Covid: la situation en Inde est «plus que déchirante» (Tedros, OMS)

Des membres de la famille et des proches portant un équipement de protection effectuent les derniers rites d'une victime décédée du coronavirus Covid-19 dans un crématorium ouvert à Bangalore. (AFP)
Des membres de la famille et des proches portant un équipement de protection effectuent les derniers rites d'une victime décédée du coronavirus Covid-19 dans un crématorium ouvert à Bangalore. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 26 avril 2021

Covid: la situation en Inde est «plus que déchirante» (Tedros, OMS)

  • En quelques jours, le variant "indien" a plongé le pays de 1,3 milliard d'habitants dans le chaos, entraînant l'annonce d'une aide d'urgence par plusieurs pays
  • L'Inde a enregistré dimanche un record mondial de près de 350 000 personnes contaminées en une seule journée

GENEVE: La situation en Inde, où la pandémie est d'une gravité sans précédent, est "plus que déchirante", a déclaré lundi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui vient en aide au géant asiatique.

"L'OMS fait tout ce qu'elle peut, en fournissant du matériel et des équipements essentiels, notamment des milliers de concentrateurs d'oxygène, des hôpitaux de campagne mobiles préfabriqués et du matériel de laboratoire", a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse.

En quelques jours, le variant "indien" a plongé le pays de 1,3 milliard d'habitants dans le chaos, entraînant l'annonce d'une aide d'urgence par plusieurs pays. L'Inde a enregistré dimanche un record mondial de près de 350.000 personnes contaminées en une seule journée.

"L'OMS a redéployé plus de 2 600 personnels pour soutenir la réponse sur le terrain, pour apporter son soutien aux activités de surveillance, aux conseils techniques et aux efforts de vaccination", a souligné le Dr Tedros.

L'OMS a également indiqué dans un courriel à l'AFP qu'elle procédait à une analyse rapide de la situation dans les zones confrontées à une recrudescence des cas, formulait des recommandations et soutenait la mise en oeuvre de ces mesures.

La responsable technique de la lutte contre le Covid-19 au sein de l'OMS, Maria Van Kerkhove, a appelé tous les pays à "ne pas baisser la garde" pour éviter de connaître une accélération de l'épidémie comme en Inde. "La situation est fragile au niveau mondial", a-t-elle dit.

Globalement, "les cas ont maintenant augmenté pour la neuvième semaine consécutive, et les décès ont augmenté pour la sixième semaine consécutive", s'est inquiété le chef de l'OMS.

"Il y a eu presque autant de cas dans le monde la semaine dernière que durant les 5 premiers mois de la pandémie", a-t-il poursuivi.

Covax, victime collatérale 

Le système sanitaire indien est débordé par une nouvelle vague d'infections attribuée en partie au variant "indien", appelé par le nom de sa lignée, B.1.617. Il est qualifié de "double mutant" parce qu'il est notamment porteur de deux mutations préoccupantes au niveau de la protéine de pointe ("spike") du virus Sars-CoV-2 qui est à l'origine de la pandémie de Covid-19.

"Compte tenu de sa circulation importante et des préoccupations concernant sa propagation et sa neutralisation", l'OMS l'a classé comme "variant d'intérêt", mais l'organisation estime que des données supplémentaires sont nécessaires pour déterminer s'il s'agit d'un "variant préoccupant".

L'organisation basée à Genève (Suisse) note également que l'on ne sait pas encore si "les rapports faisant état d'une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l'augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux".

La terrible situation épidémiologique que vit l'Inde n'est pas sans conséquence sur le programme Covax, un partenariat public-privé entre l'OMS, l'Alliance du Vaccin (Gavi) et la Cepi (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), qui doit notamment garantir une distribution équitable de vaccins anti-Covid en particulier à 92 pays pauvres.

Soucieuse de vacciner sa population, l'Inde a bloqué les exportations du vaccin AstraZeneca fabriqué sur son sol par le Serum Institute of India (SII), ce qui signifie, a expliqué l'OMS, que les livraisons de 90 millions de doses de vaccins AstraZeneca/SII qui étaient prévues en mars et avril dans 60 pays n'ont pas pu avoir lieu.

"Nous attendons la reprise des livraisons", s'est contenté d'indiquer le directeur exécutif de l'Alliance du vaccin, le Dr Seth Berkley, pendant la conférence de presse, tout en soulignant que l'organisation menait des discusssions avec d'autres pays pour recevoir des dons de doses.

Jusqu'à présent, 118 pays et territoires ont reçu plus de 40,8 millions de doses via Covax.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.