Régionales: première passe d'armes Le Pen/Dupond-Moretti dans le Pas-de-Calais

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti prononce un discours, lors du lancement de la campagne électorale régionale, près de Lens, dans le nord de la France, le 8 mai 2021. (AFP)
Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti prononce un discours, lors du lancement de la campagne électorale régionale, près de Lens, dans le nord de la France, le 8 mai 2021. (AFP)
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Publié le Samedi 08 mai 2021

Régionales: première passe d'armes Le Pen/Dupond-Moretti dans le Pas-de-Calais

  • La présidente du Rassemblement National et députée du Pas-de-Calais a ouvert les hostilités, raillant «l'obsession (...) relativement étrange» du ministre à son égard, à l'issue de la cérémonie du 8-Mai dans le fief RN d'Hénin-Beaumont
  • «Il paraît qu'il reste quelques bracelets anti-rapprochement en rab, je suis preneuse», a-t-elle ironisé. Elle a prédit à ce «fort en gueule» de repartir «rapidement plutôt humilié»

LENS : Marine Le Pen et Eric Dupond-Moretti ont livré samedi leur première passe d'armes dans le Pas-de-Calais, au lendemain de l'annonce par le ministre de la Justice de sa candidature aux régionales, pour éviter "que cette terre file entre les mains du RN".

La présidente du Rassemblement National et députée du Pas-de-Calais a ouvert les hostilités, raillant "l'obsession (...) relativement étrange" du ministre à son égard, à l'issue de la cérémonie du 8-Mai dans le fief RN d'Hénin-Beaumont.

"Il paraît qu'il reste quelques bracelets anti-rapprochement en rab, je suis preneuse", a-t-elle ironisé. Elle a prédit à ce "fort en gueule" de repartir "rapidement plutôt humilié", comme avant lui Bernard Tapie et Jean-Luc Mélenchon, venus "défier le RN". 

Le RN est crédité de talonner la liste de l'ex-LR et patron sortant de la région Xavier Bertrand.

Le ministre a relevé le gant lors d'une visite annoncée au dernier moment, sa première après l'annonce de sa candidature dans le Pas-de-Calais, au côté de la tête de liste LREM Laurent Pietraszewsksi.

 "Marine Le Peste" 

Sur un marché populaire de Lens, il a qualifié le RN de "véritable danger pour la démocratie", enfonçant ensuite le clou devant la presse après la montée d'un terril proche en compagnie de Marcheurs. 

"Tout ce que porte Marine Le Peste, Marine Le Pen, je l'exècre", a-t-il lancé, replaçant les "blagounettes scandaleuses" de l'intéressée dans le legs de son père. "A chaque fois qu'il y a un malheur dans ce pays, le FN engrange", a-t-il déploré.

Sur le marché, la mise en scène de l'affrontement, dans la logique de la majorité présidentielle, lui a valu des retours positifs: "Allez, débarrassez-nous de Marine", a lancé un commerçant, "nous on a peur du FN, faut pas c'est pas possible", a developpé un client, ex-militant de la "marche des Beurs". 

Mais l'ex-star des prétoires, novice en politique et qui a exclu de démissionner, a aussi été interpellée sur ses fonctions et les défaillances de la lutte contre les violences faites aux femmes.

"La justice elle est pourrie, comme le gouvernement, il faut rétablir la peine de mort" l'a bousculé une passante. "C'est de la caricature (...) c'est pas moi qui rend la justice" a-t-il tenté de dialoguer, invoquant les jurés populaires. 

Notamment accompagné de Tiphaine Auzière, belle-fille du chef de l'Etat, le garde des Sceaux a égratigné au passage Xavier Bertrand qui a conditionné sa candidature à la présidentielle à sa victoire aux Régionales. S'il est élu, le candidat LREM va "lui rester" à la Région, a souligné M. Dupond-Moretti.

"Xavier Betrand est un adversaire, pas un ennemi", a-t-il ensuite établi.

"Des parachutés"

La mobilisation de ce poids-lourd gouvernemental vise aussi à fragiliser celui qui se voit en "troisième homme" de la présidentielle, notamment en le plaçant en cas de maintien du LREM au second tour face à un choix cornélien. 

Xavier Bertrand avait emporté la région en 2015 sur Marine Le Pen, arrivée en tête au premier tour, grâce au désistement du PS.

Le camp Bertrand a d'emblée exclu toute alliance: "s'ils passent la barre des 10%", LREM devra se désister s'il veut faire barrage au RN, a réaffirmé vendredi Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais.

"Dupond-Moretti n’a pas osé se présenter (...) dans le canton d’Henin-Beaumont (...) et Marine Le Pen n’à pas eu le cran de se présenter contre Xavier Bertrand (...) Et pourtant ça la ramène et ça mouline des bras...", a aussi raillé sur Twitter, pour le camp LR, le maire du Touquet Daniel Fasquelle.

Il a fustigé "deux parachutés", sur BFMTV, alors que le garde de Sceaux, natif de Maubeuge et longtemps au barreau de Lille, met en avant ses liens avec la région.

Mme Le Pen, qui ne se représente pas aux régionales, est candidate aux départementales dans le canton d'Hénin-Beaumont.

Xavier Bertrand avait pour sa part tweeté vendredi quelques vers de Jean de La Fontaine: "La ruse la mieux ourdie/Peut nuire à son inventeur/Et souvent la perfidie/Retourne sur son auteur". 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.