PÉKIN : La Chine a déclaré à l'émissaire américain pour le climat John Kerry que les États-Unis devaient "assumer leurs responsabilités" environnementales, tout en plaidant pour la coopération sino-américaine dans ce domaine, a indiqué samedi un média d'État.
L'ex-secrétaire d'État (2013-2017) de Barack Obama a effectué de mercredi à samedi à Shanghai (est) la première visite en Chine d'un haut responsable de l'administration Biden depuis l'entrée en fonctions du nouveau président américain.
Ce voyage de M. Kerry est destiné à préparer le sommet virtuel sur le climat organisé la semaine prochaine à l'initiative de Joe Biden. Des discussions qui voient Pékin et Washington mettre provisoirement leurs nombreux différends de côté.
"La Chine attache une grande importance au dialogue et à la coopération avec les États-Unis sur le changement climatique", a déclaré vendredi le vice-Premier ministre chinois Han Zheng à l'émissaire américain, selon l'agence de presse Chine nouvelle.
"Nous nous félicitons du retour des États-Unis à l'accord de Paris, attendons qu'ils sauvegardent cet accord, assument leurs responsabilités et apportent les contributions qui s'imposent", a souligné M. Han depuis Pékin lors d'une visioconférence avec M. Kerry.
Dès son premier jour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Joe Biden avait acté le retour des États-Unis dans l'accord de Paris sur le climat, que Donald Trump avait quitté près de quatre ans plus tôt.
"Ce n'est en aucun cas un retour glorieux. Mais plutôt un mauvais élève qui revient sur les bancs de l'école après avoir séché les cours", avait taclé jeudi lors d'un point presse régulier Zhao Lijian, un porte-parole de la diplomatie chinoise, résumant la position de Pékin.
Il a appelé Washington à "expliquer comment il allait combler le vide laissé depuis quatre ans", notamment vis-à-vis du financement du Fonds vert pour le climat, un mécanisme de l'ONU qui vise à transférer des fonds des pays riches vers les nations les plus touchées par le changement climatique.
Avant son voyage, John Kerry a déclaré qu'il était essentiel de travailler avec la Chine sur le climat. Le pays asiatique est en valeur absolue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (près de 30% du total).
En dépit des tensions sino-américaines, du commerce à Hong Kong en passant par Taïwan et le sort des musulmans ouïghours en Chine, la coopération Pékin-Washington est ainsi cruciale à la réussite des initiatives sur le climat.