Leadership et empowerment féminin dans le monde arabe: une édition digitale organisée par l’IMA

«Leadership et empowerment féminin: vision, enjeux et perspectives», la première table ronde, réunissait Salma al-Rachid, Nadia Fettah Alaoui, cheikha Intisar al-Sabah, et Chiara Corazza (Photo, Fournie)
«Leadership et empowerment féminin: vision, enjeux et perspectives», la première table ronde, réunissait Salma al-Rachid, Nadia Fettah Alaoui, cheikha Intisar al-Sabah, et Chiara Corazza (Photo, Fournie)
Les Rencontres économiques de l’IMA (Photo, Fournie)
Les Rencontres économiques de l’IMA (Photo, Fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 07 avril 2021

Leadership et empowerment féminin dans le monde arabe: une édition digitale organisée par l’IMA

  • Les Rencontres économiques de l’IMA sont un rendez-vous incontournable qui réunit les acteurs majeurs du secteur
  • «Le rôle des femmes dans la société est l’un des enjeux parmi les plus actuels et les plus fondamentaux. C’est un sujet qui intéresse particulièrement l’Institut du monde arabe»

PARIS: Lancées par l’Institut du monde arabe (IMA) en 2014, les Rencontres économiques sont un rendez-vous incontournable qui réunit les acteurs majeurs du secteur. Elles ont pour objectif de débattre des grands enjeux économiques actuels. 

«Malgré les circonstances, nous avons fait le pari de rassembler autour de la thématique “Leadership et empowerment féminin dans le monde arabe” des dirigeantes et des dirigeants des pays du Maghreb, du Golfe, du Levant et de France, dans une dynamique d’échanges, de rencontres et de partages», indiquait hier Jean-Michel Crovesi, secrétaire général de l’IMA, lors de l’ouverture de la 15e édition de ces Rencontres. «Le rôle des femmes dans la société est l’un des enjeux parmi les plus actuels et les plus fondamentaux. C’est un sujet qui intéresse particulièrement l’Institut du monde arabe.» 

1
La 15e édition des Rencontres économiques de l’IMA 

Empowerment des femmes, un enjeu d’avenir 

Précisément intitulée «Leadership et empowerment féminin: vision, enjeux et perspectives», la première table ronde était animée par Isabelle Mourgère, journaliste à TV5 Monde. Elle réunissait Salma al-Rachid, directrice du Programme de développement de la société Al-Nahda pour les femmes et représentante du sommet Women 20 (Arabie saoudite); Nadia Fettah Alaoui, ministre marocaine du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale et présidente du club des administratrices: cheikha Intisar al-Sabah, qui a créé la fondation Intisar (Koweït); et Chiara Corazza, directrice générale du Forum des femmes (France). 

Interrogées sur la définition de l’empowerment des femmes, Nadia Fettah Alaoui précise que «les femmes, qui ont souvent tendance à vouloir être de bonnes élèves, rigoureuses, disciplinées et travailleuses, doivent être en action et non en réaction. L’empowerment consiste à être libre et autonome. Cela se traduit concrètement par le fait de pouvoir diriger et décider». Elle ajoute: «Aujourd’hui, j’aimerais mettre en avant d’autres qualités, car les femmes sont également visionnaires et stratèges. Or, j’entends rarement ces qualificatifs au sujet des femmes: c’est la bataille des années à venir», explique Nadia Fettah Alaoui. 

Pour sa part, cheikha Intisar al-Sabah fait remarquer que, souvent, les femmes ne prennent pas conscience de leur valeur. C’est la raison pour laquelle, selon elle, «celles qui vivent des situations et des histoires difficiles devraient prendre la parole afin de se libérer et de comprendre qu’elles ont de la valeur, une valeur qu’elles méritent. C’est ainsi que les choses progressent». 

Des défis à relever pour l’égalité des genres 

Lors de son intervention, Jean-Michel Crovesi n’a pas manqué de rappeler que des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont pu, à travers des études, évaluer le coût de l’inégalité des genres. Quant aux solutions à mettre en œuvre pour remédier à cette injustice, les intervenants sont unanimes: les États doivent s’engager davantage dans la mise en œuvre de l’égalité des genres et, surtout, être en mesure de relever les défis qui permettront aux femmes d’évoluer dans les domaines clés où elles sont trop peu représentées. 

Dans cette perspective, les intervenants font savoir que des dispositifs existent, mais que d’autres sont encore à créer, notamment pour faciliter aux femmes l’accès aux financements de l’entreprise. «En réponse à ces questions, de nombreuses initiatives originales et innovantes, iconoclastes, sont proposées par des associations, des acteurs de terrain, des organisations et des institutions publiques», explique Jean-Michel Crovesi. Ce dernier mentionne le gender budgeting («budgétisation sexospécifique») qui, s’il est intégré dans les politiques budgétaires de l’État, peut considérablement peser sur l’allocation des moyens publics. 

De son côté, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, indique que le président français, Emmanuel Macron, a fait de l’égalité entre les hommes et les femmes la grande cause de son quinquennat. «Ce combat que nous portons haut et fort depuis 2017 doit être aussi mondial, en particulier dans le domaine économique, car l’économie ne peut se priver de 50 % des talents», souligne-t-elle lors de son allocution. 

Elle explique en outre que «le nombre des femmes dans l’industrie est insuffisant, il ne représente que 30% des salariés, un taux qui n’a pas évolué depuis vingt ans», et fait observer que les femmes sont peu présentes dans les postes à responsabilité, dans les hautes fonctions opérationnelles et dans la filière recherche et développement. «Il y a une injustice criante, à poste égal, en France: les femmes gagnent 25% par an de moins que les hommes», dénonce la ministre. 

Des femmes inspirantes 

En évoquant leurs parcours, leurs expériences, leur goût pour l’innovation, les femmes qui participaient à ces Rencontres ont suscité l’intérêt des internautes, qui furent nombreux à réagir en direct sur la plate-forme digitale. Elles leur ont donné de nombreux conseils pour promouvoir l’entrepreneuriat et le leadership au féminin. «Je crois à la représentation des rôles modèles. Nous avons créé un grand collectif, baptisé “IndustrieElles”, qui regroupe près de deux mille femmes de tous les âges et de tous les secteurs de l’industrie. Ces dernières ont pour vocation d’être les ambassadrices de leurs métiers», se félicite Agnès Pannier-Runacher. 

Et, dans le monde arabe, les femmes accèdent-elles aux postes à haute responsabilité? Quels sont les obstacles auxquels elles font face pour accéder au leadership? Selon les différentes intervenantes, des progrès positifs et constructifs ont été réalisés pour encourager l’accès des femmes à l’emploi. Toutefois, l’objectif souhaité n’est pas atteint. «Les chiffres de la crise sanitaire sont venus nous rappeler à quel point les acquis sont fragiles», explique Nadia Fettah Alaoui. «Le chemin est encore long, chaque étape n’est pas encore acquise, et il faudra continuer le combat car, encore aujourd’hui, de nombreuses jeunes filles dans le monde ne vont pas à l’école, notamment dans le milieu rural. Or, l’éducation est la clé de la réussite et de l’autonomie», souligne-t-elle, ajoutant que «les traditions font que les femmes sont plutôt destinées à être des femmes au foyer». Mais Nadia Fettah Alaoui voit également des signes encourageants: «Au Maroc, dans les universités et les grandes écoles, la proportion des femmes s’approche de la parité, ce qui, à mon sens, un signe d’espoir pour l’avenir», se réjouit-elle. 

La solution: les quotas? 

Cheikha Intisar al-Sabah indique que, au Koweït, les jeunes femmes sont fortement représentées à l’université. Mieux encore, le gouvernement a dû mettre en place un quota pour les garçons dans les écoles d’ingénieurs et les facultés de médecine, sinon il y aurait entre 80 % et 90 % de femmes dans ces institutions. Cependant, cheikha Intisar al-Sabah déplore que les femmes restent minoritaires dans les postes de décision. Elle plaide donc pour la mise en place d’un système de quota similaire à celui qui a été mis en place pour les hommes. «Il faudra exiger ce même quota afin d’améliorer la représentativité des femmes dans tous les organes du pays», explique-t-elle. «Au Koweït, les femmes représentent 50 % du salariat, mais elles restent minoritaires au niveau du leadership. Les femmes ne devraient plus avoir à limiter leurs ambitions: il sera nécessaire qu’elles coopèrent pour créer des miracles», affirme la créatrice de la fondation Intisar. 

«Je n’aime pas les quotas, mais j’aime les effets qu’ils produisent. S’il faut en passer par là pour accélérer la féminisation de l’économie, c’est une mesure à considérer», déclare, de son côté, Agnès Pannier-Runacher. «En tant que ministre, je soutiens toutes les initiatives qui ont pour vocation de permettre aux femmes de se libérer des carcans qui les entravent. Le monde économique a besoin des femmes et les femmes ont besoin d’y contribuer au même titre que les hommes. L’autonomie économique des femmes est le premier moyen de survie, de résistance, et elle offre la liberté de choisir son parcours de vie. C’est un combat essentiel», conclut la ministre. 


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
Short Url
  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Short Url
  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
Short Url
  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.