Gel: «la plus grande catastrophe agronomique» du siècle

«Il y a des vignobles où on parle d'une perte à 80%, d'autres, ça peut être de l'ordre de 50%, ça peut peut-être repartir. Il y a des bourgeons qui sont gelés, mais tous n'étaient pas sortis». (Photo, AFP)
«Il y a des vignobles où on parle d'une perte à 80%, d'autres, ça peut être de l'ordre de 50%, ça peut peut-être repartir. Il y a des bourgeons qui sont gelés, mais tous n'étaient pas sortis». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 13 avril 2021

Gel: «la plus grande catastrophe agronomique» du siècle

  • «Ce sont plusieurs centaines de milliers d'hectares qui ont été impactés», a déclaré le ministre de l'Agriculture
  • La rareté des produits sera telle que probablement les prix s'en feront ressentir

PARIS: Après des gelées qui ont détruit la semaine dernière nombre de cultures, le monde agricole retenait son souffle lundi avant une nouvelle vague de froid, mais anticipait quoiqu'il arrive une hausse mécanique des prix des fruits et une chute exceptionnelle de la production de vin en 2021.

C'est déjà «probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle», a déclaré lundi soir le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie sur le plateau d'Audition Publique (LCP-Public Sénat-Le Figaro).

«Ce sont plusieurs centaines de milliers d'hectares - je dis bien centaines de milliers d'hectares - qui ont été impactés», a ajouté le ministre, tout en soulignant qu'il était trop tôt pour chiffrer, en euros, les dégâts.

«En termes d'argent ce sera très significatif», a-t-il simplement dit. 

M. Denormandie avait réuni plus tôt dans la journée, en visioconférence, une première «cellule de crise» sur ces gelées printanières qui ont touché 10 des 13 régions françaises, afin de coordonner la réponse gouvernementale.

La réunion rassemblait les représentants des producteurs de vin, de fruits, de légumes et de céréales, mais aussi les assureurs, les banques, les chambres d'agriculture, la sécurité sociale agricole MSA, ainsi que des représentants des différents ministères (Matignon, Bercy, Travail).

Le Premier ministre Jean Castex avait promis «des enveloppes exceptionnelles» lors d'un déplacement en Ardèche ce week-end, au chevet des producteurs de fruits. 

Parmi les mesures envisagées: un recours facilité au chômage partiel, des allègements de charges patronales mais aussi, «vu l'ampleur des dégâts», la création d'un «fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu», a détaillé M. Denormandie. 

Il sera notamment accessible aux viticulteurs. Ces derniers ont la possibilité de s'assurer et ne peuvent donc pas prétendre aux indemnisations du fonds des calamités agricoles. Or moins d'un tiers d'entre eux sont assurés.

«Le ministre s'est fixé pour objectif que les premiers financements arrivent mi-juin/début juillet pour les arboriculteurs et producteurs de petits fruits», a rapporté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l'issue de la réunion.

Des fruits plus chers

Les producteurs ne quittent pas les prévisions météo des yeux: le thermomètre menace de descendre sous zéro jusqu'à jeudi matin, relève Luc Servant, vice-président des Chambres d'agriculture. 

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«Avec l'humidité, on peut avoir des gelées blanches et donc la formation de glace sur les plantes et donc on sait que ça peut faire du dégât à des températures plus faibles». (Photo, AFP)

«Avec l'humidité, on peut avoir des gelées blanches et donc la formation de glace sur les plantes et donc on sait que ça peut faire du dégât à des températures plus faibles», explique-t-il.

A cette heure, le bilan est déjà lourd pour les viticulteurs, selon M. Servant: hormis les vignobles charentais de la région du Cognac et les vignes d'Alsace, «tous les autres vignobles ont été très durement touchés».

Il se refuse toutefois à faire un pronostic sur l'ampleur des pertes, car une partie de la récolte peut encore être sauvée.

«Il y a des vignobles où on parle d'une perte à 80%, d'autres, ça peut être de l'ordre de 50%, ça peut peut-être repartir. Il y a des bourgeons qui sont gelés, mais tous n'étaient pas sortis», estime-t-il.

«Par contre, sur les fruitiers où les fruits sont gelés, c'est sûr il n'y aura pas d'autre fleurs maintenant, c'est râpé», décrit, fataliste, M. Servant.

«Quand on parle sur la partie Sud-Ouest de 80% de pertes, ce sont des chiffres qui vont sûrement se retrouver jusqu'au bout», pense-t-il, tablant sur le même terrible ratio pour la vallée du Rhône et sur toute la partie Centre/Val-de-Loire.

S'agissant des grandes cultures, la betterave sucrière a souffert: «Plus de 10% des betteraves françaises ont été détruites par le gel», a rapporté lundi la CGB, syndicat des betteraviers.

Une seule certitude, selon le ministre de l'Agriculture: «Le consommateur aura beaucoup moins accès cette année à des abricots, des cerises, certains fruits» vu la faiblesse de la récolte qui s'annonce, et «la rareté (...) de nos produits sera telle que probablement les prix s'en feront ressentir».


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.