En Islande, un volcan en éruption dans un secteur endormi pendant huit siècles

Après une intense activité sismique depuis plus de trois semaines et une alerte éruption, un flot de lave a enfin jailli vendredi soir d'une fissure d'environ 500 mètres de long dans le sol à Geldingadalur (Photo, AFP).
Après une intense activité sismique depuis plus de trois semaines et une alerte éruption, un flot de lave a enfin jailli vendredi soir d'une fissure d'environ 500 mètres de long dans le sol à Geldingadalur (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 21 mars 2021

En Islande, un volcan en éruption dans un secteur endormi pendant huit siècles

  • Le système volcanique de Krysuvik était resté inactif pendant 900 ans, selon l'institut météorologique
  • «Cela suggère la fin d'une période calme. Et nous entrons dans une période qui pourrait durer des siècles avec des éruptions à des intervalles de 10 ou 100 ans»

GRINDAVIK: La lave n'avait pas coulé dans le secteur depuis le XIIIe siècle: une petite éruption volcanique se poursuivait à un rythme ralenti samedi à une quarantaine de kilomètres de la capitale islandaise Reykjavik, sans autre conséquence que le spectacle du magma rouge incandescent.

Après une intense activité sismique depuis plus de trois semaines et une alerte éruption, un flot de lave a enfin jailli vendredi soir d'une fissure d'environ 500 mètres de long dans le sol à Geldingadalur, près du mont Fagradalsfjall, illuminant d'abord la nuit d'un nuage rouge.

Des images en direct d'une webcam de la télévision publique RUV montraient la lave continuer à s'écouler lentement samedi après-midi, dans une petite vallée de la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de Reykjavik et à la pointe sud-ouest de l'Islande.

«Le plus probable est que l'éruption diminue, que sa puissance se réduise doucement et qu'elle se termine dans quelques jours seulement», a estimé Kristin Jonsdottir, une responsable de l'Institut météorologique d'Islande lors d'une conférence de presse.

photo
Encaissé et dans une zone inhabitée, le lieu de l'éruption - à 5 kilomètres de la côte et non loin du célèbre site touristique de bains chauds du «Blue Lagoon» - entraîne une accumulation du magma légèrement en contrebas (Photo, AFP).

Encaissé et dans une zone inhabitée, le lieu de l'éruption - à 5 kilomètres de la côte et non loin du célèbre site touristique de bains chauds du «Blue Lagoon» - entraîne une accumulation du magma légèrement en contrebas, limitant le risque de dommages.

«C'est comme une baignoire dans laquelle la lave peut lentement s'écouler», s'est réjoui Magnús Tumi Gudmundsson, géophysicien à l'Université d'Islande, décrivant le site, à plusieurs heures de marche de la route la plus proche, comme «idéal».

«Tout suggère que (l'éruption) va ralentir mais à quelle vitesse, c'est difficile à dire», a-t-il ajouté.

Le soulagement dominait dans les communes alentours, secouées depuis trois semaines par une multitude de séismes atteignant parfois des magnitudes de 5.

«Je pense que nous sommes excités parce que ce n'est pas grave, personne n'est en danger (...) c'est surtout bon pour le tourisme, donc c'est parfait», a confié Sigurdur Kristmundsson, responsable du port de Grindavik, la commune la plus proche de l'éruption.

Le petit port de pêche, tout comme l'aéroport international de Keflavik ne se trouvent qu'à quelques kilomètres de la lave, mais ne sont aucunement menacés, ont réaffirmé les autorités samedi. Le trafic aéroportuaire peut aussi se poursuivre.

Après des signes de réveil depuis un an, la région faisait l'objet d'une surveillance accrue depuis plusieurs semaines après qu'un séisme de magnitude 5,7 a été enregistré le 24 février.

Ce tremblement de terre a été suivi d'un nombre très inhabituel de secousses plus petites - plus de 50 000. Du magma avait été détecté à près d'un kilomètre sous la surface.

«Pendant deux ou trois jours, nous n'avons pas eu de tremblement de terre, alors j'ai pensé que ça s'était calmé. Nous avons cru que tout était fini, mais c'est quand même arrivé», raconte M. Kristmundsson.

Le système volcanique de Krysuvik, qui n'a pas de cratère principal, est situé au sud du mont Fagradalsfjall.

photo
Après des signes de réveil depuis un an, la région faisait l'objet d'une surveillance accrue depuis plusieurs semaines après qu'un séisme de magnitude 5,7 a été enregistré le 24 février (Photo, AFP).

Eruptions entre 1210 et 1240

Ce réveil signifie-t-il une nouvelle ère dans la petite péninsule?

«Cela suggère la fin d'une période calme. Et nous entrons dans une période qui pourrait durer des siècles avec des éruptions à des intervalles de 10 ou 100 ans», selon Magnús Tumi Gudmundsson.

Le système volcanique de Krysuvik était resté inactif pendant 900 ans, selon l'institut météorologique, tandis que la dernière éruption dans la péninsule de Reykjanes dans son ensemble remontait elle à près de 800 ans. 

Ce dernier épisode s'était espacé de façon intermittente sur une durée de 30 ans autour des années 1210 à 1240.

Située sur une dorsale entre les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, l'Islande est la plus active et la plus grande région volcanique d'Europe, avec 32 volcans considérés comme actifs.

Le pays compte une éruption en moyenne tous les cinq ans, la dernière ayant eu lieu entre août 2014 et février 2015 dans une zone inhabitée du centre.

Mais la plus célèbre de l'ère moderne est celle de l'Eyjafjallajökull en 2010, dans le sud de l'île. Son immense panache de fumée avait entraîné la plus grande perturbation aérienne en temps de paix, paralysant le ciel européen pendant près d’un mois. 

Un scénario exclu cette fois-ci, en l'absence quasi totale de cendres.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.