COVID-19: la population immigrée en Île-de-France durement touchée

Selon Santé publique France, à la fin de juillet 2020, le nombre de cas de contamination en Seine-Saint-Denis était l’un des plus importants de France(Photo, AFP).
Selon Santé publique France, à la fin de juillet 2020, le nombre de cas de contamination en Seine-Saint-Denis était l’un des plus importants de France(Photo, AFP).
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Publié le Samedi 22 août 2020

COVID-19: la population immigrée en Île-de-France durement touchée

  • L’augmentation du nombre de décès a été deux fois plus forte pour les immigrés que pour les personnes nées en France
  • Les personnes nées en Afrique sont parmi les plus exposées au risque de contamination en raison de leur métier, explique une étude de l'Insee

PARIS : En Île-de-France, le département de la Seine-Saint-Denis, particulièrement exposé à la pandémie de coronavirus, a enregistré, comparativement au reste de l’Hexagone, un taux élevé de surmortalité lié à la Covid-19. 

Selon les conclusions de l’étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), publiée à la fin du mois de juillet 2020, « Le plus fort excédent de décès pour les personnes nées en Afrique ou en Asie peut notamment s’expliquer par le fait qu’elles résident plus souvent en Île-de-France, région de loin la plus fortement touchée par la Covid-19  la corrélation entre précarité, insalubrité et inégalités dans l’accès aux soins est un facteur déterminant pour expliquer le taux élevé de mortalité dans ce département, considéré comme l’un des plus pauvres de France. 

En effet, l’étude a permis d’identifier que les résidents du département, constitués à 30 % d’immigrés, vivent dans un contexte de forte densité de population qui serait de 64 fois supérieure à la moyenne française. Et la suroccupation des logements, la cohabitation multigénérationnelle et les conditions précaires favorisent l’explosion de la transmission du virus, notamment aux personnes âgées souffrant de maladies chroniques. 

Selon Santé publique France, à la fin de juillet 2020, le nombre de cas de contamination en Seine-Saint-Denis était l’un des plus importants de France avec 16,2 cas déclarés pour 100 000 habitants. 

Dans une autre étude, publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 7 juillet dernier, les auteurs ont démontré, que durant les mois de mars et d’avril 2020, au plus fort de l’épidémie en France, l’augmentation du nombre de décès avait été deux fois plus forte pour les immigrés que pour les personnes nées en France.

Hausse du nombre de décès
Plus concrètement, comparativement à la même période de 2019, cette mortalité se caractérise par une hausse du nombre de décès de 22 %, mais elle atteint 48 % pour la population née à l’étranger. « La hausse [de la mortalité] a été plus forte pour les personnes nées en Afrique ou en Asie, précise l’étude de l’Insee. Elle a atteint 54 % pour les personnes nées au Maghreb, 91 % pour les personnes originaires d’Asie et 114 % pour les personnes nées en Afrique (hors Maghreb). » 

Les populations immigrées occupent des emplois dits « de première ligne » plus exposés au virus, et sont largement représentées chez les ouvriers, les hôtesses d’accueil et de caisses, les agents d’entretien, les chargés de sécurité et les employés dans la grande distribution et dans la logistique. « Les personnes nées en Afrique sont parmi les plus exposées au risque de contamination en raison de leur métier », confirme l’étude de l'Insee. 

« Le plus fort excédent de décès pour les personnes nées en Afrique ou en Asie peut notamment s’expliquer par le fait qu’elles résident plus souvent en Île-de-France, région de loin la plus fortement touchée par la Covid-19 », notent Sylvain Papon et Isabelle Robert-Bobée, les auteurs de l’étude. 

« Les immigrés, qui occupent des emplois précaires – agents d’entretien, employés de maison – et qui utilisent régulièrement les transports en commun, sont particulièrement exposés au virus, souligne, de son côté, Nabila, infirmière dans un établissement hospitalier de Seine-Saint-Denis. Ils sont aussi employés dans les structures de santé et veillent à notre sécurité et à notre bien-être au quotidien ».  

Les auteurs de l’étude précisent aussi que la densité de médecins de ville et le niveau des équipements hospitaliers dans ce département sont parmi les plus faibles d’Île-de-France. Un constat confirmé par l’Observatoire régional de la santé qui indique que le taux d’équipement hospitalier est également le plus faible de la région pour tous les types d’établissements (2 lits en hospitalisation complète pour 1 000 habitants, contre 3,3 en Île-de-France et 7,7 à Paris).


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.