De nouvelles voix s’élèvent au Congrès américain contre la guerre à Gaza

Une vue du dôme du Capitole américain à Washington, DC. De nombreux membres du Congrès «craignent» d'exprimer une opinion sur les injustices subies par le peuple palestinien par l'allié israélien. L'aile droite du Parti républicain prend souvent pour cible les membres progressistes du parti et ceux qui soutiennent les Palestiniens, que ce soit financièrement ou par le biais de campagnes d’infox. (Photo, AFP/Archives)
Une vue du dôme du Capitole américain à Washington, DC. De nombreux membres du Congrès «craignent» d'exprimer une opinion sur les injustices subies par le peuple palestinien par l'allié israélien. L'aile droite du Parti républicain prend souvent pour cible les membres progressistes du parti et ceux qui soutiennent les Palestiniens, que ce soit financièrement ou par le biais de campagnes d’infox. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 18 mai 2021

De nouvelles voix s’élèvent au Congrès américain contre la guerre à Gaza

  • «La grande majorité des membres restent sous l'influence de groupes de pression pro-israéliens, et ont peur de s'exprimer», se désole un ancien membre du Congrès
  • Avant le début de la guerre, 25 députés démocrates avaient envoyé une lettre à Blinken pour dénoncer la démolition de maisons arabes dans le quartier de Cheikh Jarrah

WASHINGTON: Menés par Jon Ossoff, le démocrate de Géorgie nouvellement élu, vingt-huit sénateurs américains ont publié dimanche soir une déclaration commune qui appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre israélienne contre Gaza.

Une déclaration brève, rédigée dans un visible souci des balises politiques, les sénateurs n’attribuent pas de responsabilités. Les signataires, exclusivement démocrates, sont majoritairement des sénateurs libéraux ou progressistes, comme Dick Durbin de l'Illinois, le deuxième leader démocrate au Sénat, ainsi que les anciens candidats à la présidentielle, Bernie Sanders et Elizabeth Warren, connus pour leur soutien public aux droits des Palestiniens.

«Nous exhortons à un cessez-le-feu immédiat afin d’éviter de perdre davantage de vies civiles, et pour empêcher une nouvelle escalade du conflit en Israël et dans les territoires palestiniens», ont déclaré les sénateurs.

Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, n'a pas signé la déclaration. Il a plutôt fait écho à la position du président Joe Biden et de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, et réitéré son soutien sans équivoque à Israël qui «a le droit de se défendre».

La déclaration des 28 sénateurs survient quelques jours après que 25 députés démocrates de la Chambre des représentants aient envoyé une lettre au secrétaire d'État Antony Blinken, avant le début de la guerre. La missive dénonçait la démolition israélienne de maisons dans les quartiers arabes de Jérusalem, et particulièrement le quartier de Cheikh Jarrah, où des plans en cours prévoient l’expulsion de Palestiniens pour laisser la place aux colons juifs.

Le sénateur démocrate Chris Van Hollen du Maryland, qui a signé la lettre d'Ossoff, avait précédemment publié sa propre déclaration au début de la guerre. Bien qu’il approuve du «droit de légitime défense» d'Israël, il soutient également le droit des Palestiniens de vivre dans la paix et la sécurité aux côtés des Israéliens.

«Les Israéliens et les Palestiniens ont tous deux le droit de vivre en sécurité, le droit à l'autodétermination et le droit de voir leurs droits de l’homme protégés», affirme-t-il.

La réponse de la Chambre a été menée par la députée progressiste Marie Newman de l'Illinois,  et qui a été rejointe par les représentants Rashida Tlaib du Michigan, Cori Bush du Missouri, Alexandria Ocasio-Cortez de New York, Ilhan Omar du Minnesota et Andre Carson de l'Indiana. À ceux-là s’ajoutent des démocrates traditionnellement pro-palestiniens tels que Bobby Rush de l'Illinois et Betty McCollum du Minnesota, un éminent membre du parti qui préside le Comité des crédits de défense.

Dans un appel passionné lancé du parquet de la Chambre, Tlaib a décrit son expérience de Palestinienne dont la famille vit toujours dans les territoires occupés.

«Je suis le seul membre palestinien américain du Congrès maintenant, et ma simple existence a perturbé le statu quo», a-t-elle déclaré. «(C'est) tellement personnel pour moi».

«Je sers de rappel à mes collègues que les Palestiniens existent bel et bien, que nous sommes humains, que nous sommes autorisés à rêver. Nous sommes des mères, des filles, des petites-filles. Nous sommes en quête de justice, et nous sommes résolument engagés dans la lutte contre toutes les formes d’oppressions», poursuit la députée.

Ces sénateurs, des personnes «pleines de bonnes intentions», ne représentent toutefois qu’une minorité d'élus, se désole l'ancien membre du Congrès démocrate Jim Moran.

Il affirme à Arab News être «fier de ces membres du Congrès d’avoir osé s’exprimer». Il rappelle cependant que «la grande majorité des membres (…) restent sous l'influence de groupes de pression pro-israéliens, et ont peur de s'exprimer».

De nombreux membres du Congrès «craignent» d'exprimer une opinion sur les injustices subies par le peuple palestinien par l'allié israélien. L'aile droite du Parti républicain prend souvent pour cible les membres progressistes du parti et ceux qui soutiennent les Palestiniens, que ce soit financièrement ou par le biais de campagnes d’infox.

Khaled Saffuri, analyste politique à Washington et expert en politique américaine, estime que les derniers efforts de certains sénateurs et représentants ne vont probablement pas créer un changement majeur dans la culture du Congrès, qui a toujours soutenu Israël «indépendamment de la nature de ses actions».

Mais, «malgré leur infériorité numérique et leur sous-armement, ces membres du Congrès méritent notre respect et notre soutien».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.