Variant indien: Les scientifiques affirment que le gouvernement a ignoré les avertissements

Une patiente respire à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, sous une tente installée le long du bord de la route au milieu de la pandémie du coronavirus (Covid-19) à Ghaziabad le 1er mai 2021 (Photo, AFP)
Une patiente respire à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, sous une tente installée le long du bord de la route au milieu de la pandémie du coronavirus (Covid-19) à Ghaziabad le 1er mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

Variant indien: Les scientifiques affirment que le gouvernement a ignoré les avertissements

  • L'avertissement concernant le nouveau variant au début du mois de mars a été émis par le Consortium indien de génétique SARS-CoV-2, ou l’INSACOG
  • Des millions de personnes, pour la plupart sans masques, ont assisté à des festivals religieux et à des rassemblements politiques

NEW DELHI: Un forum de conseillers scientifiques mis en place par le gouvernement a averti les responsables indiens début mars d'un nouveau variant plus contagieux du coronavirus qui se propage dans le pays, ont déclaré à Reuters cinq scientifiques qui font partie du forum.

Malgré l'avertissement, quatre des scientifiques ont révélé que le gouvernement fédéral n’a pas cherché à imposer des restrictions majeures dans le but d’arrêter la propagation du virus.

Des millions de personnes, pour la plupart sans masques, ont assisté à des festivals religieux et à des rassemblements politiques organisés par le Premier ministre Narendra Modi et les leaders du parti au pouvoir Bharatiya Janata ainsi que des politiciens de l'opposition.

Pendant ce temps-là, des dizaines de milliers d’agriculteurs ont continué à camper aux abords de New Delhi pour protester contre les changements de politique agricole du Premier ministre Modi.

Le deuxième pays le plus peuplé du monde a maintenant du mal à contenir une deuxième vague d'infections beaucoup plus grave que la première de l'année dernière, qui, selon certains                     scientifiques, est accélérée par la nouveau variant et un autre variant détecté pour la première fois en Grande-Bretagne. L'Inde a signalé vendredi 386 452 nouveaux cas, un record mondial.

Le pic d'infections est la plus grande crise en Inde depuis que Modi a pris ses fonctions en 2014. Il reste à voir comment la gestion de cette crise pourrait affecter Modi ou son parti politiquement. Les prochaines élections générales sont prévues en 2024. Le scrutin aux dernières élections locales était en grande partie terminé avant que l'ampleur de la nouvelle flambée des infections ne devienne évidente.

L'avertissement concernant le nouveau variant au début du mois de mars a été émis par le Consortium indien de génétique SARS-CoV-2, ou l’INSACOG. Il a été transmis à un haut fonctionnaire qui rend compte directement au Premier ministre, selon l'un des scientifiques, le directeur d'un centre de recherche dans le nord de l'Inde qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat. Reuters n'a pas pu déterminer si les conclusions de l'INSACOG avaient été transmises à Modi lui-même.

Le bureau de Modi n’a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

L'INSACOG a été créé en tant que forum de conseillers scientifiques par le gouvernement fin décembre précisément pour détecter les variants génomiques du coronavirus qui pourraient menacer la santé publique. L'INSACOG regroupe 10 laboratoires nationaux capables d'étudier les variants viraux.

Les chercheurs de l'INSACOG ont détecté pour la première fois le B.1.617, qui est maintenant connue sous le nom de variant indien du virus, dès février, a déclaré à Reuters Ajay Parida, directeur de l'Institut étatique des sciences de la vie et membre de l'INSACOG.

L'INSACOG a partagé ses conclusions avec le Centre national de contrôle des maladies (CNCD) du ministère de la Santé avant le 10 mars, avertissant que les infections pourraient rapidement augmenter dans plusieurs régions du pays, a déclaré à Reuters le directeur du centre de recherche du nord de l'Inde. Les résultats ont ensuite été transmis au ministère indien de la Santé, a indiqué cette personne. Le ministère de la Santé n'a pas répondu aux demandes de commentaires.

Autour de cette date, l'INSACOG a commencé à préparer une série de déclarations aux médias pour le ministère de la Santé. Une version de cette série de déclarations, vue par Reuters, exposait les conclusions du forum: le nouveau variant indien présentait deux mutations importantes dans la partie du virus qui se fixe aux cellules humaines, et elle avait été retracée dans 15% à 20% des échantillons de Maharashtra, l'État le plus touché de l'Inde.

Ces déclarations indiquaient sans aucun doute que les mutations, appelées E484Q et L452R, étaient «très préoccupantes». Les déclarations révèlent aussi: «il existe des données sur les virus mutants E484Q échappant aux anticorps hautement neutralisants dans les cultures, et il existe des données selon lesquelles la mutation L452R était responsable à la fois d'une transmissibilité accrue et d'une évasion immunitaire».

En d’autres termes, cela signifiait fondamentalement que les versions mutées du virus pouvaient plus facilement pénétrer dans une cellule humaine et contrecarrer la réaction immunitaire d’une personne.

Le ministère a rendu les conclusions publiques le 24 mars, environ deux semaines plus tard, lorsqu'il a publié une déclaration aux médias qui n'incluait pas l’expression «très préoccupant». La déclaration indiquait seulement que des variants plus problématiques nécessitaient les mesures déjà en cours, des tests et une quarantaine accrus. Les tests ont depuis presque doublé pour atteindre 1,9 million de tests par jour.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n'a pas réagi avec plus de vigueur aux résultats, par exemple en restreignant les grands rassemblements, Shahid Jameel, président du groupe consultatif scientifique de l'INSACOG, s'est dit préoccupé par le fait que les autorités ne prêtaient pas suffisamment d'attention aux preuves lorsqu'elles mettaient en œuvre la politique relative aux variants.

«Toute politique doit être basée sur des preuves et non l'inverse», a-t-il déclaré à Reuters. «Je crains que la science n'ait pas été prise en compte pour orienter les politiques. Mais je sais où s'arrête ma juridiction. En tant que scientifiques, nous fournissons des preuves, l'élaboration des politiques est le travail absolu du gouvernement».

Le directeur du centre de recherche du nord de l'Inde a déclaré à Reuters que la série de communiqués de presse avait été envoyé au plus haut fonctionnaire du pays, le secrétaire du Cabinet Rajiv Gauba, qui rend compte directement au Premier ministre. Reuters n'a pas été en mesure de savoir si Modi ou son bureau avaient été informés des résultats. Gauba n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Le gouvernement n'a pris aucune mesure pour empêcher les rassemblements susceptibles d'accélérer la propagation de le nouveau variant, les nouvelles infections ayant quadruplé le 1er avril par rapport au mois précédent.

Le premier ministre Modi, certains de ses principaux collaborateurs et des dizaines d'autres politiciens, y compris des personnalités de l'opposition, ont organisé des rassemblements dans tout le pays pour des élections locales en mars et en avril.

Le gouvernement a également autorisé le festival religieux Kumbh Mela, qui a duré des semaines, auquel ont participé des millions d'hindous, à partir de la mi-mars. Pendant ce temps-là, des dizaines de milliers d'agriculteurs ont été autorisés à rester campés à la périphérie de la capitale New Delhi pour protester contre les nouvelles lois agricoles.

Pour sûr, certains scientifiques affirment que la vague a été beaucoup plus importante que prévu et que le revers ne peut pas être imputé au seul leadership politique. «Il ne sert à rien de blâmer le gouvernement», a déclaré à Reuters Saumitra Das, directeur de l'Institut national de génomique biomédicale, qui fait partie de l'INSACOG.

MESURES STRICTES NON PRISES

L'INSACOG fait rapport au Centre national de contrôle des maladies à New Delhi. Le directeur du CNCM, Sujeet Kumar Singh, a récemment déclaré lors d'une réunion privée en ligne que des mesures de confinement strictes étaient nécessaires début avril, selon un enregistrement de la réunion examiné par Reuters.

«Le moment exact, selon notre réflexion, était 15 jours avant», a affirmé Singh lors de la réunion du 19 avril, faisant référence à la nécessité de mesures de confinement plus strictes.

Singh n'a pas indiqué au cours de la réunion s'il avait averti directement le gouvernement de la nécessité d'agir à ce moment-là. Singh a refusé de faire des commentaires à Reuters.

Singh a déclaré à la réunion du 19 avril que plus récemment, il avait transmis aux représentants du gouvernement, l'urgence de la question.

«Il a été souligné très, très clairement qu'à moins que des mesures drastiques ne soient prises maintenant, il sera trop tard pour éviter la mortalité que nous allons voir», a signalé Singh, faisant référence à une réunion qui a eu lieu le 18 avril. Il n'a pas identifié quels fonctionnaires du gouvernement étaient présents à la réunion ni même décrit leur rang supérieur.

Singh a confié que certains responsables gouvernementaux présents à la réunion craignaient que les villes de taille moyenne ne voient des problèmes d'ordre public alors que les fournitures médicales essentielles comme l'oxygène s'épuisent, un scénario qui a déjà commencé à se dérouler dans certaines régions de l'Inde.

La nécessité d'une action urgente a également été exprimée la semaine précédente par le Groupe de travail national sur la Covid-19, un groupe de 21 experts et responsables gouvernementaux mis en place en avril dernier pour fournir des conseils scientifiques et techniques au ministère de la Santé sur la pandémie. Il est présidé par V.K. Paul, le principal conseiller de Modi en matière du coronavirus.

Le groupe a eu une discussion le 15 avril et «a convenu à l'unanimité que la situation est grave et qu'il ne faut pas hésiter à imposer des mesures de confinement», a témoigné un scientifique qui a participé a cette discussion.

Paul était présent à la discussion, selon le scientifique. Reuters n’a pas pu déterminer si Paul a transmis la conclusion du groupe à Modi. Paul n'a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

Deux jours après l’avertissement adressé par Singh le 18 avril aux responsables gouvernementaux, Modi s’est adressé à la nation le 20 avril, s’opposant au confinement. Il a jugé qu'un confinement devrait être le dernier recours pour lutter contre le virus. Le confinement national de deux mois en Inde il y a un an a mis des millions de personnes au chômage et a dévasté l’économie.

«Nous devons sauver le pays des mesures de confinement . Je demanderais également aux États d'utiliser le confinement comme dernière option », a décidé Modi. «Nous devons faire de notre mieux pour éviter le confinement national et nous concentrer sur les zones de micro-confinement», a-t-il tranché, faisant référence à de petits confinements localisés imposés par les autorités pour contrôler les épidémies.

Les gouvernements des États indiens ont une grande latitude pour définir la politique sanitaire de leurs régions, et certains ont agi de manière indépendante pour essayer de contrôler la propagation du virus.

Les gouvernements des États indiens ont une grande liberté pour définir la politique de santé de leurs régions, et certains ont agi de manière indépendante pour essayer de contrôler la propagation du virus.

Le Maharashtra, le deuxième État le plus peuplé du pays, qui comprend Mumbai, a imposé des restrictions sévères telles que la fermeture de bureaux et de magasins au début du mois d’avril car les hôpitaux manquaient de lits, d’oxygène et de médicaments. Il a imposé un confinement complet le 14 avril.

«BOMBE À RETARDEMENT»

Le variant indien a maintenant atteint au moins 17 pays, dont la Grande-Bretagne, la Suisse et l'Iran, conduisant plusieurs gouvernements à fermer leurs frontières aux personnes venant d'Inde.

L'Organisation mondiale de la santé n'a pas encore déclaré le variant indien «variant préoccupant», comme elle l'a fait pour les variants détectés pour la première fois en Grande-Bretagne, au Brésil et en Afrique du Sud. Mais l'OMS a annoncé le 27 avril que sa modélisation précoce, basée sur le séquençage du génome, suggérait que la B.1.617 avait un taux de croissance plus élevé que les autres variants circulant en Inde.

Le variant britannique, appelée B.1.1.7, a également été détectée en Inde en janvier, notamment dans l'État du nord du Pendjab, un épicentre majeur des manifestations des agriculteurs, a déclaré à Reuters Anurag Agrawal, un scientifique chevronné de l'INSACOG.

Le CNCM et certains laboratoires de l'INSACOG ont déterminé qu'un pic massif de cas au Pendjab était causé par le variant britannique, selon un communiqué publié par le gouvernement de l'État du Pendjab le 23 mars.

Le Pendjab a imposé un confinement à partir du 23 mars. Mais des milliers d'agriculteurs de l'État sont restés dans des camps de protestation à la périphérie de Delhi, beaucoup faisant des allers-retours entre les deux endroits avant le début des restrictions.

«C'était une bombe à retardement», a affirmé Agrawal, directeur de l'Institut de génomique et de biologie intégrative, qui a étudié certains échantillons du Pendjab. «C'était une question d'explosion, et les rassemblements publics sont un énorme problème en période de pandémie. Et le B.1.1.7 est un très mauvais variant en termes de potentiel de propagation».

Le 7 avril, plus de deux semaines après l'annonce du Pendjab du variant britannique, les cas de coronavirus ont commencé à augmenter fortement à Delhi. En quelques jours, les lits d'hôpitaux, les établissements de soins intensifs et l'oxygène médical ont commencé à manquer dans la ville. Dans certains hôpitaux, les patients sont décédés à bout de souffle avant de pouvoir être traités. Les crématoriums de la ville regorgent de cadavres.

Delhi souffre maintenant de l'un des pires taux d'infection du pays, avec plus de trois tests sur 10 positifs au virus.

L'Inde dans son ensemble a signalé plus de 300 000 infections par jour au cours des neuf derniers jours, le pire taux au monde depuis le début de la pandémie. Les décès ont également augmenté, avec un total de plus de 200 000 cette semaine.

Agrawal et deux autres scientifiques de haut niveau du gouvernement ont déclaré à Reuters que les autorités sanitaires fédérales et les responsables locaux de Delhi auraient dû être mieux préparés après avoir vu ce que les variants avaient fait dans le Maharashtra et le Pendjab. Reuters n'a pas pu déterminer quels avertissements spécifiques avaient été adressés et à qui sur la préparation d'une énorme vague de cas.

«Nous sommes dans une situation très grave», a affirmé Shanta Dutta, chercheuse médicale à l'Institut national étatique du choléra et des maladies entériques. «Les gens écoutent plus les politiciens que les scientifiques».

Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire, qui fait partie de l’INSACOG, a déclaré que la communauté scientifique du pays était absolument découragée.

«Nous aurions pu faire mieux, notre science aurait pu avoir plus d'importance», a-t-il déclaré à Reuters. «Ce que nous avons observé de quelque manière que ce soit, cela aurait dû être mieux utilisé».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.