Musique: Tony Allen, l'histoire sans fin

Le batteur nigérian Tony Allen et son groupe jouent dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris, le 21 juin 2017 pour la "Fête de la Musique"/ AFP
Le batteur nigérian Tony Allen et son groupe jouent dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris, le 21 juin 2017 pour la "Fête de la Musique"/ AFP
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Publié le Mardi 04 mai 2021

Musique: Tony Allen, l'histoire sans fin

  • Alors qu'il s'apprêtait à fêter ses 80 ans, notamment avec un concert évènement au Royal Albert Hall de Londres, le batteur nigérian est décédé le 30 avril 2020 à 79 ans, en région parisienne
  • « Tony voulait faire un album de rap, il voulait des featurings de rappeurs, notamment des jeunes, garçons et filles, mais pas avec les mêmes codes que d'habitude »

PARIS : Tony Allen, batteur de légende, y travaillait quand il a disparu l'année dernière: voici "There is no end", album iconoclaste et percutant, à l'image de son auteur, qui se frotte ici à des jeunes rappeurs. 

"Quand il est parti, c'était très dur. Un mois après, sa maison de disque et son manager m'ont contacté: +vous aviez bien avancés, il faut respecter la volonté du maître et finir cet album+", raconte Vincent Taeger. Producteur-complice, il côtoyait depuis dix ans ce gourou de l'afrobeat et compagnon de route de Fela Kuti. 

Alors qu'il s'apprêtait à fêter ses 80 ans, notamment avec un concert évènement au Royal Albert Hall de Londres, le batteur nigérian est décédé le 30 avril 2020 à 79 ans, en région parisienne, où il s'était installé. 

Entre ses différentes collaborations -- notamment avec Damon Albarn, que ce soit au sein de Gorillaz ou The Good, the Bad and the Queen -- Tony Allen s'était à l'époque lancé dans un projet inattendu. 

"Tony voulait faire un album de rap, il voulait des featurings de rappeurs, notamment des jeunes, garçons et filles, mais pas avec les mêmes codes que d'habitude", comme le résume Vincent Taeger, lui même ancien batteur du groupe français Poni Hoax.

« Groove, fête, danse »

"Tony a toujours aimé le hip-hop -- avec Fela il y avait déjà le groove, la fête, la danse toute la nuit comme dans les premiers sound-systems du rap", explique Eric Trosset, qui fut manager d'Allen.

"Il avait déjà produit des beats avec Vincent depuis le printemps 2019 et terminé +Cosmosis+ en mars 2020, seul titre d'ailleurs que Tony avait fini avec un rappeur", poursuit-il. 

"Cosmosis", déjà sorti en single, confronte la rythmique et le groove de Tony Allen aux timbres du rappeur anglais Skepta, d'origine nigériane, et du romancier nigérian Ben Okri. 

C'est juste un échantillon, d'inspiration poétique et pas forcément représentatif de "There is no end" ("Il n'y a pas de fin"), éclectique et efficace, qui sort ce vendredi (chez Blue Note). 

"Rich Black", avec le flow empesé de l'Américain Koreatown Oddity fait ainsi de gros clins d'oeil aux ambiances clubs, tandis que "Très Magnifique" dégage un petit parfum de Tom Waits, comme le dit Taeger, avec le grain de voix rocailleux de l'Américain Tsunami. Et c'est la Britannique Lava La Rue qui relève avec brio le défi du tempo-marathon imposé par Allen sur "One Inna Million".

« Un passeur »

Etait-ce vertigineux de finir le travail sans l'architecte en chef ? "Je me suis dit au début, +merde Tony n'est plus là, ce sera très différent+, car il voulait évidemment rencontrer les rappeurs aux quatre coins du globe pour les enregistrements", confie Vincent Taeger.

"Mais il me faisait confiance, il savait que j'avais le même langage que lui", souligne celui qui se fait appeler Tiger Tigre pour ses projets solo. Pour ne pas être tout seul face à certains choix, Taeger a fait appel à Vincent Taurelle, autre musicien-tête chercheuse, collaborateur d'Allen sur "Film of life" ou "The source". "J'avais besoin d'une autre énergie et Tony aurait validé", développe Taeger. 

"On a réussi à faire un album qui ressemble à Tony avec des featurings d'artistes hyper bons, pas tous connus (hormis Skepta, ndlr), qui vont être mis en avant, Tony c'était un passeur", se félicite encore Tiger Tigre. La Kényane Nah Eeto s'illustre ainsi sur "Mau Mau".

Tony Allen voulait évidemment donner vie sur scène à cet album. Mission impossible ? "J'y ai réfléchi, lance Taeger. Il y a plein de grands batteurs, comme Quest Love (The Roots), Anderson .Paak (batteur et rappeur), ils le connaissaient, ils pourraient faire quelques concerts, pour montrer le style de Tony". "Pour financer tout ça, pourquoi pas lancer un crowdfunding (financement participatif) ?"

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Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.