DUBAI: Des décideurs politiques, des responsables de la santé et des scientifiques se sont rencontrés via un webinaire depuis Riyad pour entendre un message fort: La pandémie de coronavirus (Covid-19) continuera à peser lourdement sur la santé et le bien-être économique du monde.
« Alors que la situation en Europe s'améliore, elle empire au niveau mondial », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d'un forum web au Centre d'études et de recherche sur le pétrole du roi Abdullah (Kapsarc).
Le prince Abdel Aziz ben Salman, ministre saoudien de l'Énergie, a annoncé pour sa part à l'assemblée, que « sur le plan économique, l'impact de la pandémie est d'une ampleur et d'une intensité sans précédent ». Il a ajouté qu'au Moyen-Orient, la chute de la demande de pétrole a « affaibli la situation budgétaire des pays exportateurs de pétrole de la région ».
La réunion était organisée par le T20, le groupe de réflexion du sommet du G20, qui se tiendra sous la présidence de l'Arabie Saoudite plus tard dans l'année, et a coïncidé avec les inquiétudes croissantes des marchés financiers et énergétiques mondiaux, concernant les perspectives des économies mondiales ravagées par la pandémie.
À New York, les marchés ont ouverts sur des échanges volatils, après l'annonce de la récente apparition de nouveaux cas de virus en Chine. Le conseiller en prévention des risques, Ian Bremmer, a indiqué à Arab News que la chute des marchés est « la confirmation du fait que l’évolution du coronavirus est pire qu’on ne l’avait prévue ».
L'indice Vix, référence qui mesure le degré de volatilité des actions de Wall Street, connu sous le nom de « jauge de peur », a augmenté quant à lui de 5 % pour atteindre son plus haut niveau depuis des mois.
Les marchés mondiaux du pétrole ont également été sous pression, le brut Brent, la référence mondiale, ayant chuté de 3 % dans le commerce européen, pour passer sous la barre des 38 dollars le baril, alors que les espoirs d'une reprise de la demande énergétique dans la perspective d'une reprise économique rapide en « V », partaient en fumée. Le brut Brent a récupéré une partie de sa baisse plus tard.
Le prince Abdel Aziz a également déclaré au T20 : « L'importante contraction économique et les perspectives incertaines dues à la pandémie ont exacerbé les déséquilibres entre l'offre et la demande d'énergie, affectant directement le secteur du pétrole et du gaz. »
Ghebreyesus a expliqué de son côté que l'impact de la pandémie allait au-delà de la maladie elle-même, et que les Amériques et l'Asie du Sud connaissaient une recrudescence de nouveaux cas. « Il a fallu plus de deux mois au monde pour atteindre le niveau de 100 000 cas, mais depuis deux semaines, ce nombre de cas se déclare chaque jour. »
Le dirigeant de l'OMS a mis en garde contre la « complaisance » car des rassemblements de masse ont été autorisés par les autorités dans de nombreuses régions du monde. Il a appelé à « l'unité nationale et à la solidarité mondiale » dans la lutte contre la maladie.
Le prince Abdel Aziz a ouvert la réunion de trois jours du T20 en demandant « aux experts du monde entier de travailler ensemble, dans un effort de coopération, pour surmonter cette crise mondiale sans précédent ».
Il a salué le travail déployé par l'OPEP+ et autres pays producteurs de pétrole pour apporter de la stabilité aux marchés pétroliers.
« Garantir la stabilité du marché de l'énergie, ainsi qu’une énergie accessible et sûre, est essentiel pour la santé, le bien-être et la résilience de tous les pays », a-t-il affirmé.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com