Covid-19 - Plus contagieux, plus résistants, plus nombreux: le tour du monde des variants

Une dose du vaccin Sinopharm, dans un bus de vaccination mobile à l'extérieur d'une zone résidentielle de Pékin le 27 avril 2021 (Photo, AFP)
Une dose du vaccin Sinopharm, dans un bus de vaccination mobile à l'extérieur d'une zone résidentielle de Pékin le 27 avril 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 avril 2021

Covid-19 - Plus contagieux, plus résistants, plus nombreux: le tour du monde des variants

  • Le nombre de variants «préoccupants» peut varier dans chaque pays, selon la situation locale
  • Des soupçons planent sur le variant indien, cette fois-ci à cause de «la combinaison de deux mutations déjà connues mais non associées jusqu'ici», note le Conseil scientifique

PARIS: Variants anglais, sud-africain, brésilien et maintenant indien... L'émergence de variants du coronavirus à travers le monde pose de nombreuses questions. Le point sur ce qu'on en sait et sur ce que cela implique pour la pandémie de Covid-19. 

Combien de variants? 

A ce stade, trois sont considérés comme des « variants préoccupants » au niveau mondial, selon la dénomination officielle de l'OMS: ceux qui ont d'abord été détectés en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon (mais sur des voyageurs venant du Brésil, d'où son nom commun de « variant brésilien »). 

A la date du 27 avril, ils circulent respectivement dans au moins 139, 87 et 54 pays, selon l'OMS. Ils appartiennent à cette catégorie à cause de leur transmissibilité et/ou leur virulence accrues, qui aggravent l'épidémie et la rendent plus difficile à contrôler, selon la définition de l'OMS. 

Le nombre de variants « préoccupants » peut varier dans chaque pays, selon la situation locale. Par exemple, les Etats-Unis en comptent cinq selon la classification des Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC): les trois qui le sont au niveau mondial, plus deux autres initialement repérés en Californie. 

La catégorie juste en-dessous est celle des « variants d'intérêt », dont les caractéristiques génétiques potentiellement problématiques justifient une surveillance. 

Pour l'instant, l'OMS en retient sept au niveau mondial, contre trois fin mars. 

Le dernier à avoir intégré ce cercle, mardi, est le variant initialement repéré en Inde. Il suscite des inquiétudes à cause de la dégradation rapide de la situation sanitaire dans ce pays. 

Les autres « variants d'intérêt » ont initialement été détectés en Ecosse, aux Etats-Unis, au Brésil, en France (dans la région Bretagne) ou aux Philippines. 

Enfin, en plus de ces deux grandes catégories, de nombreux autres variants circulent, que la communauté scientifique cherche à repérer et évaluer. 

« Les semaines et les mois à venir nous diront s'ils entrent dans la catégorie des variants très inquiétants qui se diffusent très vite, ou s'ils vont rester des variants qui circulent à bas bruit », explique Etienne Simon-Lorière, responsable de l'unité de génomique évolutive des virus à ARN à l'Institut Pasteur (Paris). 

Quel que soit leur statut, tous ces variants sont classés par famille, ou « lignée ». Selon les mutations qu'ils ont acquises, ils occupent une place précise dans l'arbre généalogique du virus SARS-CoV-2 d'origine. 

Pourquoi apparaissent-ils ? 

En soi, l'apparition de variants est tout sauf une surprise. C'est un processus naturel, puisque le virus acquiert des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie. 

« Tous les virus, y compris le SARS-CoV-2, changent avec le temps, et cela aboutit à l'émergence de nouveaux variants, dont la plupart n'a pas d'impact en termes de santé publique », souligne l'OMS. 

Tout dépend en effet des mutations qu'ils portent. 

Ainsi, c'est une mutation appelée N501Y, commune aux variants anglais, sud-africain et brésilien, qui est soupçonnée de les rendre plus transmissibles. Et les variants sud-africain et brésilien portent une autre mutation, E484K, suspectée d'amoindrir l'immunité acquise soit par une infection passée (avec donc une possibilité accrue de réinfection), soit par les vaccins. 

Pour le grand public, difficile de s'y retrouver, d'autant que ces variants ont des noms très techniques, sans harmonisation internationale. Par exemple, le variant anglais s'appelle 501Y.V1 ou VOC202012/01 et appartient à la lignée B.1.1.7. 

Les termes « variants anglais, sud-africain, brésilien ou indien » sont donc plus compréhensibles pour les non-spécialistes, mais les scientifiques ne les aiment guère, car ils les jugent stigmatisants pour les pays. 

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Point sur le variant B.1.617 du Covid-19 détecté en Inde et qui touche désormais plusieurs autres pays dans le monde (Graphique, AFP)

Plus contagieux? 

Il y a un consensus sur ce point au sujet des trois « variants préoccupants ».  

Mais cela ne s'appuie pour l'instant que sur des données épidémiologiques : les chercheurs observent à quelle vitesse ces variants se propagent et en déduisent à quel point ils sont plus contagieux. 

Cela ne permet donc pas d'avoir un chiffre catégorique, puisque les résultats peuvent varier selon les mesures de restriction en place dans les régions concernées. 

Sur la base des différentes études, l'OMS juge que le variant anglais est 36% à 75% plus contagieux. Dans un point diffusé fin mars, elle cite également une étude menée au Brésil, selon laquelle le variant brésilien pourrait être 2,5 fois plus transmissible. 

Les mêmes soupçons planent sur le variant indien, cette fois-ci à cause de « la combinaison de deux mutations déjà connues mais non associées jusqu'ici », note le Conseil scientifique qui guide le gouvernement français. Cette caractéristique pourrait lui conférer « une transmission augmentée, mais ceci reste à prouver au plan épidémiologique », souligne le Conseil dans un rapport publié lundi.  

D'autres paramètres peuvent entrer en ligne de compte dans l'aggravation actuellement observée en Inde. Selon l'OMS, elle pourrait en partie s'expliquer par les « gros regroupements de population durant des fêtes culturelles et religieuses ou les élections », avec un manque de respect des gestes barrières. 

Plusieurs équipes de chercheurs dans le monde sont en train d'analyser les caractéristiques biologiques des principaux variants, dans l'espoir de savoir pourquoi ils semblent plus contagieux. 

« Il y a des hypothèses à étudier : peut-être que la charge virale est plus élevée, que le variant peut entrer plus facilement dans les cellules ou qu'il se multiplie plus vite », déclare Olivier Schwartz, responsable de l'unité Virus et Immunité à l'Institut Pasteur, qui dirige l'une de ces équipes. 

Mais ce type de recherches prend du temps, et les réponses définitives ne sont pas pour tout de suite. 

Plus dangereux? 

Là encore, il n'existe aucune certitude. 

C'est le variant anglais qui a le plus fait l'objet de recherches sur ce point. 

Une étude publiée le 10 mars concluait qu'il est 64% plus mortel que le coronavirus classique, confirmant de premières observations faites fin janvier par les autorités britanniques. 

Mais mi-avril, d'autres travaux ont abouti à des constats différents, en montrant que ce variant n'entraînait pas plus de formes graves de Covid-19. L'une de ces études se focalisait toutefois sur les patients déjà hospitalisés : elle ne permet donc pas de savoir si le variant entraîne plus d'hospitalisations chez l'ensemble des gens infectés. 

Quelle efficacité pour les vaccins? 

Selon plusieurs études in vitro et des constatations en vie réelle, l'efficacité des vaccins n'est pas sensiblement réduite par le variant anglais. En revanche, des études in vitro montrent qu'elle pourrait l'être par les variants sud-africain et brésilien, à cause de la fameuse mutation E484K. 

Le variant indien fait planer les mêmes craintes à cause d'une mutation proche (E484Q), même si on n'a que peu de données pour l'heure. Une étude préliminaire rendue publique le 23 avril conclut que le vaccin Covaxin (du laboratoire indien Bharat Biotech) est moins efficace contre ce variant que contre le virus historique, au niveau de la production d'anticorps, mais qu'il offre tout de même une protection.  

Une nuance importante, qui vaut pour les autres variants : même s'ils rendent les vaccins moins efficaces, cela ne veut pas dire que la vaccination n'est plus efficace du tout. 

Ces études in vitro se focalisent par ailleurs sur une seule réponse de l'organisme, la production d'anticorps, mais n'évaluent pas l'autre volet de la réponse immunitaire, appelé « immunité cellulaire » (qui vient des lymphocytes T et B).  

Or, une étude américaine publiée le 30 mars apporte de premières réponses rassurantes. 

« Même si des études plus vastes sont nécessaires, ces résultats suggèrent que l'action des lymphocytes T (...) n'est en grande partie pas affectée par les mutations présentes chez les trois variants (anglais, sud-africain et brésilien, ndlr) et devrait offrir une protection contre les variants émergents », expliquent sur leur site internet les Instituts nationaux de santé américains (NIH). 

Quoiqu'il en soit, les fabricants travaillent à de nouvelles versions de leur vaccin, adaptées aux variants. 

Une adaptation indispensable, car « des variants contre lesquels les vaccins actuels pourraient être moins efficaces (...) vont probablement continuer à émerger », met en garde le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). 


Cyberattaques : Berlin a rappelé «pour consultations» son ambassadeur en Russie

L'ambassadeur allemand en Russie, Alexander Graf Lambsdorff  (Photo, AFP).
L'ambassadeur allemand en Russie, Alexander Graf Lambsdorff (Photo, AFP).
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  • Une cyberattaque a notamment ciblé des adresses email de responsables du SPD, le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz
  • Les pays occidentaux sont depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, en alerte maximum contre le risque d'attaques informatiques massives

BERLIN: Berlin a indiqué lundi avoir rappelé pour consultations son ambassadeur en Russie, Alexander Graf Lambsdorff, après avoir accusé vendredi un groupe de hackeurs russes contrôlé par Moscou d'une récente campagne de cyberattaques.

L'ambassadeur "restera une semaine à Berlin puis retournera à Moscou", a indiqué lors d'un point presse régulier la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Kathrin Deschauer, ajoutant que le gouvernement prenait "très au sérieux" cet "acte contre (notre) démocratie".

Les gouvernements allemand et tchèque ont accusé vendredi le groupe APT28, dirigé par les services de renseignement de la Russie, d'une récente campagne de cyberattaques dans leur pays respectif. Des accusations jugées "infondées" par la Russie.

Attaques ciblées 

Une cyberattaque a notamment ciblé des adresses email de responsables du SPD, le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, selon le gouvernement.

Berlin a annoncé vendredi la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade de Russie, "pour faire comprendre au gouvernement russe que nous n'acceptons pas ces actions".

Les pays occidentaux sont depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, en alerte maximum contre le risque d'attaques informatiques massives et d'opérations de désinformation orchestrées par la Russie.


Exercice américano-philippin contre une «invasion» en mer de Chine

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale (Photo, Fournie).
Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale (Photo, Fournie).
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  • Ces incidents font craindre un conflit plus large qui pourrait impliquer les Etats-Unis, allié des Philippines
  • La semaine dernière, les forces américaines participant à Balikatan avaient tiré des roquettes de précision Himars depuis l'île occidentale de Palawan

LAOAG: Les troupes américaines et philippines ont tiré lundi des obus et des missiles sur une force d'"invasion" imaginaire pendant des exercices en mer de Chine méridionale, dans le nord des Philippines où les deux pays ont récemment accusé la Chine de "conduite dangereuse et déstabilisante".

Plus de 16.700 soldats américains et philippins participent à ces manoeuvres annuelles navales, terrestres et aériennes organisées jusqu'au 10 mai dans une zone où les incidents à répétition entre embarcations chinoises et philippines font craindre un conflit plus large.

Les soldats américains massés sur les dunes de la côte nord-ouest des Philippines, près de la ville de Laoag, à 400 kilomètres au sud de Taïwan, ont tiré plus de 50 obus de 155 millimètres sur des cibles flottantes à environ cinq kilomètres de la côte, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les troupes philippines ont enchaîné avec des tirs de roquettes vers les attaquants factices, avant que les deux forces ne finissent l'exercice avec des mitrailleuses, des missiles Javelin et d'autres salves d'artillerie.

Cet exercice à munitions réelles, baptisé "Balikatan" ("Epaule contre épaule" en tagalog, la langue philippine), vise à "se préparer au pire", a déclaré aux journalistes le commandant de la Première force expéditionnaire des Marines des Etats-Unis, Michael Cederholm.

"Il est conçu pour repousser une invasion", a-t-il ajouté sur le site de l'exercice, débuté le 22 avril dans plusieurs endroits des Philippines. "Notre flan nord-ouest est plus exposé", a détaillé à l'AFP le général philippin Marvin Licudine, dirigeant l'exercice pour la partie philippine. "A cause des problèmes régionaux, nous devons dès maintenant nous entraîner sur notre propre sol".

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale. Elle ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016, et y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine.

La semaine dernière, Manille a accusé les garde-côtes chinois d'avoir endommagé un bateau des garde-côtes philippins et un autre du bureau des pêches en tirant dessus au canon à eau près du récif de Scarborough, contrôlé par la Chine mais revendiqué par les Philippines.

Des exercices en forme de dissuasion 

Ces incidents font craindre un conflit plus large qui pourrait impliquer les Etats-Unis, allié des Philippines, et d'autres pays de la région, dans une période où la Chine renforce sa pression diplomatique et militaire autour de Taïwan.

La semaine dernière, les ministres de la Défense des Philippines, des Etats-Unis, du Japon et de l'Australie ont, à l'issue d'une réunion dans l'archipel américain d'Hawaï, publié un communiqué conjoint dénonçant la "conduite dangereuse et déstabilisante" de Pékin en mer de Chine méridionale.

"Les actions de la Chine dans les mers de Chine orientale et méridionale sont légitimes, légales et irréprochables", avait auparavant affirmé le 12 avril le ministère chinois des Affaires étrangères.

La semaine dernière, les forces américaines participant à Balikatan avaient tiré des roquettes de précision Himars depuis l'île occidentale de Palawan, face aux îles Spratleys également disputées.

Selon l'armée américaine, il s'agissait d'une répétition du déploiement rapide du système Himars sur les côtes philippines bordées par la mer de Chine méridionale afin de "sécuriser et de protéger le territoire, les eaux territoriales et les intérêts de la zone économique exclusive des Philippines".

"Les exercices militaires sont une forme de dissuasion", a déclaré le ministre philippin des Affaires étrangères, Enrique Manalo, dans un discours prononcé en son nom par un assistant lors d'un atelier public vendredi. "Plus nous simulons, moins nous agissons."

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a quant à lui assuré lundi que son pays n'entendait pas "faire monter la tension" en mer de Chine méridionale.

"Nous ne suivrons pas les garde-côtes chinois et les navires chinois dans cette voie", a-t-il dit. "Nous n'avons pas l'intention d'attaquer qui que ce soit avec des canons à eau ou tout autre équipement offensif", a-t-il poursuivi, ajoutant que Manille continuera à utiliser exclusivement la voie diplomatique pour régler les différends avec Pékin.


La mésaventure d'un proviseur américain, cas d'école des dangers de l'IA

Les mots « Intelligence artificielle IA », miniature d’un robot et d’une main jouet sont représentés sur cette illustration prise le 14 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Les mots « Intelligence artificielle IA », miniature d’un robot et d’une main jouet sont représentés sur cette illustration prise le 14 décembre 2023 (Photo, Reuters).
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  • Eric Eiswert, proviseur à Pikesville dans le Maryland, près de Washington, s'est retrouvé au coeur d'une violente polémique avec un enregistrement vocal
  • L'affaire, qui survient en pleine année électorale aux Etats-Unis, met en lumière la facilité avec laquelle les outils d'IA générative peuvent être employés pour nuire à tout un chacun

WASHINGTON: Après l'indignation provoquée dans un lycée américain par la diffusion de propos racistes attribués au proviseur, le vertige de découvrir que la bande sonore a été montée de toutes pièces. Cet épisode illustre les dangers d'une intelligence artificielle devenue accessible à tous.

Eric Eiswert, proviseur à Pikesville dans le Maryland, près de Washington, s'est retrouvé au coeur d'une violente polémique avec un enregistrement vocal -- qui se révélera un faux -- lui faisant prononcer des commentaires choquants contre des élèves juifs et des "enfants noirs ingrats".

L'affaire, qui survient en pleine année électorale aux Etats-Unis, met en lumière la facilité avec laquelle les outils d'IA générative peuvent être employés pour nuire à tout un chacun, et les difficultés auxquelles font face les autorités pour lutter contre de telles pratiques.

"Désormais, tout le monde est vulnérable", et non plus seulement les célébrités, alerte Hany Farid, professeur à l'Université de Californie à Berkeley (ouest).

"Il suffit d'une image pour ajouter une personne dans une vidéo, et 30 secondes d'audio pour cloner la voix de quelqu'un", poursuit le spécialiste en détection d'images et d'enregistrements manipulés numériquement, consulté par la police dans cette affaire.

Quand l'enregistrement fuite sur les réseaux sociaux en janvier, il devient rapidement viral. Une publication recueille des milliers de commentaires sur Instagram, et propulse l'école au coeur d'une polémique nationale.

Le militant des droits civiques DeRay McKesson réclame la démission du proviseur sur son compte X, suivi par près d'un million d'internautes. Il admettra s'être fait abuser.

Les messages haineux pleuvent sur les réseaux sociaux et les coups de fil menaçants se multiplient dans l'établissement. Le "monde serait meilleur si vous étiez sous terre", écrit ainsi un internaute au proviseur.

Ce dernier est placé en congés, son domicile mis sous protection. Contacté par l'AFP, il n'a pas répondu.

Vengeance 

"Je continue de m'inquiéter des dégâts provoqués par cette affaire", confie Billy Burke, directeur du syndicat représentant le proviseur.

Fin avril, Dazhon Darien, 31 ans, responsable sportif du lycée, a été arrêté par les autorités, accusé d'être à l'origine du faux. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à lui grâce à l'adresse électronique qui a initialement partagé le fichier.

Il aurait agi pour se venger d'une enquête ouverte à son encontre par le proviseur sur des paiements suspects.

Le prévenu a mené des recherches sur des outils d'IA depuis le réseau informatique du lycée, selon l'acte d'accusation.

La bande sonore, selon l'analyse d'un expert consulté par la police, "contient des traces de contenu généré par l'IA, avec un montage humain a posteriori".

Cette affaire démontre la nécessité "d'adapter la loi aux avancées technologiques", a estimé le procureur local, Scott Shellenberger.

Les montages audio sont particulièrement difficiles à déceler. En janvier, un message diffusé par appels téléphoniques automatisés usurpant la voix du président Joe Biden incitait les électeurs démocrates de l'Etat du New Hampshire (nord-est) à s'abstenir lors des primaires pour du parti.

A Pikeville, l'affaire a secoué les habitants, "très proches les uns des autres", raconte Parker Bratton, l'entraîneur de golf du lycée.

"Il y a un seul président, mais il y a un million de proviseurs!", s'inquiète-t-il, "les gens se demandent +Que va-t-il m'arriver si quelqu'un décide tout simplement de détruire ma carrière?+".