PARIS: Dans un an, les Français sauront qui s'installera au palais de l'Élysée pour le quinquennat 2022-2027. Pas encore officiellement candidat, Emmanuel Macron est parmi les favoris à sa propre succession, mais la patronne de l'extrême droite Marine Le Pen a également ses chances.
Revue non exhaustive à douze mois du scrutin.
Emmanuel Macron
Élu en 2017 sur un programme centriste et un crédo «ni droite ni gauche», les ambitions réformatrices d'Emmanuel Macron ont été douchées par une grogne sociale d'abord, avec la crise des «gilets jaunes», puis par la pandémie de Covid-19.
Sa candidature en 2022 est un secret de polichinelle et il serait très surprenant qu'il ne soit pas candidat.
Il avait toutefois ouvert la porte à cette éventualité en décembre, estimant que certaines réformes pourraient le rendre tellement impopulaire qu'elles l'empêcheraient d'être candidat.
Marine Le Pen
À ce stade, elle est l'adversaire numéro 1 d'Emmanuel Macron. Déjà finaliste en 2017, la patronne du Rassemblement national (extrême droite), avait été largement battue, avec 34% des voix contre 66% au futur président.
Cette fois, plusieurs sondages donnent un match beaucoup plus serré au second tour et le chef de l'État ne s'y trompe pas en faisant d'elle sa principale rivale et en mettant un coup de barre à droite ces derniers mois.
La campagne est encore longue, et Marine le Pen avait notamment perdu de gros points dans un débat d'entre deux tours manqué en 2017.
Xavier Bertrand
Il est pour l'instant le principal candidat déclaré de la droite républicaine.
Ancien ministre et désormais à la tête des Hauts-de-France (nord), l'une des plus grandes régions du pays, il incarne une ligne politique assez proche de celle du président Macron, au centre-droit.
Son objectif est de rallier les déçus de Macron, mais il devra aussi affronter la concurrence dans sa propre famille politique, notamment dans le clan des conservateurs.
Michel Barnier
À droite toujours, le négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier n'a pas encore confirmé son intention de se jeter dans la bataille.
Mais en avril dernier, dans une interview au Point, il a laissé entendre qu'il y songeait, ajoutant qu'il ferait connaître sa décision à l'automne.
Dans son rôle pour le Brexit, Michel Barnier a gagné le respect de nombreux pro-Européens sur tout le vieux continent, reste à savoir s'il pourra transposer cette aura sur le plan national.
Edouard Philippe
Premier ministre d'Emmanuel Macron entre 2017 et 2020, Edouard Philippe a quitté le gouvernement en gardant une très forte popularité, fait rare à ce poste.
Issu des rangs de la droite, osera-t-il défier le président en 2022 ?
Il reste en tout cas en embuscade: «Je voudrais que personne ne doute de ma loyauté, ni de ma liberté, ni de mon envie de servir le pays», déclarait-il début avril.
Anne Hidalgo
La maire socialiste de Paris nourrit beaucoup d'espoirs au sein d'une gauche divisée.
Elle incarne pour beaucoup une synthèse entre l'électorat vert et les socialistes plus traditionnels, forte de son bilan à Paris où elle a mis l'accent sur les questions écologiques. Elle doit annoncer à l'automne si elle est candidate ou non.
La marche reste toutefois très haute: dans les récents sondages d'opinion, le bloc de gauche peine à dépasser les 30%, et la seule candidature d'Anne Hidalgo ne franchit jamais la barre des 10%.
Jean-Luc Mélenchon
Le leader de la France Insoumise (gauche radicale) est la personnalité de gauche la mieux placée dans les sondages. Il est officiellement candidat depuis des mois.
Pour l'instant, la vague de 2017 qui lui avait permis de rassembler 19,5% des voix, échouant à 600 000 voix du second tour, semble loin. Les meilleurs sondages le placent en 4e position avec 12 à 13% d'intentions de vote, deux fois moins qu'Emmanuel Macron et Marine le Pen.
Les Verts
C'est la grande interrogation de ce scrutin. Après des élections municipales réussies, où les Verts ont réussi à gagner plusieurs grandes villes comme Strasbourg, le parti espère venir jouer les trouble-fêtes du scrutin et s'imposer comme l'alternative à gauche.
Une primaire doit désigner leur candidat en septembre pour départager trois principaux candidats : le chef du parti et ancien directeur des campagnes de Greenpeace Yannick Jadot, le maire de Grenoble Eric Piolle et l'ancienne vice-présidente des Verts Sandrine Rous