CALCUTTA : Un État indien a ordonné samedi un confinement de deux semaines pour tenter de freiner la propagation du coronavirus qui a pris de l'ampleur à la suite de rassemblements massifs organisés en prévision d'une élection importante.
Les bureaux, les magasins et les transports publics du Bengale occidental suspendront leurs activités pendant 15 jours, suite au nombre record de décès et d'infections signalés dans la région.
Le Bengale occidental, ainsi que plusieurs États du sud de l’Inde, sont les plus touchés par la flambée de la Covid-19 dans le pays, qui a fait passer le nombre total d'infections à près de 25 millions et provoqué plus de 265 000 décès.
En effet, l'Organisation mondiale de la santé considère cette souche du virus comme un variant « préoccupant au niveau mondial ».
Le Bengale occidental a enregistré 21 000 sur les 326 000 nouveaux cas signalés samedi en Inde et les hôpitaux de l'État se disent inondés de patients.
Au cours des dernières 24 heures, les cas de Covid-19 en Inde ont atteint 24,37 millions, avec 3 890 décès, ce qui porte le bilan des décès à 266 207, selon les données du ministère de la Santé. Lors de rassemblements organisés dans cette région le mois dernier, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies autour du Premier ministre Narendra Modi, à la veille des élections régionales. En outre, son parti n'a pas réussi à détrôner la ministre en chef Mamata Banerjee. A son tour, Mamata Banerjee a organisé de vastes rassemblements en prévision des élections. Vendredi, son frère a succombé au coronavirus à l'hôpital.
Pour bon nombre d'experts, la campagne électorale a été un « super diffuseur du virus ».
Dans l'État de Goa, région de villégiature, la pénurie d'oxygène médical dans les hôpitaux a fait plus de 70 morts en quatre jours, selon un parti d'opposition de la région.
Un tribunal a ordonné que soient envoyés des approvisionnements en oxygène en urgence au Goa Medical College Hospital pour prévenir de nouveaux décès.
Selon le parti d'opposition principal de cet État, les patients sont morts en raison d'un manque d'oxygène. Toutefois, la cause du décès n'a pas été déterminée, selon le gouvernement.
Néanmoins, les autorités de Goa affirment avoir demandé au gouvernement central de doubler l'approvisionnement en oxygène de l'État à hauteur de 40 tonnes par jour.
Les restrictions imposées par le coronavirus à Goa étaient relativement souples avant la récente vague d'infections.
Le virus entraîne désormais plus de 60 décès par jour dans la région et Goa enregistre un taux d'infection parmi les plus élevés de l'Inde.
À Genève, le chef de l'Organisation mondiale de la santé a indiqué que l'Inde suscitait de grandes inquiétudes et que la deuxième année de la pandémie risquait d'être plus fatale que la précédente.
Les propos de Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une réunion en ligne font suite au cri d'alarme lancé par M. Modi concernant la propagation fulgurante du virus dans les campagnes de l'Inde.
Samedi, le pays a enregistré la plus faible hausse de cas de coronavirus par jour depuis près de trois semaines. Le nombre de décès avoisine toujours la barre des 4 000. Toutefois, les autorités fédérales responsables du secteur de la santé estiment que le nombre de nouveaux cas et de décès tend à se stabiliser rapidement au cours de cette vague de pandémie.
Le taux global de cas positifs par test a baissé à 19,8 % cette semaine, contre 21,9 % la semaine dernière, comme l'expliquent les responsables fédéraux de la santé dans un briefing, mais ils ont appelé à la prudence.
Ce taux de croissance faible peut également être dû au nombre de tests qui sont à leur plus bas niveau depuis le 9 mai.
Randeep Guleria, directeur de l'hôpital AIIMS de Delhi, a averti que les infections secondaires telles que la mucormycose ou le « champignon noir » alourdissaient le taux de mortalité en Inde, vu que les États ont récemment rapporté plus de 500 cas parmi les patients diabétiques qui ont contracté la Covid-19.
En début de journée, M. Modi a demandé aux responsables de distribuer des ressources, notamment de l'oxygène, dans les régions rurales les plus sinistrées, selon un communiqué du gouvernement. Il a également appelé à effectuer davantage de tests dans les vastes campagnes de l'Inde qui connaissent une propagation rapide du virus, ajoute le communiqué.
Samedi, 4 000 concentrateurs d'oxygène fournis par l'OMS ont été livrés à Delhi et seront distribués dans les États dans les deux ou trois jours à venir pour renforcer la lutte contre la Covid-19, a anoncé M. Tedros sur Twitter.
La semaine dernière, ce pays d'Asie du Sud a recensé près de 1,7 million de nouveaux cas et plus de 20 000 décès dans le contexte d'une deuxième vague qui a engorgé hôpitaux et équipes médicales.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.