LONDRES: Un extrémiste Anglo-musulman a été condamné pour 19 ans de prison, après avoir été reconnu coupable d'avoir comploté une attaque au couteau en solo pendant le confinement dû à la pandémie.
Sahayb Abou, qui était au chômage, a été arrêté l'été dernier après avoir acheté en ligne un couteau de 18 pouces, une épée, des cagoules et des gilets pare-balles.
Abou, qui nie le complot, a affirmé devant le tribunal qu'il voulait utiliser ses objets pour devenir un rappeur comme Stormzy. Ce dernier portait un gilet pare-balles sur scène à Glastonbury.
Mais il a été reconnu coupable le mois dernier, sa défense n'ayant pas résisté aux preuves produites par l'accusation selon lesquelles il avait discuté de ses plans terroristes avec un policier infiltré sur l'application Telegram.
Ce ne sera pas son premier passage en prison. Abou a déjà passé deux ans derrière les barreaux pour un vol dans un commerce où il était connu pour s'associer à des extrémistes.
Surnommé le «djihadiste du rap», Abou a qualifié le maire de Londres Sadiq Khan, également musulman, de «traître» et a parlé du soldat assassiné Lee Rigby.
«J'essaie de voir beaucoup de têtes de Lee Rigby rouler sur le sol. Mec, je tire sur une foule parce que je suis un chasseur de nuit. J'ai mon couteau et j'ai mes armes. Partisans dévoués d'ISIS (Daech). Rejetez la démocratie», affirme-t-il.
De nombreux proches d’Abou entretiennent des liens avec l’extrémisme violent. Son frère, sa sœur et son beau-frère ont été emprisonnés pour avoir rassemblé et diffusé des documents terroristes en ligne.
Ses demi-frères Wail et Suleyman Aweys se sont rendus en Syrie en 2015 afin d’intégrer les rangs de Daech. Ils auraient été tués pendant qu'ils combattaient au côté du groupe terroriste.
Lors de son audience de détermination de la peine mardi, le juge Mark Dennis QC a demandé à Abou: «Après avoir vu ce qui est arrivé à vos deux jeunes frères lorsqu'ils se sont inscrits pour rejoindre la cause de l'EI en 2015, et avoir vu le chemin que d'autres membres de votre famille ont pris… entraînant à des peines de prison, vous auriez dû réaliser, à l'âge mûr de 27 ans, que vous devriez tourner le dos à la cause extrémiste violente et à promouvoir à la place, la paix et la communauté qui se trouve à la base de la foi islamique».
«Au lieu de cela, quelques semaines après votre libération, vous avez rejoint d'autres personnes engagées à rejoindre cette même cause. En peu de temps, vous vous prépariez à commettre votre propre acte de violence dans les rues de cette ville (Londres)», dit le juge.
Le juge Mark Dennis se dit sûr qu'Abou était prêt à commettre une attaque au couteau en loup solitaire, et qu'il l'aurait sans aucun doute exécutée si la police n'était pas intervenue à temps.
Le juge a de plus ajouté: «Tout ce qui lui restait à décider, c'était le moment et le lieu pour passer à l'acte afin de faire valoir sa cause».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com