apport de l'intégration à la Station F dans le développement de votre start-up?
Station F, ou tout autre incubateur de start-up, a toujours eu un grand impact sur la croissance et le développement des start-up, tous les chiffres le prouvent. Pour être plus précis, nous sommes aujourd’hui en incubation avec HEC Paris à Station F.
Le programme d’accompagnement s’appuie sur de nombreux experts et professeurs d’HEC afin de nous permettre d’accélérer notre développement et notre croissance et surtout de gagner du temps. Ce programme nous permet également de rencontrer d’autres start-up qui sont à un stade un peu plus avancé et d’échanger avec elles sur différentes opportunités.
Comment a été accueillie l'application par les usagers au Maroc?
Comme vous le savez, la culture du covoiturage n’est toujours pas généralisée et connue auprès de tous les consommateurs marocains. Nous travaillons, au quotidien, pour la développer. Nous avons quand même été surpris par le nombre d’utilisateurs qui se sont inscrits sur notre application en l’espace de trois mois. Nous avons d’ailleurs franchi aujourd’hui la barre des 5 000 utilisateurs.