Esclavage: vingt ans après la loi Taubira, le lourd passé de la France n’est pas surmonté

L’ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira (Photo, AFP).
L’ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira (Photo, AFP).
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Esclavage: vingt ans après la loi Taubira, le lourd passé de la France n’est pas surmonté

  • En 2001, la loi Taubira reconnaissait la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité
  • La réparation «politique et mémorielle» a gagné du terrain en France, prenant le pas sur le volet financier qui reste, lui, dans les limbes

PARIS: Emmanuel Macron présidera lundi à Paris une cérémonie pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, qui est marquée cette année par les 20 ans de la loi Taubira de 2001, a annoncé vendredi l'Elysée.

Vingt ans après cette loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité, la réparation « politique et mémorielle » a gagné du terrain en France, prenant le pas sur le volet financier qui reste, lui, dans les limbes.

Portant le nom de la ministre de la Justice de l'époque, Christiane Taubira, son adoption avait suscité l'espoir de voir se tourner la page de 150 ans de déni et de silence sur ces faits, responsables de la mort prématurée de milliers d'hommes et de femmes dans les colonies françaises d'outre-mer.

Qualifié d'historique, le texte avait également instauré l'obligation d'accorder « la place conséquente » que la traite négrière et l'esclavage méritent dans les programmes scolaires et programmes de recherche.

Deux décennies plus tard, les programmes ont été enrichis, la Fondation pour la mémoire de l'esclavage et le Mémorial ACTe (Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage) ont vu le jour à Paris et à Pointe-à-Pitre et le 10 mai a été érigé journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition.

Pour l'ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira, seule une « parole politique courageuse » pourra faire avancer le débat sur la question de la réparation matérielle.

« Incontestablement les traces de l’esclavage sont là, dans les esprits, dans les mentalités et dans les mécanismes institutionnels. Pourquoi ? Parce que ça a forgé la société, toutes les sociétés européennes, y compris celles qui n'avaient pas de façade atlantique.

Il s’agit aujourd'hui de réparer, d'assumer, de penser ensemble la société, de voir comment ces traces-là on les rectifie, on les corrige, on les supprime. »

La ville de La Rochelle explique son passé négrier dans ses rues

Sept rues de La Rochelle, dans l'ouest de la France, une des villes fondatrices de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, sont dotées à partir de ce lundi de plaques de rues explicatives de leurs dénominations, en référence à son passé négrier.

Depuis 1982 et l'ouverture de son musée du Nouveau monde, La Rochelle, « un des plus anciens ports négriers français », selon Mickaël Augeron, historien et enseignant à l'université de la ville, a choisi d'assumer son ancienne participation au commerce d'esclaves.

« Ce n'est pas de la repentance, c'est de la connaissance », a expliqué le maire de gauche Jean-François Fountaine.

Les plaques de rues sont néanmoins une première. Les passants pourront ainsi découvrir, de manière permanente, qu' « en 1749, le navire l'Armide est armé à la traite négrière par Pierre Gabriel Admyrauld. Armide est une magicienne musulmane, personnage de la Jérusalem délivrée du poète italien Le Tasse ».

Plus loin dans la ville, une nouvelle plaque rappelle que « Daniel Gareschè (1739-1811), armateur du Comte de Forcalquier, le plus gros navire négrier rochelais, est élu maire en 1791. Ruiné par les révoltes de Saint-Domingue (Haïti), il est contraint de se démettre de ses fonctions en 1792 ».

A l'inverse, certaines plaques rétablissent la vérité. Le naturaliste et philanthrope Louis-Benjamin Fleuriau n'a jamais participé à la traite des Noirs, contrairement à la croyance locale, ce sont ses aïeux qui s'y sont livré.

Entre le XVIe et le XIXe siècle, 420 navires sont partis de La Rochelle pour le commerce triangulaire. 130 000 esclaves ont été déportés des côtes d’Afrique vers Saint-Domingue avec en retour du sucre brut, conduisant à un effroyable bilan humain sur lequel a été bâti un XVIIIe rochelais prospère.

L'apogée du commerce se situe entre 1720 et le décret d'abolition de l'esclavage le 29 août 1793.

Après la Révolution Française, le commerce triangulaire entre la France, le golfe de Guinée et les Antilles a continué épisodiquement jusqu'au décret d'abolition définitive de l'esclavage porté par Victor Schoelcher le 27 avril 1848.

Comme La Rochelle, 21 villes, agglomérations ou Régions de France ont choisi de regarder leur passé en face en créant la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, dont Nantes, Bordeaux, Brest, Paris, Saint-Denis de la Réunion, la Région Guadeloupe.

Les réparations financières, un dossier complexe

Soulevée dès l'abolition définitive de l'esclavage en 1848 en France, la question de la réparation financière ne se concrétise cependant que pour les propriétaires d'esclaves qui sont alors indemnisés au titre du préjudice subi.

Rien n'est versé aux 250 000 esclaves que comptait la France à la veille du décret d'abolition, dont près de 90 000 en Guadeloupe, 75 000 en Martinique, 60 000 à la Réunion et 12 000 en Guyane.

La question est complexe. Comment en effet identifier les descendants d'esclaves ? Qui serait éligible à ces réparations financières ? Quelle forme prendraient-elles ? Et quel mode de calcul retenir ?

« Ce débat est interminable parce que le crime en soi est irréparable, que personne ne peut ramener les vies perdues ni rembourser les générations de travail gratuit, donc pas de vanité : il n’y a personne sur terre qui soit capable de réparer ce crime-là » explique Christiane Taubira.

Le Pen dénonce l'esclavage « moderne » comme le « trafic » de migrants

Marine Le Pen a dénoncé lundi, à l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, les formes d'esclavage « moderne » comme « le trafic d'êtres humains » en Méditerranée « qu'encouragent sous couvert d'humanisme dévoyé des ONG » d'aide aux migrants.

« Le trafic d’êtres humains organisé par les passeurs en Méditerranée et qu'encouragent sous couvert d’humanisme dévoyé des ONG financées par l’Union européenne participe de cet esclavage moderne », écrit dans un communiqué la présidente du Rassemblement national et candidate à l'Elysée, qui réclame un moratoire sur l'immigration.

Font aussi partie de l'esclavage « moderne », « les conditions de vie, de travail et de protection sociale indignes auxquelles sont soumises des masses de travailleurs déracinés ou exploités par des multinationales sans scrupules », ajoute-t-elle.

Marine Le Pen se félicite que « l'esclavage tel que l’histoire nous l’a enseigné ait fort heureusement disparu » et ait « été reconnu comme un crime contre l’humanité », mais « la France (...) se doit de combattre avec énergie et détermination » sa « forme moderne et la traite humaine économique qui en découle ». Elle redit vouloir pour cela « rompre avec l’ultralibéralisme et le mondialisme ».

« Et puis il y a des réparations dues parce qu’au moment de l'abolition de l'esclavage, on n’a pas donné à ces personnes qui étaient encore vivantes les moyens de vivre, on n’a pas considéré qu’on pouvait au moins, ne serait-ce que les indemniser sur les cinq dernières années de travail par exemple. Non seulement on n’a pas fait ça mais on a indemnisé les maîtres.

Personne n’a de légitimité pour esquiver le sujet de la réparation. On ne peut pas continuer à dire qu'il n’y a pas de sujet, c'est insupportable cette dénégation. »

Casse-tête juridique et généalogique, la question de la réparation matérielle divise jusque dans les rangs des associations et descendants d'esclaves.

« La seule dette qui doit être réglée » aux descendants d'esclaves « c'est de faire avancer l'humanité », soulignait en 2015 le président français François Hollande.

Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé officiellement sur la question, préférant mettre l'accent sur le volet mémoriel.

Le chef de l'Etat a notamment promis la création d'un mémorial national aux Tuileries pour rendre hommage aux victimes de l'esclavage. Ce projet, qui devait voir le jour en 2021, a été retardé en raison de dissensions sur le choix des artistes sélectionnés. 

(Avec AFP).


Sorti de prison, Nicolas Sarkozy assure que la «vérité triomphera»

Les avocats de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, dont Christophe Ingrain (au premier plan à gauche) et Jean-Michel Darrois (au second plan à droite), ainsi que ses conseillers en communication Guillaume Didier (au deuxième plan à gauche) et Véronique Wache (au second plan au centre), quittent le domicile de leur client à Paris, le 10 novembre 2025, après le retour de Sarkozy suite à sa libération de la prison de La Santé. (AFP)
Les avocats de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, dont Christophe Ingrain (au premier plan à gauche) et Jean-Michel Darrois (au second plan à droite), ainsi que ses conseillers en communication Guillaume Didier (au deuxième plan à gauche) et Véronique Wache (au second plan au centre), quittent le domicile de leur client à Paris, le 10 novembre 2025, après le retour de Sarkozy suite à sa libération de la prison de La Santé. (AFP)
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  • "Le droit a été appliqué. Je vais maintenant préparer le procès en appel. Mon énergie n'est tendue que vers le seul but de prouver mon innocence. La vérité triomphera. C'est une évidence que la vie enseigne"
  • Dans l'attente de son procès en appel, qui devrait se tenir à partir de mars, la cour d'appel de Paris a autorisé vers 13H45 la sortie de l'ancien chef de l'État, 70 ans, de la prison de la Santé à Paris où il était incarcéré depuis le 21 octobre

PARIS: "La vérité triomphera", a lancé Nicolas Sarkozy quelques heures après sa libération de prison sous contrôle judiciaire par la cour d'appel de Paris, qui lui a interdit d'entrer en contact avec de hauts responsables judiciaires comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin.

"Le droit a été appliqué. Je vais maintenant préparer le procès en appel. Mon énergie n'est tendue que vers le seul but de prouver mon innocence. La vérité triomphera. C'est une évidence que la vie enseigne", a écrit sur X l'ex-chef de l'Etat, dans sa première prise de parole depuis sa libération par la justice à la mi-journée.

Dans l'attente de son procès en appel, qui devrait se tenir à partir de mars, la cour d'appel de Paris a autorisé vers 13H45 la sortie de l'ancien chef de l'État, 70 ans, de la prison de la Santé à Paris où il était incarcéré depuis le 21 octobre.

Celle-ci a été mise en œuvre presque immédiatement. Peu avant 15H00, Nicolas Sarkozy a quitté la prison à bord d'une voiture aux vitres teintées, escortée par des motards de la police, pour regagner son domicile dans le XVIe arrondissement, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La prison, "c'est dur, c'est très dur, ça l'est certainement pour tout détenu, je dirais même que c'est éreintant", avait-il témoigné lundi matin en visio-conférence à l'audience d'examen de sa requête, offrant la première image de l'histoire d'un ancien président de la République en prison.

Dans le cadre d'un contrôle judiciaire, les juges ont toutefois imposé deux interdictions au champion déchu de la droite, embourbé dans ses affaires judiciaires.

La cour a estimé que "le risque de pression, de concertation ne (peut) pas être totalement écarté" sur ses co-prévenus mais surtout sur "un certain nombre de témoins-clés", comme les ex-dignitaires du régime Kadhafi disséminés à travers le monde, et lui a interdit tout voyage à l'étranger.

De manière plus inattendue, la justice a aussi imposé une "interdiction de contact" élargie avec de hauts responsables de la justice française, notamment le garde des Sceaux Gérald Darmanin, constatant sa "capacité à actionner différents services de l'Etat" en tant qu'ex-président.

Le 29 octobre, Nicolas Sarkozy avait reçu la visite à la prison de la Santé du ministre, une entrevue qui a suscité des critiques, notamment de magistrats. Dans une rare prise de position, le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, y avait vu un "risque d'obstacle à la sérénité" et donc "d'atteinte à l'indépendance des magistrats" avant le procès en appel.

Contacté par l'AFP, l'entourage de M. Darmanin a assuré que "le garde des Sceaux respecte toujours les décisions de justice".

"Un cauchemar" 

Lors de l'examen de sa requête dans la matinée, le parquet général avait requis la sortie de prison sous contrôle judiciaire de l'ex-chef de l'Etat, jugeant que les "garanties de représentation en justice sont rarement réunies à un tel niveau".

Sur les trois personnes détenues à l'issue du jugement de première instance dans le procès libyen, la justice a donc libéré Nicolas Sarkozy et l'ex-banquier Wahib Nacer, mais a maintenu en détention l'intermédiaire Alexandre Djouhri, arguant un risque de fuite et de pressions sur des protagonistes de l'affaire.

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

Le tribunal l'a condamné à cinq ans de prison ferme avec un mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire, entraînant son incarcération malgré son appel.

Nicolas Sarkozy a été incarcéré un peu moins d'un mois après sa condamnation. Cette détention inédite pour un ex-président de la République a suscité de vifs débats. Il s'agit aussi d'une première dans l'Union européenne, où aucun ancien chef d'Etat n'a connu l'emprisonnement.

"Je veux rendre hommage au personnel pénitentiaire qui a été d'une humanité exceptionnelle et qui a rendu ce cauchemar, parce que c'est un cauchemar, supportable", a déclaré à l'audience Nicolas Sarkozy, vêtu d'une veste bleu foncé, pull et chemise, apparaissant à l'écran dans une salle aux murs blancs avec deux de ses avocats.

Cette libération "met un terme au feuilleton judiciaire et à la mécanique de victimisation pour désormais permettre de se concentrer sur le fond. Elle prévient aussi des risques d'ingérence vis-à-vis du restant des protagonistes mais aussi du pouvoir en place", a réagi Me Vincent Brengarth, avocat de l'organisation Sherpa, partie civile dans le dossier libyen.

La famille politique de Nicolas Sarkozy s'est de son côté réjouie de sa libération. Le président des Républicains Bruno Retailleau a salué le "courage" et la "détermination" avec lesquelles il "a affronté cette épreuve", tandis que le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, s'est félicité d'une "décision juste et digne, à la hauteur de l'homme qui a tant donné à notre pays".

L'ancien chef de l'Etat ne se rendra pas mardi matin aux commémorations du 11-Novembre sur les Champs-Elysées et à l'Arc de triomphe, auxquelles il est protocolairement invité, a indiqué son entourage à l'AFP.


Déficit: LFI dénonce une «omission d'Etat» après la révélation d'une lettre de Le Maire à Macron

Le député insoumis Eric Coquerel a dénoncé lundi une "omission d'Etat" après la révélation du contenu d'une lettre d'alerte secrète concernant le déficit public envoyé au printemps 2024 par Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à Emmanuel Macron. (AFP)
Le député insoumis Eric Coquerel a dénoncé lundi une "omission d'Etat" après la révélation du contenu d'une lettre d'alerte secrète concernant le déficit public envoyé au printemps 2024 par Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Mettant en avant la chute des recettes fiscales, il y demandait des mesures d'économies pour limiter le déficit à 4,9% en 2024 et proposait une loi de finances rectificative (LFR)
  • Ses recommandations n'avaient pas été suivies par Emmanuel Macron à l'époque. Le déficit public avait lui atteint 5,8% du PIB cette année-là

PARIS: Le député insoumis Eric Coquerel a dénoncé lundi une "omission d'Etat" après la révélation du contenu d'une lettre d'alerte secrète concernant le déficit public envoyé au printemps 2024 par Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à Emmanuel Macron.

Dans cette missive, datée du 6 avril 2024 et portant la mention "secret", Bruno Le Maire alertait le président sur le dérapage des comptes publics, selon un reportage de l'émission C Dans L'Air diffusé dimanche sur France 5.

Mettant en avant la chute des recettes fiscales, il y demandait des mesures d'économies pour limiter le déficit à 4,9% en 2024 et proposait une loi de finances rectificative (LFR).

Ses recommandations n'avaient pas été suivies par Emmanuel Macron à l'époque. Le déficit public avait lui atteint 5,8% du PIB cette année-là.

"Il y a une omission d'Etat", a réagi lundi Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, interrogé sur BFMTV.

"Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère", a-t-il ajouté.

L'Insoumis a jugé que le gouvernement avait reçu "des alertes en tout sens", y compris de Bruno Le Maire, sur la gravité de la situation des comptes publics, mais que "rien n'a été suivi d'effet".

Dans sa lettre de 2024 adressée deux mois avant les élections européennes à l'origine de la dissolution, Bruno Le Maire affirmait que sans loi de finances rectificative, le gouvernement ouvrirait "un contentieux avec toutes les oppositions" et pourrait être accusé d'"insincérité".

"Nous risquons de nous faire accuser de cacher notre copie", avait-il écrit, prévenant Emmanuel Macron que "toute stratégie d'évitement est vouée à l'échec".

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie jusqu'en 2024, avait ensuite été accusé d'être responsable des problèmes budgétaires de la France, étant même surnommé "l'homme aux 1.000 milliards" de dette.

L'actuel ministre de l'Economie Roland Lescure, questionné lundi sur France Info, a dit qu'il n'avait jusque-là pas connaissance de cette lettre d'alerte de son prédécesseur.

"Je me sens aussi responsable que lui et que tous les autres de la situation dans laquelle on est", a-t-il dit.


Emmanuel Macron reçoit mardi Mahmoud Abbas à Paris

Le président français Emmanuel Macron entend, au cours de cette rencontre avec Mahmoud Abbas, rappeler la nécessité d'"un accès continu de l'aide humanitaire à Gaza". Mais aussi réaffirmer la nécessité pour l'Autorité palestinienne de se réformer. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron entend, au cours de cette rencontre avec Mahmoud Abbas, rappeler la nécessité d'"un accès continu de l'aide humanitaire à Gaza". Mais aussi réaffirmer la nécessité pour l'Autorité palestinienne de se réformer. (AFP)
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  • "Cette rencontre s'inscrit dans la continuité de la reconnaissance de l'État palestinien par la France et du travail engagé pour la mise en œuvre d'un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient", a déclaré l'Elysée
  • Les deux dirigeants "évoqueront les prochaines étapes du plan de paix, notamment dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et de la reconstruction, en lien avec les partenaires arabes et internationaux, afin de préparer le 'jour d'après'"

PARIS: Emmanuel Macron recevra mardi à Paris le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour discuter de la "pleine application" de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, a annoncé la présidence française dans un communiqué.

Ce communiqué qualifie Mahmoud Abbas de "président de l'Etat de Palestine", la France ayant officiellement reconnu en septembre l'Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU.

"Cette rencontre s'inscrit dans la continuité de la reconnaissance de l'État palestinien par la France et du travail engagé pour la mise en œuvre d'un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient", a déclaré l'Elysée.

Les deux dirigeants "évoqueront les prochaines étapes du plan de paix, notamment dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et de la reconstruction, en lien avec les partenaires arabes et internationaux, afin de préparer le 'jour d'après'", ajoute le communiqué.

Le président américain Donald Trump a affirmé jeudi dernier qu'une force internationale serait déployée "très bientôt" à Gaza, au lendemain de l'annonce par les Etats-Unis d'un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU destinée à soutenir les efforts de paix.

Le président français Emmanuel Macron entend, au cours de cette rencontre avec Mahmoud Abbas, rappeler la nécessité d'"un accès continu de l'aide humanitaire à Gaza". Mais aussi réaffirmer la nécessité pour l'Autorité palestinienne de se réformer.

"Le président de la République et le président Abbas aborderont la question de la réforme de l'Autorité palestinienne, condition essentielle au retour durable de la stabilité et à l'émergence d'un État palestinien viable, démocratique et souverain, vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël", a ajouté l'Elysée.

Le plan de paix de Donald Trump, qui a permis un cessez-le-feu depuis le 9 octobre entre Israël et le Hamas palestinien, ainsi que l'initiative de paix franco-saoudienne évoquent la possibilité que l'Autorité palestinienne, une fois réformée, prenne en charge la gouvernance de Gaza.