Covid-19: Face à la pandémie, le monde jongle entre ouverture et restrictions

La vaccination progresse à degrés variables selon les pays (Photo, AFP).
La vaccination progresse à degrés variables selon les pays (Photo, AFP).
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Covid-19: Face à la pandémie, le monde jongle entre ouverture et restrictions

  • Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde
  • La pandémie a fait plus de 2 847 182 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche en milieu de journée

PARIS: Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.

Londres dévoile ses nouvelles règles pour les voyages internationaux

Le Premier ministre britannique Boris Johnson dévoile lundi de nouvelles règles pour les déplacements internationaux et un projet controversé de passeport sanitaire pour accompagner un retour à la normalité très progressif du Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe avec près de 127 000 morts.

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Aux Britanniques longtemps astreints à domicile et très désireux de partir en vacances à l'étranger cet été, ce qui est interdit jusqu'au 17 mai au plus tôt, il présentera un système de feu tricolore pour classer les pays selon le degré d'avancement de leur vaccination, leur taux de contaminations ou la présence de variants inquiétants. 

Il s'agit de ne pas compromettre la campagne qui a déjà permis d'immuniser totalement environ 5,4 millions de personnes et d'administrer plus de 31,5 millions de premières doses au Royaume-Uni, soit près de la moitié de la population totale, depuis début décembre. 

Les destinations vertes seront exemptes de quarantaine au retour - un test avant le départ et après l'arrivée sera toutefois requis -, contrairement aux pays orange et rouge. 

Pour garder le contrôle sur le virus, le gouvernement prévoit aussi de tester un système de passeport sanitaire pour les rassemblements de masse en Angleterre, comme les matchs de football et les événements en salle. 

Ce certificat indiquerait qu'une personne a été vaccinée, qu'elle est négative au coronavirus ou qu'elle dispose d'anticorps. Il ne sera pas exigé dans les transports publics et les commerces essentiels, dont la réouverture est prévue le 12 avril en même temps que les terrasses des pubs.

La Grèce rouvre les magasins, malgré les mauvais chiffres

La Grèce a autorisé lundi la plupart des magasins à rouvrir, malgré des chiffres toujours inquiétants pour ce qui est de l'épidémie de Covid-19.

Expliquant qu'il fallait permettre aux habitants de « décompresser », le gouvernement espère aussi relancer un peu l'économie qui souffre fortement de la réduction du tourisme.

Les gens désirant se rendre dans les magasins devront toutefois prendre rendez-vous, et le nombre de personnes pouvant se trouver en même temps dans un magasin est limité, allant jusqu'à 20 personnes pour les plus importants.

Cette mesure ne concerne toutefois pas les grands magasins et les centres commerciaux. Et elle ne s'applique pas aux deux plus grandes villes du pays après Athènes, Thessalonique et Patras, où l'infection est particulièrement virulente.

La Grèce a enregistré depuis le début de l'épidémie 275 000 cas de coronavirus, qui ont provoqué 8 300 morts, dont près de 150 pour ce seul week-end.

Ferme partisan du passeport vaccinal, la Grèce espère relancer dès la mi-mai le tourisme, qui représente habituellement une part importante de son revenu.

Le pays prévoit de dépenser 11,6 milliards d'euros cette année pour mitiger les effets de la pandémie, après 24 milliards l'an dernier.

Le Portugal rouvre les musées, les terrasses de café et les collèges

Musées, collèges et terrasses de café rouvrent lundi au Portugal, plus de deux mois après leur fermeture, deuxième étape d'un plan de déconfinement progressif pour éviter une reprise de l'épidémie de Covid-19 qui a durement frappé le pays en début d'année.

Les autres secteurs d'activité qui rouvrent au public devront observer des règles sanitaires strictes. Les rassemblements seront limités à quatre personnes par table sur les terrasses de café, tandis que les cours collectifs restent interdits dans les salles de sport et les musées devront adapter leurs horaires d'ouverture.

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« On s'attend à accueillir très peu de visiteurs » en raison de l'absence de touristes étrangers, a expliqué le directeur du palais national de Pena à Sintra. « Nous attendons une vraie reprise l'été prochain » quand « le processus de vaccination sera plus avancé en Europe » et que les règles de voyage seront assouplies, a-t-il poursuivi.

Selon le plan de déconfinement du gouvernement, les lycées, les universités et les salles de spectacle devront attendre jusqu'au 19 avril pour rouvrir et les restaurants devront attendre début mai.

La situation sanitaire est réévaluée toutes les deux semaines avec la possibilité d'introduire des restrictions dans les municipalités affichant le plus grand nombre de cas, selon le plan du gouvernement.

Pendant cette période, les autorités ont décidé de maintenir les restrictions de voyages. 

EN FRANCE des doses de vaccin AstraZeneca peinent à trouver preneur

LILLE: Des doses de vaccin AstraZeneca n'ont pas trouvé preneurs dans des centres de vaccinations du Nord et du Pas-de-Calais, en raison de la peur d'effets secondaires, ont alerté au cours du week-end de Pâques des élus et médecins de la région.

 

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"C'est plus qu'un vent de panique": la maire (LR) de Calais Natacha Bouchart a indiqué lundi à l'AFP disposer de "550 doses d'AstraZeneca à écouler" et n'avoir qu'environ 70 rendez-vous prévus pour les prochains jours, alors que les créneaux dédiés aux autres vaccins se remplissent facilement.


"Cela fait huit jours que cela a commencé et vendredi (lorsque le régulateur britannique du médicament a indiqué avoir identifié 30 cas de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu ce vaccin, NDLR), c'était le coup de grâce" a résumé l'élue.


"Il faut vraiment une campagne nationale pour expliquer que ce vaccin n'a pas plus de conséquences négatives que le Pfizer ou le Moderna", insiste-t-elle, pointant une "très mauvaise communication qui a des conséquences lourdes", avec des annulations de rendez-vous à Calais mais aussi Boulogne-sur-Mer et Gravelines.


A Gravelines (Nord), le Dr Thierry Mraovic, l'un des coordinateurs du centre de vaccination Sportica, a indiqué sur son compte Twitter que 600 doses non-utilisées avaient dû être restituées, déplorant que "les critères actuels pour le vaccin AstraZeneca (soient) aujourd'hui limités à la population de +55ans".


Dimanche, lors d'une visite à l'hippodrome de Marcq-en-Baroeul (Nord) transformé en centre de vaccination, le ministre de l'Intérieur de Gérald Darmanin a pris le pouls de cette inquiétude et tenté de rassurer. 


"Nous devons faire attention aux craintes des Français", a-t-il noté, tout en soulignant que la vaccination constituait "le meilleur rempart contre ce virus qui tue tous les jours". "Il est évident que tous les vaccins qui ont été validés par les instances sanitaires européennes et françaises sont des bons vaccins", a-t-il insisté.


Des responsables du centre ont expliqué au ministre que "quand 500 rendez-vous sont mis en ligne pour le vaccin Pfizer, ils partent en 5 minutes, alors qu'avec AstraZeneca, ça prend un jour et demi, voire deux jours".


"Toutes les doses qui sont livrées sont injectées. On ne perd pas de doses", a assuré à l'AFP dimanche Arnaud Corvaisier, directeur général adjoint de l'ARS des Hauts-de-France.


"Il y a sans doute encore de la pédagogie à faire sur ce vaccin pour qu'il puisse être considéré comme les autres par une partie de la population", a-t-il ajouté, reconnaissant "une ou deux situations un peu compliquées" ce week-end.

Nouveau record de cas en Inde, restrictions accrues à Bombay

L'Etat indien le plus touché par le coronavirus, qui comprend la mégalopole de Bombay, a mis en place de nouvelles restrictions lundi, alors que le pays a enregistré pour la première fois plus de 100 000 nouveaux cas en 24 heures.

L'espoir qui était apparu au début de cette année de voir enfin le nombre de cas diminuer a disparu ces dernières semaines avec une nouvelle vague qui a porté le total de cas depuis le début de la pandémie à 12,5 millions, et le nombre de morts à 165 000.

Dans le seul Etat du Maharashtra, le plus touché, près de 60 000 nouveaux cas ont été enregistrés sur les dernières 24 heures - pour 110 millions d'habitants.

Les autorités locales ont donc décidé dimanche d'avancer le couvre-feu de 20 à 19h, d'appliquer un confinement le week-end, de fermer non seulement les bars et restaurants, cinémas, piscines, lieux de cultes et lieux publics, mais également les bureaux privés, et d'interdire toute réunion de plus de quatre personnes.

Le Premier Ministre Narendra Modi cherche avant tout à éviter de revenir à un confinement national, après celui de mars 2020 dont les conséquences avaient été catastrophiques pour les plus pauvres.

Il a en revanche annoncé une grande campagne pour faire prendre conscience à la population des gestes barrières nécessaires, « avec l'accent sur le port du masque à 100%, les mesures d'hygiène dans les lieux publics et au travail, ainsi que dans les lieux de soins ».

L'Inde a pour l'instant administré près de 80 millions de doses de vaccin.

Et dans le reste du monde…

En France, depuis samedi soir, les règles déjà imposées à 19 départements s'étendent à tout le pays : les commerces jugés non essentiels doivent baisser le rideau, les déplacements seront limités à 10 km et, pour la première fois depuis le printemps 2020, les écoles vont rester fermées pendant trois à quatre semaines.

En Allemagne, pays qui durcit ses mesures sanitaires face à la flambée des infections, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Stuttgart, la plupart sans masque, pour réclamer « la fin de la dictature du Covid ».

Au Moyen-Orient, le Liban est complètement confiné depuis samedi jusqu’à mardi matin, pour éviter une nouvelle recrudescence du virus dans ce pays de six millions d'habitants.

La Libye a reçu dimanche une première livraison de vaccins avec l'arrivée à Tripoli de 100 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, au moment où le pays observe une augmentation des cas, avec un système de santé fragilisé par les conflits.

Aux Philippines, les autorités vont prolonger le confinement de plus de 24 millions de personnes tout en déployant des tentes et du personnel de santé dans les hôpitaux débordés de la capitale Manille, où les cas se multiplient.

Les Etats-Unis ont franchi vendredi le seuil des 100 millions de personnes ayant reçu au moins une injection de vaccin lors d'une campagne menée tambour battant. 

La pandémie a fait plus de 2 847 182 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche en milieu de journée.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 554 994 morts, devant le Brésil (331 433), le Mexique (204 011), l'Inde (164 623) et le Royaume-Uni (126 826).

Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations reposant sur des bases statistiques.

(Avec AFP).


L'émissaire américain Witkoff est en Russie, selon le Kremlin

Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine. (AFP)
Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine. (AFP)
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  • Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine
  • "Oui, je confirme, il est en effet arrivé en Russie", a déclaré Dmitri Peskov, cité par l'agence russe Ria Novosti qui le questionnait sur des informations de presse faisant état de la venue du responsable américain

MOSCOU: Steve Witkoff, l'émissaire du président américain Donald Trump, est arrivé en Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, en plein rapprochement russo-américain et tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit en Ukraine.

"Oui, je confirme, il est en effet arrivé en Russie", a déclaré Dmitri Peskov, cité par l'agence russe Ria Novosti qui le questionnait sur des informations de presse faisant état de la venue du responsable américain.

Interrogé sur la possibilité d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, M. Peskov a répondu: "si c'est le cas, nous le dirons".

La raison de la visite de Steve Witkoff n'a pas été communiquée.

Cet ami proche de Donald Trump a été impliqué dans des discussions autour du conflit en Ukraine, mais il est aussi l'émissaire du président au Moyen-Orient.

Il est attendu samedi au sultanat d'Oman pour des pourparlers inédits avec l'Iran, pays proche de Moscou mais avec lequel Washington n'a plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Ces discussions visent à négocier un nouvel accord sur le nucléaire iranien.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces accusations.

La Russie est un proche partenaire de l'Iran, et le Kremlin s'était dit en avril favorable à des négociations directes entre Washington et Téhéran.

Trump "furieux" 

La visite de Steve Witkoff intervient également au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou et d'un round de discussions sur le fonctionnement de leurs missions diplomatiques, pour la deuxième fois depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier.

Le président américain veut se rapprocher de la Russie, dont les Occidentaux se tiennent à l'écart depuis le début de l'attaque russe contre l'Ukraine en 2022.

Donald Trump cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts.

Cette détermination fait craindre à Kiev d'être contraint par son puissant allié à accepter d'âpres concessions. D'autant que le tempétueux Donald Trump envoie des signaux contradictoires.

Il a multiplié les piques à l'encontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et critiqué l'aide que son pays a apportée à Kiev.

Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix.

Il a dit fin mars à la chaîne NBC être "très énervé" et "furieux" contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une "administration transitoire" en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Volodymyr Zelensky.

Pas de cessez-le-feu 

Steve Witkoff a lui fait l'éloge de Vladimir Poutine. Il avait estimé dans une interview, le mois dernier, que le président russe n'était pas "un mauvais type".

L'émissaire américain l'a déjà rencontré à deux reprises. En mars, il s'était rendu en Russie pour discuter d'une proposition américaine d'un cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine.

Mais Vladimir Poutine n'avait pas été convaincu, et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par l'Ukraine, ne s'est pas concrétisée.

Donald Trump a seulement réussi à obtenir de son homologue russe un moratoire des frappes sur les infrastructures énergétiques, que l'Ukraine comme la Russie s'accusent depuis de violer.

Washington avait aussi annoncé fin mars une trêve limitée en mer Noire, aux contours flous.

Lundi, le Kremlin, accusé par Kiev et des capitales occidentales de faire traîner les discussions, avait estimé que de nombreuses questions restaient à régler en vue de conclure un accord de cessez-le-feu global avec l'Ukraine.

Le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a, lui, affirmé vendredi que les discussions entre Moscou et Washington allaient se poursuivre concernant "différentes thématiques", notamment celle de potentiels échanges de prisonniers.


Droits de douane: des démocrates soupçonnent Trump de possible délit d'initié

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%. (AFP)
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  • Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER"
  • Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique

WASHINGTON: Donald Trump a-t-il commis un délit d'initié ? Plusieurs élus démocrates ont émis des soupçons, estimant que le président américain avait peut-être, en encourageant à acheter des actions juste avant son revirement spectaculaire sur les droits de douane, illégalement manipulé les marchés.

"Les proches de Donald Trump profitent-ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier par le biais de délits d'initiés ?", a interrogé le sénateur démocrate de Californie Adam Schiff sur son compte X mercredi.  "Le Congrès doit savoir", a-t-il ajouté, appelant à une enquête parlementaire.

"Le président des États-Unis participe littéralement à la plus grande manipulation de marché au monde", ont affirmé de leur côté les élus démocrates de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, également sur X.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a écrit mercredi sur TruthSocial, quelques minutes après l'ouverture de Wall Street, "C'EST LE MOMENT D'ACHETER".

Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l'encontre de dizaines de pays, à l'exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

Après plusieurs jours d'effondrement, l'indice Dow Jones a fini mercredi en hausse de 7,87%, sa plus forte progression depuis 2008, et l'indice Nasdaq de 12,16%, du jamais-vu depuis 2001.

Un spécialiste en éthique a lui aussi estimé qu'il y avait matière à enquête.

"Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement", a écrit sur X Richard Painter, professeur en droit et ancien avocat chargé de l'éthique à la Maison Blanche sous George W. Bush. "Ce scénario pourrait exposer le président à des accusations de manipulation du marché", a-t-il déclaré sur la chaîne NBC.

La Maison Blanche a assuré que Donald Trump ne voulait que "rassurer".

"Il est de la responsabilité du président des États-Unis de rassurer les marchés et les Américains sur leur sécurité économique face à l'alarmisme permanent des médias", a déclaré au Washington Post Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump a signé son post sur Truth des lettres "DJT", qui représentent à la fois ses initiales et l’abréviation en bourse de son entreprise de médias, Trump Media & Technology Group. L'action de la société a clôturé la journée avec une hausse de 21,67%.

 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.