Ceuta n'est pas une «crise migratoire», mais un «accroc», selon Paris

Des migrants évitent la police marocaine alors qu'ils tentent d'atteindre la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta le 18 mai 2021 à Fnideq / AFP
Des migrants évitent la police marocaine alors qu'ils tentent d'atteindre la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta le 18 mai 2021 à Fnideq / AFP
Short Url
Publié le Mercredi 19 mai 2021

Ceuta n'est pas une «crise migratoire», mais un «accroc», selon Paris

  • Depuis lundi, autour de 8 000 personnes, un chiffre sans précédent, ont rejoint Ceuta
  • Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat

PARIS: L'afflux de milliers de migrants sur l'enclave espagnole de Ceuta n'est pas une "crise migratoire" mais un "moment difficile" dans la relation entre le Maroc et l'Espagne, et plus largement l'UE, a estimé mercredi le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune.

"Ce n'est pas une crise migratoire européenne, c'est un accroc, un moment difficile et nous soutenons l'Espagne dans cette passe compliquée", a-t-il déclaré sur la télévision Public Sénat.

"Il y a une coopération entre l'Espagne et le Maroc, entre l'UE et le Maroc que nous devons reprendre, continuer; qui connait un moment difficile; mais je suis confiant sur le fait que nous, Européens, en soutien à l'Espagne, nous arrivions à reprendre cette coopération indispensable avec le Maroc pour maîtriser là les flux migratoires", a-t-il ajouté.

Il a également assuré de "la solidarité complète que nous apportons à l'Espagne car l'entrée en territoire espagnol, c'est l'entrée en Europe, et donc protéger les frontières de l'Espagne c'est protéger les frontières de l'Europe".

Depuis lundi, autour de 8 000 personnes, un chiffre sans précédent, ont rejoint Ceuta, enclave espagnole en Afrique, profitant d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.

Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond la crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.

Bruxelles a assuré mercredi, par la voix du vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas, que "personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne (...) sur le thème migratoire", dans une allusion claire au Maroc.

L'Espagne avertit le Maroc que sa position sur le Sahara occidental ne changera pas

L'Espagne a averti mercredi le Maroc que sa position ne changerait pas sur le Sahara occidental, ex-colonie espagnole revendiquée à la fois par Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, alors qu'une crise diplomatique entre les deux pays s'est envenimée avec une vague migratoire inédite à Ceuta.

"L'Espagne est toujours fermement attachée à une solution politique, une solution politique qui doit être trouvée dans le cadre des Nations unies", a déclaré la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, sur la radio publique espagnole.

"C'est la position espagnole (...), cette position ne peut changer parce que l'Espagne est un pays respectueux de la légalité internationale", a-t-elle ajouté.

Territoire désertique situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est contrôlé de fait en grande partie par Rabat et considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU, en l'absence d'un règlement définitif.

Soutenu par l'Algérie, le Front Polisario réclame l'organisation d'un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, mais constamment reporté depuis la signature en 1991 d'un cessez-le-feu après 16 années de conflit. Le Maroc propose pour sa part une autonomie sous sa souveraineté. 

En décembre, les Etats-Unis, alors encore dirigés par Donald Trump, ont reconnu la souveraineté de Rabat sur ce territoire en contrepartie de la mise en place de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, une initiative que la ministre espagnole n'a pas souhaité commenter.


Selon un sondage, 50 ans après la guerre civile libanaise, la moitié des personnes interrogées craignent une reprise du conflit

 Des dizaines de femmes palestiniennes quittent le camp de réfugiés de Bourj Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 25 mars 1987, pour chercher de la nourriture au marché voisin. (File/AFP)
Des dizaines de femmes palestiniennes quittent le camp de réfugiés de Bourj Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 25 mars 1987, pour chercher de la nourriture au marché voisin. (File/AFP)
Short Url
  • 63,3 % des personnes interrogées se prononcent en faveur de l'abolition du système politique sectaire au profit d'un modèle d'État laïque.
  • 42,5 % déclarent avoir subi un préjudice personnel ou familial direct du fait du conflit récent.

BEYROUTH  : Alors que le Liban célèbre le 13 avril le 50^e anniversaire du déclenchement de la guerre civile, un nouveau sondage révèle que la moitié des Libanais interrogés craignent que le conflit ne reprenne au milieu d'un cessez-le-feu fragile.

L'enquête, menée conjointement par le journal Annahar et International Information, a été réalisée auprès de 1 200 citoyens libanais de toutes les régions entre le 25 mars et le 2 avril.

Elle a montré que 51,7 % des personnes interrogées ont exprimé, à des degrés divers, leur inquiétude quant au retour de la guerre, tandis que 63,3 % d'entre elles estiment que l'établissement d'un État civil laïc par l'abolition du système politique sectaire est la meilleure voie à suivre pour le pays.

Au total, 42,5 % des personnes interrogées ont déclaré avoir subi des préjudices directs, notamment des décès ou des blessures (23,7 %), des dommages matériels (19,9 %) et des déplacements forcés (19,5 %). 

Concernant l'attitude des Libanais à l'égard du rôle de l'Iran au Liban, 78,6 % des personnes interrogées ont jugé ce rôle négatif et 75,3 % ont désigné Israël comme le principal adversaire du pays.

L'enquête a été réalisée alors qu'Israël reprenait ses attaques contre le Liban, affirmant viser les infrastructures du Hezbollah.

Dans une déclaration, la direction du journal Annahar a décrit le sondage comme un outil essentiel pour comprendre les réalités actuelles en examinant les questions présentes et passées, notant qu'il arrive à point nommé à l'occasion du demi-siècle d'un conflit dont toutes les leçons n'ont pas encore été tirées.

L'opinion publique reste profondément divisée sur la manière de qualifier la guerre qui a éclaté le 13 avril 1975 : 40,7 % la décrivent comme une guerre civile libanaise, tandis que 38,5 % la considèrent comme une guerre « menée sur notre sol ».

Une plus petite partie (8,8 %) considère qu'il s'agit avant tout d'une guerre liée aux problèmes de la colonisation palestinienne.

L'information sur la guerre continue d'être transmise principalement par des canaux personnels : 81,9 % des personnes interrogées citent leur famille et leurs amis comme leur principale source d'information, suivis par les médias (44,8 %), l'expérience personnelle (28,3 %) et le monde universitaire (13,4 %), selon le sondage.  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 


Faisal ben Farhane estime que l'entrée de l'aide à Gaza ne peut être liée à un cessez-le-feu

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu. (AFP)
Short Url
  • Le sommet extraordinaire conjoint arabe et islamique a discuté de l'évolution de la situation dans l'enclave, ainsi que des efforts visant à instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable
  • Le ministre saoudien a déclaré que tout déplacement de Palestiniens était catégoriquement rejeté. Il a ajouté que le Royaume appréciait les efforts de l'Égypte et du Qatar dans les négociations sur le cessez-le-feu


ANTALYA : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré que l'entrée de l'aide à Gaza ne pouvait être liée à un cessez-le-feu.

M. Ben Farhane a déclaré que la communauté internationale devait faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il autorise l'acheminement de l'aide à Gaza.

Le sommet extraordinaire conjoint arabe et islamique a discuté de l'évolution de la situation dans l'enclave, ainsi que des efforts visant à instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable.

Le ministre saoudien a déclaré que tout déplacement de Palestiniens était catégoriquement rejeté. Il a ajouté que le Royaume appréciait les efforts de l'Égypte et du Qatar dans les négociations sur le cessez-le-feu.

La réunion a également souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour permettre au peuple palestinien d'exercer ses droits inhérents.


A Gaza, la Défense civile annonce dix morts dont sept enfants dans une frappe israélienne

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures
  • A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé vendredi la mort de 10 membres d'une même famille victime d'une frappe israélienne nocturne dans le sud de la bande de Gaza, au moment où l'ONU constate que des dizaines de frappes ces dernières semaines entraînent la mort "uniquement des femmes et des enfants".

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes.

L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures.

A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire.

Elle a pointé les destructions mais aussi "l'idée répétée que les Gazaouis devraient quitter complètement le territoire".

Vendredi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a appelé, à l'issue d'une réunion avec ses homologues régionaux en Turquie, à exercer une "pression maximale pour garantir" l'acheminement de l'aide vers Gaza, en proie à une crise humanitaire majeure.

Ramener les otages 

Mettant fin à une trêve de deux mois avec le Hamas, Israël a repris ses bombardements le 18 mars dans la bande de Gaza. Plus de 1.500 personnes ont été tuées depuis, portant à 50.912 le nombre de morts dans cette guerre déclenchée au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

Des efforts pour revenir à un cessez-le-feu sont restés infructueux.

Des médias israéliens ont cependant rapporté vendredi que l'Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

Selon le Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de huit otages vivants et de huit corps en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté réaffirmé son engagement à ramener les otages capturés lors de l'attaque du Hamas et toujours retenus dans la bande de Gaza, dans un message pour Pessah, la Pâque juive.

Ces propos surviennent alors que Donald Trump a fait état de progrès dans les négociations sur la libération d'otages, le président américain ayant déclaré jeudi, lors d'une réunion de son cabinet, que "nous approchons du moment où nous pourrons les récupérer".

A Khan Younès, des images tournées par l'AFP vendredi sur les lieux de la frappe israélienne montrent des secouristes évacuant des corps dans des sacs blancs et des couvertures, et les transportant dans des ambulances vers un hôpital.

La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels (une chaussure de sport, un ballon de football vert) jonchant le sol tout autour.

Des témoins ont aussi fait état de tirs continus et intensifs de chars israéliens dans la matinée de vendredi à Khan Younès.

"Uniquement des femmes et des enfants" 

Le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a par ailleurs exhorté les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Gaza, également dans le nord, à évacuer leur domicile.

"Au cours de la nuit, les troupes ont intensifié leurs opérations terrestres dans le couloir de Morag, tout en poursuivant leurs activités dans la région", a justifié l'armée dans un communiqué, faisant référence à la zone tampon récemment annoncée dans le sud entre les villes de Rafah et Khan Younès.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a aussi dénoncé vendredi l'impact des frappes israéliennes de ces dernières semaines, déplorant un "large pourcentage d'enfants et de femmes" parmi les victimes.

"Entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés" et pour "36 frappes répertoriées et corroborées" par le Haut-Commissariat, les victimes "étaient uniquement des femmes et des enfants jusqu'à présent".

L'armée israélienne répète que les combattants palestiniens se réfugient parmi les civils utilisés selon elle comme boucliers, ce que le Hamas dément.