Eruption du volcan de l'île caribéenne de Saint-Vincent, des milliers d'évacuations

L'éruption du volcan de la Soufrière depuis la colline de Rillan à Saint Vincent. La Soufrière est entrée en éruption vendredi pour la première fois en 40 ans sur l'île caribéenne de Saint-Vincent, poussant des milliers de personnes à évacuer, selon les sismologues. L'explosion du volcan a envoyé des panaches de cendres à 6 000 mètres d'altitude, selon l'agence locale de gestion des urgences. L'éruption a été confirmée par le centre UWI. (Centre sismique de St. Vincent / AFP)
L'éruption du volcan de la Soufrière depuis la colline de Rillan à Saint Vincent. La Soufrière est entrée en éruption vendredi pour la première fois en 40 ans sur l'île caribéenne de Saint-Vincent, poussant des milliers de personnes à évacuer, selon les sismologues. L'explosion du volcan a envoyé des panaches de cendres à 6 000 mètres d'altitude, selon l'agence locale de gestion des urgences. L'éruption a été confirmée par le centre UWI. (Centre sismique de St. Vincent / AFP)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Eruption du volcan de l'île caribéenne de Saint-Vincent, des milliers d'évacuations

  • Plus de 2.300 personnes se sont réfugiées dans 62 abris d'urgence, et sont actuellement dépistées et vaccinées contre le Covid-19 par le ministère de la Santé
  • L'île est en alerte rouge, avait proclamé jeudi soir le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, après un accroissement de l'activité volcanique au niveau du cratère du plus haut sommet de l'île

ANTIGUA ET BARBUDA : Le volcan de l'île caribéenne de Saint-Vincent était sous haute surveillance samedi, au lendemain d'une violente éruption, la pemière depuis quatre décennie, qui a imposé en urgence l'évacuation dans la panique et sous une pluie de cendre de milliers d'habitants de ce territoire des Petites Antilles.

Une première éruption explosive de La Soufrière s'est produite vendredi dans la matinée, provoquant des colonnes de fumées jusqu'à 8 km de haut, suivie d'une seconde plus petite, ont rapporté les services de gestion des urgences, lancant l'alerte dans cette île de 100.000 habitants.

L'organisme de gestion des urgences redoute également que la pluie durcisse la cendre qui retombe sur l'île posant alors un danger pour la vie humaine, alors que les évacuations ont dû être un moment interrompues en raison du manque visibilité.

Des retombées de cendres ont été observées jusque dans le sud de l'île et l'aéroport international Argyle, fermé dans l'heure suivant l'éruption.

"Une fois qu'une éruption explosive a eu lieu, d'autres sont susceptibles de se produire", avait affirmé plus tôt dans la matinée le centre de recherche sismique de l'université des West Indies à Trinité-et-Tobago, autre archipel antillais, avertissant que "l'éruption explosive durerait probablement plusieurs jours voire plusieurs semaines".

La Soufrière - à ne pas confondre avec la Grande Soufrière en Guadeloupe - n'a pas connu d'éruption depuis 1979. L'éruption la plus importante, et la plus dévastatrice, s'est produite en 1902 et avait fait plus de 1.000 victimes.

La menace d'une éruption volcanique imminente de la Soufrière avait entraîné l'annonce la veille d'un ordre d'évacuation d'urgence pour des milliers d'habitants. Quelque 16.000 d'entre eux vivent dans les zones "rouges" les plus exposées.

En milieu de journée, vendredi, "la plupart des personnes habitant dans les zones rouges de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont été évacuées", selon  l'Agence caribéenne de gestion d'urgence des désastres (CDEMA).

Plus de 2.300 personnes se sont réfugiées dans 62 abris d'urgence, et sont actuellement dépistées et vaccinées contre le Covid-19 par le ministère de la Santé, a précisé la CDEMA.

Alerte rouge

L'île est en alerte rouge, avait proclamé jeudi soir le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, après un accroissement de l'activité volcanique au niveau du cratère du plus haut sommet de l'île, situé dans le nord.

"La nuit dernière il y a eu une panique folle mais aujourd'hui cela semble plus calme. Je peux ressentir et entendre le grondement ici dans la zone verte. On peut voir une énorme colonne de fumée", a déclaré à l'AFP Zen Punnett, une habitante de l'île.

Les personnes évacuées pourraient être emmenées dans des refuges sur d'autres îles de l'archipel, ou dans d'autres territoires et pays caribéens ayant offert leur aide comme la Barbade ou Sainte-Lucie, selon des médias locaux.

Antigua-et-Barbuda se tient "prêt à recevoir les évacués", a également déclaré à l'AFP Philmore Mullin, directeur de l'agence de gestion des catastrophes de ce pays voisin de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

"Nous attendons que les autorités à Saint-Vincent nous disent quand ils arrivent, mais nous savons avec certitude qu'ils ne seront pas moins de 250", a-t-il précisé.

"Entre 12.000 et 15.000 personnes ont déjà évacué la zone rouge", a également affirmé M. Mullin.

Au moins quatre navires de croisière des compagnies Royal Caribbean et Carnival ont été détournés vers la zone pour recueillir les déplacés.

En Martinique, île proche de Saint-Vincent dans les Antilles, "la sismicité d’origine volcanique a augmenté au cours de la dernière semaine" pour la Montagne Pelée, avait annoncé le 26 mars l'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique. 

Sur cette île des Antilles françaises, tout le monde a en mémoire les dégâts causés par la Montagne Pelée au début du 20ème siècle: son éruption en 1902 - deux semaines après celle de la Soufrière à Saint-Vincent - a fait quelque 30.000 morts et rayé de la carte la ville de St-Pierre, le petit Paris des Antilles.

Ancienne colonie britannique, l'archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines est composé d'une île principale, Saint-Vincent, flanquée au sud des 31 îlots des Grenadines.


Le chef de la diplomatie française annonce "une nouvelle phase" des relations avec Alger

Cette photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (G) reçu par le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf (D) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025. (Photo Philemon HENRY / MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FRANCE / AFP)
Cette photo diffusée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (G) reçu par le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf (D) au siège du ministère à Alger, le 6 avril 2025. (Photo Philemon HENRY / MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FRANCE / AFP)
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  • « Avec le président Abdelmadjid Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de tourner la page, d'entamer une nouvelle phase et de reconstruire un partenariat d'égal à égal, serein et apaisé », a déclaré M. Barrot
  • M. Barrot, a annoncé une « réactivation de l'ensemble des mécanismes de coopération » et la « reprise de nos relations normales ».

ALGER : Dimanche, lors d'une visite à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé « une nouvelle phase » pour les relations entre la France et l'Algérie, après huit mois d'une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.

« Avec le président Abdelmadjid Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de tourner la page, d'entamer une nouvelle phase et de reconstruire un partenariat d'égal à égal, serein et apaisé », a déclaré M. Barrot à l'issue d'un entretien de 2 h 30 avec le chef de l'État algérien. 

« La France souhaite tourner la page des tensions actuelles, dans un souci d'efficacité et de résultats », a expliqué M. Barrot, annonçant une « réactivation de l'ensemble des mécanismes de coopération » et la « reprise de nos relations normales ».

La période de tension inédite traversée ces derniers mois « ne sert ni les intérêts des Algériens ni ceux des Français », a-t-il estimé.

Selon M. Barrot, tous les sujets ont été mis sur la table lors d'une réunion de 1 h 45 avec son homologue Ahmed Attaf, l'idée étant de retrouver la dynamique et l'ambition fixées par MM. Macron et Tebboune en août 2022 lors de la visite du président français à Alger.

Le ministre a annoncé « tout d'abord » une reprise de la coopération sécuritaire, avec une réunion « déjà actée » des hauts responsables des services de renseignement. « Nous aurons, a-t-il ajouté, un dialogue stratégique sur le Sahel », où l'Algérie est limitrophe du Mali et du Niger. Les deux pays sont également préoccupés par le retour de djihadistes de Syrie.

Autre sujet de préoccupation pour la France : l'acceptation par Alger des ressortissants renvoyés ou expulsés de France. Le traitement de questions comme les visas et les réadmissions se fera « dans le cadre des accords existants, via des procédures normales », a indiqué M. Barrot, annonçant « une rencontre prochaine » entre préfets français et consuls algériens.

Sur le plan économique, face aux difficultés rencontrées par une partie des 6 000 entreprises françaises implantées en Algérie, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'automobile et du transport maritime, M. Tebboune a assuré vouloir « donner une nouvelle impulsion ». M. Barrot a également annoncé une réunion entre les patronats des deux pays le 9 mai à Paris.

M. Barrot a évoqué le sort de Boualem Sansal », appelant le président Tebboune à « un geste d'humanité » pour l'écrivain « au vu de son âge et de son état de santé ». L'essayiste et romancier de plus de 80 ans, atteint d'un cancer, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison.

Le parquet algérien, qui avait requis 10 ans de prison, a fait appel. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.

« Les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique », tout en démontrant « l'impossibilité d'une rupture entre l'Algérie et la France » voulue par l'extrême droite française, estime le journal algérien L'Expression. 


LFI ne votera pas «une loi de confort» sur l'inéligibilité de Le Pen

La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement. (AFP)
La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement. (AFP)
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  • Jean-Luc Mélenchon avait semé le doute sur les intentions de LFI en disant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple" après la condamnation choc de Marine Le Pen
  • La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité

PARIS: La France insoumise ne votera pas une proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire d'une condamnation d'inéligibilité, son coordinateur Manuel Bompard estimant que Marine Le Pen n'avait plus de raison "de se plaindre" après avoir obtenu un appel rapidement.

"C'est une loi de confort. Je n'ai certainement pas l'intention de voter pour une loi Marine Le Pen", a déclaré M. Bompard sur Franceinfo en allusion à la proposition de loi qu'Eric Ciotti entend déposer pour supprimer les peines d'inéligibilité immédiate, comme celle infligée à Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon avait semé le doute sur les intentions de LFI en disant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple" après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

"Nous avons dit +c'est une décision suffisamment lourde qui a des conséquences importantes pour la démocratie et donc on trouve légitime qu'elle puisse donner lieu à un appel, y compris du point de vue de la peine d'inéligibilité+", a expliqué M. Bompard.

"D'un certain point de vue, cette exigence est satisfaite aujourd'hui puisqu'il va y avoir un appel dans un an. Je ne comprends pas pourquoi Madame Le Pen continue à se plaindre sur ce sujet d'ailleurs", a-t-il ajouté.

Le RN est assez isolé sur ce sujet, a-t-il relevé. "La preuve, c'est quand même que le rassemblement d'hier qui devait être un élément de démonstration de force pour montrer que Madame Le Pen a eu un soutien populaire a été un gros flop", a-t-il estimé.

Selon le RN, quelque 10.000 sympathisants étaient présents place Vauban devant les Invalides mais selon une source policière ils étaient moins de 7.000 sur cette place qui était loin d'être remplie.

La contre-manifestation, appelée par LFI et les écologistes, n'a pas attiré les foules non plus.

"Ce n'est pas tout à fait la même chose pour une manifestation appelée depuis une semaine avec les bus du RN pour essayer de faire une grande démonstration de force et pour une réponse qui a été appelée en quelques jours", a-t-il répondu.

M. Bompard a donné rendez-vous au 1er mai pour "une réponse puissante avec des centaines de milliers de personnes dans la rue"


En France, un rassemblement en soutien à Marine Le Pen se tient dans un climat de tensions

Des représentants du parti, dont Franck Allisio (3eL), Emmanuel Fouquart (2eL), Romain Tonussi (5eL), tiennent une banderole lors d'un rassemblement de soutien à la présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, après sa condamnation pour un système d'emplois fictifs au Parlement européen, à Marseille, le 5 avril 2025. (Photo Clement MAHOUDEAU / AFP)
Des représentants du parti, dont Franck Allisio (3eL), Emmanuel Fouquart (2eL), Romain Tonussi (5eL), tiennent une banderole lors d'un rassemblement de soutien à la présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, après sa condamnation pour un système d'emplois fictifs au Parlement européen, à Marseille, le 5 avril 2025. (Photo Clement MAHOUDEAU / AFP)
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PARIS : Alors que la France s'approche à grands pas de l'élection présidentielle, l'extrême droite organise dimanche à Paris un rassemblement de soutien à sa cheffe de file, Marine Le Pen, condamnée à une peine d'inéligibilité, dans un climat de tensions avec des contre-manifestations attendues dans la capitale.

Dans un contexte international marqué par des crises - conflit russo-ukrainien, Proche-Orient, guerre commerciale lancée par Donald Trump -, et une crise politique latente en France, le pays a subi la semaine dernière une très forte secousse judiciaire et politique.

La lourde condamnation en première instance du premier parti de France, le Rassemblement national (RN), dans l'affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l'hypothèse sérieuse de l'inéligibilité de Marine Le Pen, l'une des favorites pour la prochaine présidentielle, ont mis la classe politique en tension, alors que nous approchons de l'échéance prévue pour la succession d'Emmanuel Macron. 

D'ici là, à l'été 2026, la cour d'appel de Paris doit se prononcer sur le sort de la triple candidate à l'élection présidentielle, condamnée en première instance à quatre ans de prison dont deux ferme, ainsi qu'à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale ne compte pas pour autant renoncer d'emblée et passer le flambeau au président de son parti, Jordan Bardella.

Au contraire, le parti d'extrême droite est à l'offensive : il a dénoncé des « juges tyrans » à l'Assemblée nationale selon les mots du député RN Jean-Philippe Tanguy et appelle à un rassemblement de soutien à Mme Le Pen devant les Invalides, un monument emblématique de Paris qui abrite le tombeau de Napoléon, à 13 heures GMT. 

Dans le journal Le Parisien, le Premier ministre centriste François Bayrou a jugé qu'il n'était « ni sain ni souhaitable » d'organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice.

Même son de cloche à droite : Xavier Bertrand, le président de droite de la région des Hauts-de-France, terre d'élection de Mme Le Pen, redoute la perspective d'un « mauvais remake du Capitole », en référence à l'envahissement du Congrès de Washington par les partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021.

« Ce n'est pas une manifestation contre des juges, mais pour la démocratie, pour Marine Le Pen, pour la souveraineté populaire », a rétorqué Sébastien Chenu, vice-président du RN.

Le parti de gauche radicale La France Insoumise (LFI) ainsi que les écologistes organiseront au même moment un contre-rassemblement face au RN, place de la République à Paris, à environ 5 kilomètres des Invalides.

Un autre meeting, prévu depuis des mois, se tiendra à Saint-Denis, au nord de Paris, à l'appel de Renaissance, le parti centriste proche du camp présidentiel.

Gabriel Attal, l'ancien jeune Premier ministre qui dirige cette formation, a battu le rappel après l'annonce du rassemblement du RN, pour défendre « l’État de droit », « la démocratie et nos valeurs ».

« Est-ce que l'on veut que la France devienne l'Amérique de Trump ou pas ? », s'est interrogé un proche de M. Attal.