Russie : le réseau régional de Navalny s'auto-dissout avant d'être déclaré «extrémiste»

Un ouvrier peint sur les graffitis du critique incarcéré du Kremlin Alexei Navalny à Saint-Pétersbourg le 28 avril 2021. (Photo, AFP)
Un ouvrier peint sur les graffitis du critique incarcéré du Kremlin Alexei Navalny à Saint-Pétersbourg le 28 avril 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

Russie : le réseau régional de Navalny s'auto-dissout avant d'être déclaré «extrémiste»

  • Décharné et le crâne rasé, Alexeï Navalny s'est exprimé en visioconférence devant un tribunal moscovite pour l'appel de sa condamnation à une amende en mars
  • Parallèlement, se déroulait jeudi une autre audience examinant la demande du parquet pour que le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de l'opposant et ses bureaux régionaux soient déclarés « extrémistes »

MOSCOU : Les bureaux régionaux d'Alexeï Navalny en Russie ont annoncé jeudi leur auto-dissolution face à la menace d'être déclarés « extrémistes », au moment où l'opposant emprisonné apparaissait en public pour la première fois depuis la fin de sa grève de la faim.

Décharné et le crâne rasé, Alexeï Navalny s'est exprimé en visioconférence devant un tribunal moscovite pour l'appel de sa condamnation à une amende en mars, dans une affaire de diffamation visant un ancien combattant de la Deuxième guerre mondiale.

« J'ai été emmené au bain hier (...) Il y avait un miroir, je me suis regardé : je ne suis qu'un horrible squelette », a-t-il déclaré à cette occasion, selon une transcription publiée sur son site internet.

« Je n'avais pas pesé aussi peu depuis la quatrième », a-t-il ajouté avant de s'adresser à son épouse Ioulia, présente au tribunal, lui affirmant qu'il avait désormais droit à quelques cuillerées de gruau chaque jour.

L'appel du militant anticorruption a finalement été rejeté et son amende de 850 000 roubles (9 400 euros) confirmée. 

Son avocate, Olga Mikhaïlova, a annoncé son intention de faire remonter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Parallèlement, se déroulait jeudi une autre audience examinant la demande du parquet pour que le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de l'opposant et ses bureaux régionaux soient déclarés « extrémistes ».

Si cette demande était acceptée, leurs activités deviendraient interdites et les membres du FBK ou leurs sympathisants seraient menacés de longues peines de prison.

Les débats doivent reprendre le 17 mai mais, sans attendre, Léonid Volkov, le directeur du réseau régional de l'opposant, a annoncé sur les réseaux sociaux son auto-dissolution, précisant que certains de ces 37 bureaux poursuivraient leurs activités de façon indépendante.

Un tribunal de Moscou leur a déjà interdit cette semaine pratiquement toute activité, comme publier des contenus sur internet, organiser des manifestations et participer aux élections.

Multiplication des affaires

Fondé en 2011 par l'avocat et militant devenu bête noire du Kremlin, le FBK est connu pour ses enquêtes dénonçant la corruption des cercles du pouvoir russe.

La plus retentissante, parue en janvier, accusait le président Vladimir Poutine de s'être fait construire un palais sur la mer Noire. Vue 116 millions de fois sur YouTube, elle avait contraint M. Poutine à démentir personnellement.

Les bureaux d'Alexeï Navalny diffusent également leurs propres enquêtes, mais organisent surtout les campagnes de "vote intelligent", consistant à inciter à soutenir le candidat ayant le plus de chances de battre celui du Kremlin, quelle que soit sa couleur politique. 

Cette technique a rencontré un succès relatif aux récents scrutins locaux. Les partisans d'Alexeï Navalny sont eux-mêmes le plus souvent interdits de participer aux élections.

M. Navalny, 44 ans, est en prison depuis mi-janvier. Il avait été arrêté à son retour d'Allemagne, où il avait passé près de cinq mois en convalescence pour se remettre d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.

Depuis son retour, les autorités ont intensifié les pressions sur ses soutiens. Quasiment tous ses collaborateurs ont été assignés à résidence ou condamnés à de courtes peines de prison. Plusieurs ont quitté la Russie.

Jeudi, l'un d'entre eux a été condamné à deux ans et demi de prison sous prétexte d'avoir diffusé de la « pornographie » en partageant sur internet un clip du groupe de métal allemand Rammstein.

Fin février, Alexeï Navalny a lui aussi été condamné à deux ans et demi de prison pour une ancienne affaire de fraude qualifiée de politique par de nombreuses ONG et les capitales occidentales.

Fin mars, il avait entamé une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. Vendredi, deux jours après des manifestations de soutien qui se sont conclues par 2 000 arrestations, il avait décidé d'y mettre un terme du fait de la dégradation de son état de santé.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.