Dans un entrepôt français, course logistique à réception des vaccins Pfizer

L'épreuve de vérité arrive: en avril, la France doit recevoir plus de 12 millions de doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca), autant qu'au premier trimestre. Photo d'illsutration CRISTINA QUICLER / AFP
L'épreuve de vérité arrive: en avril, la France doit recevoir plus de 12 millions de doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca), autant qu'au premier trimestre. Photo d'illsutration CRISTINA QUICLER / AFP
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Dans un entrepôt français, course logistique à réception des vaccins Pfizer

  • Dans un entrepôt anonyme de la banlieue parisienne, une précieuse cargaison émerge d'une brume glacée: presque dix mille flacons de vaccins Pfizer fraîchement livrés
  • L'épreuve de vérité arrive: en avril, la France doit recevoir plus de 12 millions de doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca), autant qu'au premier trimestre

PARIS : Dans un entrepôt anonyme de la banlieue parisienne, une précieuse cargaison émerge d'une brume glacée: presque dix mille flacons de vaccins Pfizer fraîchement livrés.

Venu tout droit de l'usine de production en Belgique, le camion est passé aux aurores. Les dix cartons qu'il a déchargés ne dépareillent pas au milieu des palettes et des emballages entassés dans le long hangar.

Leur contenu se devine aisément: ils ont été disposés devant trois "super-congélateurs" affichant près de -70°C.

Chaque colis recèle cinq "plateaux" - en forme de "boîte à pizza" - contenant précisément 195 flacons pas plus gros qu'une phalange.

Pas de temps à perdre, il faut vite extraire la marchandise de sa "carboglace" pour la stocker aussitôt, sans rompre la chaîne du froid polaire.

Mais gare à ne pas trop les secouer. "C'est un médicament très précieux, on ne peut pas se permettre de laisser le congélateur ouvert trop longtemps, encore moins d'avoir un plateau qui casse", explique la pharmacienne Emilie Figueireido, responsable de l'unité logistique du site.

Ce matin, le compte y est presque, à un "plateau" près. "Tout arrive à flux tendu depuis le fournisseur, il peut y avoir des surprises comme ça", soupire Renaud Cateland, directeur de l'Agence générale des équipement en produits de santé (Ageps), qui réceptionne et répartit l'intégralité des médicaments et une partie des dispositifs médicaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 39 hôpitaux en région parisienne).

Cette plaque tournante achète chaque année pour 1,2 milliard d'euros de produits de santé, avec plusieurs milliers de références distribuées vers 37 sites, jour et nuit - weekend inclus - pour répondre aux commandes parfois urgentes des soignants.

Une mécanique huilée, qui doit composer depuis trois mois avec les flux irréguliers des vaccins anti-Covid.

"Phase ascendante"

En plus de l'AP-HP, la plateforme livre désormais l'ensemble des hôpitaux, cliniques et centres de vaccination de Paris et de sa proche banlieue des Hauts-de-Seine. Autant de nouveaux "clients" qu'il a fallu apprivoiser en un temps record, pour s'assurer de livrer les bonnes doses aux bons endroits.

C'est tout l'enjeu de la "préparation": sortis du congélateur, les "boîtes à pizza" sont ouvertes dans une chambre froide, entre 2°C et 8°C, et les 195 flacons reconditionnés en boîtes de 10 ou 20 garnies de mousse ou de polystyrène pour éviter les chocs.

Sur chaque couvercle, une étiquette jaune indique la date et l'heure de décongélation et la limite de péremption, cinq jours plus tard.

Dehors, les convoyeurs attendent: plusieurs camionnettes sont déjà garées devant le bâtiment, qui emporteront bientôt le sérum tant attendu vers ses lieux d'injection - et peut-être aussi, au passage, un paquet de cent seringues spécialement conçues pour récupérer la fameuse "sixième dose" au fond du flacon.

La cadence ne faiblit pas, au contraire. L'Ageps recevait environ 20.000 doses hebdomadaires en début d'année, près de 60.000 la semaine dernière et 90.000 étaient prévues cette semaine.

"On est clairement sur une phase ascendante", constate Laurent Havard, pharmacien chef du service approvisionnement et distribution.

Avec ses trois "super-congélateurs" et ses deux appareils à température plus conventionnelle (pour les vaccins Moderna), il assure pouvoir stocker jusqu'à 240 "plateaux". "On a encore de la marge", assure-t-il.

De quoi "faire trois ou quatre fois plus" confirme M. Cateland, à condition de ne pas "buter sur les ressources humaines", qui ont suivi jusqu'ici grâce à "quelques renforts ponctuels".

L'épreuve de vérité arrive: en avril, la France doit recevoir plus de 12 millions de doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca), autant qu'au premier trimestre.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.