Qui sont les figures-clé de l'enquête new-yorkaise contre Trump?

Donald Trump et son entreprise, non cotée en bourse et donc non tenue de communiquer sur ses comptes, sont soupçonnés d'avoir artificiellement gonflé ou réduit la valeur de certaines de leurs propriétés pour obtenir des prêts bancaires ou réduire leurs impôts. Un domaine de 90 hectares au nord de l'Etat de New York, son club de golf du New Jersey ou même son emblématique Trump Tower, à Manhattan, seraient notamment sous la loupe des enquêteurs.(Photo, AFP)
Donald Trump et son entreprise, non cotée en bourse et donc non tenue de communiquer sur ses comptes, sont soupçonnés d'avoir artificiellement gonflé ou réduit la valeur de certaines de leurs propriétés pour obtenir des prêts bancaires ou réduire leurs impôts. Un domaine de 90 hectares au nord de l'Etat de New York, son club de golf du New Jersey ou même son emblématique Trump Tower, à Manhattan, seraient notamment sous la loupe des enquêteurs.(Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 20 mai 2021

Qui sont les figures-clé de l'enquête new-yorkaise contre Trump?

  • Un procureur démocrate en fin de mandat, une autre connue pour sa pugnacité, un fidèle parmi les fidèles des Trump, ou encore un ex-proche de l'ex-président américain décidé à faire couler son ancien patron
  • Voici quelques protagonistes du dossier judiciaire qui pourrait mener à une inculpation sans précédent d'un ancien président américain

NEW YORK: Un procureur démocrate en fin de mandat, une autre connue pour sa pugnacité, un fidèle parmi les fidèles des Trump, ou encore un ex-proche de l'ex-président américain décidé à faire couler son ancien patron, Donald Trump : voici quelques protagonistes du dossier judiciaire qui pourrait mener à une inculpation sans précédent d'un ancien président américain.

Cyrus Vance, procureur en quête de postérité

Le procureur de l'Etat de New York pour Manhattan, 66 ans, élu démocrate en poste depuis 2010, est le premier à avoir ouvert une enquête au pénal contre l'ex-président républicain. 

Fils d'un ancien secrétaire d'Etat américain, il a été parfois accusé de rechigner à poursuivre les puissants -- notamment pour avoir tardé à inculper Harvey Weinstein. Mais sur ce dossier Trump, il s'est montré déterminé, d'abord dans la longue bataille pour obtenir les archives comptables et financières de l'ancien magnat de l'immobilier new-yorkais, puis en déployant d'importants moyens humains et matériels sur cette enquête ultra-sensible politiquement.

Il en va de sa réputation pour la postérité : il a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de quatrième mandat à l'expiration de son mandat actuel en décembre. Beaucoup d'observateurs estiment qu'il fera tout pour avoir inculpé l'ancien président avant cette date, avec un dossier aussi solide que possible pour faciliter la tâche de son successeur.

Letitia James, procureure pugnace

La procureure générale de l'Etat de New York, démocrate également, fut en 2018 la première femme noire à accéder à ce poste. 

Depuis, cette procureure de 62 ans s'est forgé une réputation de procureure particulièrement pugnace et indépendante, multipliant les enquêtes aussi bien contre les grandes entreprises -- notamment les géants de la tech -- que contre l'administration Trump, contre laquelle elle a lancé des dizaines d'actions au civil.

Bien que Donald Trump l'accuse de parti pris contre lui, elle s'est aussi saisie de dossiers compromettants pour le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, affaibli par une série de scandales.

Après avoir livré un rapport percutant sur des accusations de dissimulation du nombre de morts de la pandémie dans les maisons de retraite, elle chapeaute la délicate enquête en cours sur des accusations de harcèlement sexuel visant le gouverneur. Selon la gravité des conclusions de cette enquête, il pourrait être obligé de démissionner.

Allen Weisselberg, fidèle parmi les fidèles de Trump

A 73 ans, ce comptable discret est le plus fidèle des collaborateurs de la holding familiale qu'est la Trump Organization. Il débuta comme comptable dans l'entreprise de Frederick Trump, le père de Donald, avant de rejoindre la Trump Organization comme contrôleur de gestion quand Donald Trump s'est implanté à Manhattan dans les années 1980.

Il a été de toutes les aventures entrepreneuriales de Donald Trump, y compris lorsque le magnat s'est trouvé en difficulté vis-à-vis de ses casinos d'Atlantic City. Selon Barbara Res, une ex-vice présidente de la Trump Organization citée récemment par le Daily News, il « pensait que Trump était un Dieu ».

Aujourd'hui, tout le monde se demande s'il va se retourner contre son patron. Les enquêteurs mettent la pression sur lui depuis des mois, n'hésitant pas à viser aussi sa famille -- notamment son fils Barry Weisselberg -- pour convaincre cet homme réputé connaître tous les secrets de la Trump Organization de collaborer avec eux.

Michael Cohen, la soif de revanche

L'ex-avocat personnel de Trump, 54 ans, fut le premier des proches de Donald Trump épinglé par la justice, qui l'a condamné fin 2018 à trois ans de prison pour fraude fiscale et violation des lois sur le financement des campagnes électorales.

Mais il fut aussi le premier de ses fidèles -- il a travaillé 10 ans durant comme homme de confiance du magnat, se disant prêt à « prendre une balle pour son patron » -- à retourner  sa veste et à collaborer avec les enquêteurs. Il a encore été interrogé plusieurs fois ces dernières semaines par l'équipe de Cyrus Vance.

En février 2019, entendu par une commission parlementaire, il avait accusé Donald Trump tous azimuts, affirmant entre autres que le milliardaire sous- ou sur-évaluait régulièrement ses actifs, tant auprès des banques que des compagnies d'assurances que pour remonter aux classements annuels des personnes les plus riches, établis par des organismes comme Forbes.

Très actif sur Twitter ou via son podcast « Mea Culpa », il se réjouit fréquemment des tracas judiciaires de son ancien patron et de sa possible prochaine inculpation.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Short Url
  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Short Url
  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Short Url
  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.