Covid-19: Face à la pandémie, le monde jongle entre ouverture et restrictions

La vaccination progresse à degrés variables selon les pays (Photo, AFP).
La vaccination progresse à degrés variables selon les pays (Photo, AFP).
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Covid-19: Face à la pandémie, le monde jongle entre ouverture et restrictions

  • Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde
  • La pandémie a fait plus de 2 847 182 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche en milieu de journée

PARIS: Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.

Londres dévoile ses nouvelles règles pour les voyages internationaux

Le Premier ministre britannique Boris Johnson dévoile lundi de nouvelles règles pour les déplacements internationaux et un projet controversé de passeport sanitaire pour accompagner un retour à la normalité très progressif du Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe avec près de 127 000 morts.

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Aux Britanniques longtemps astreints à domicile et très désireux de partir en vacances à l'étranger cet été, ce qui est interdit jusqu'au 17 mai au plus tôt, il présentera un système de feu tricolore pour classer les pays selon le degré d'avancement de leur vaccination, leur taux de contaminations ou la présence de variants inquiétants. 

Il s'agit de ne pas compromettre la campagne qui a déjà permis d'immuniser totalement environ 5,4 millions de personnes et d'administrer plus de 31,5 millions de premières doses au Royaume-Uni, soit près de la moitié de la population totale, depuis début décembre. 

Les destinations vertes seront exemptes de quarantaine au retour - un test avant le départ et après l'arrivée sera toutefois requis -, contrairement aux pays orange et rouge. 

Pour garder le contrôle sur le virus, le gouvernement prévoit aussi de tester un système de passeport sanitaire pour les rassemblements de masse en Angleterre, comme les matchs de football et les événements en salle. 

Ce certificat indiquerait qu'une personne a été vaccinée, qu'elle est négative au coronavirus ou qu'elle dispose d'anticorps. Il ne sera pas exigé dans les transports publics et les commerces essentiels, dont la réouverture est prévue le 12 avril en même temps que les terrasses des pubs.

La Grèce rouvre les magasins, malgré les mauvais chiffres

La Grèce a autorisé lundi la plupart des magasins à rouvrir, malgré des chiffres toujours inquiétants pour ce qui est de l'épidémie de Covid-19.

Expliquant qu'il fallait permettre aux habitants de « décompresser », le gouvernement espère aussi relancer un peu l'économie qui souffre fortement de la réduction du tourisme.

Les gens désirant se rendre dans les magasins devront toutefois prendre rendez-vous, et le nombre de personnes pouvant se trouver en même temps dans un magasin est limité, allant jusqu'à 20 personnes pour les plus importants.

Cette mesure ne concerne toutefois pas les grands magasins et les centres commerciaux. Et elle ne s'applique pas aux deux plus grandes villes du pays après Athènes, Thessalonique et Patras, où l'infection est particulièrement virulente.

La Grèce a enregistré depuis le début de l'épidémie 275 000 cas de coronavirus, qui ont provoqué 8 300 morts, dont près de 150 pour ce seul week-end.

Ferme partisan du passeport vaccinal, la Grèce espère relancer dès la mi-mai le tourisme, qui représente habituellement une part importante de son revenu.

Le pays prévoit de dépenser 11,6 milliards d'euros cette année pour mitiger les effets de la pandémie, après 24 milliards l'an dernier.

Le Portugal rouvre les musées, les terrasses de café et les collèges

Musées, collèges et terrasses de café rouvrent lundi au Portugal, plus de deux mois après leur fermeture, deuxième étape d'un plan de déconfinement progressif pour éviter une reprise de l'épidémie de Covid-19 qui a durement frappé le pays en début d'année.

Les autres secteurs d'activité qui rouvrent au public devront observer des règles sanitaires strictes. Les rassemblements seront limités à quatre personnes par table sur les terrasses de café, tandis que les cours collectifs restent interdits dans les salles de sport et les musées devront adapter leurs horaires d'ouverture.

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« On s'attend à accueillir très peu de visiteurs » en raison de l'absence de touristes étrangers, a expliqué le directeur du palais national de Pena à Sintra. « Nous attendons une vraie reprise l'été prochain » quand « le processus de vaccination sera plus avancé en Europe » et que les règles de voyage seront assouplies, a-t-il poursuivi.

Selon le plan de déconfinement du gouvernement, les lycées, les universités et les salles de spectacle devront attendre jusqu'au 19 avril pour rouvrir et les restaurants devront attendre début mai.

La situation sanitaire est réévaluée toutes les deux semaines avec la possibilité d'introduire des restrictions dans les municipalités affichant le plus grand nombre de cas, selon le plan du gouvernement.

Pendant cette période, les autorités ont décidé de maintenir les restrictions de voyages. 

EN FRANCE des doses de vaccin AstraZeneca peinent à trouver preneur

LILLE: Des doses de vaccin AstraZeneca n'ont pas trouvé preneurs dans des centres de vaccinations du Nord et du Pas-de-Calais, en raison de la peur d'effets secondaires, ont alerté au cours du week-end de Pâques des élus et médecins de la région.

 

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"C'est plus qu'un vent de panique": la maire (LR) de Calais Natacha Bouchart a indiqué lundi à l'AFP disposer de "550 doses d'AstraZeneca à écouler" et n'avoir qu'environ 70 rendez-vous prévus pour les prochains jours, alors que les créneaux dédiés aux autres vaccins se remplissent facilement.


"Cela fait huit jours que cela a commencé et vendredi (lorsque le régulateur britannique du médicament a indiqué avoir identifié 30 cas de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu ce vaccin, NDLR), c'était le coup de grâce" a résumé l'élue.


"Il faut vraiment une campagne nationale pour expliquer que ce vaccin n'a pas plus de conséquences négatives que le Pfizer ou le Moderna", insiste-t-elle, pointant une "très mauvaise communication qui a des conséquences lourdes", avec des annulations de rendez-vous à Calais mais aussi Boulogne-sur-Mer et Gravelines.


A Gravelines (Nord), le Dr Thierry Mraovic, l'un des coordinateurs du centre de vaccination Sportica, a indiqué sur son compte Twitter que 600 doses non-utilisées avaient dû être restituées, déplorant que "les critères actuels pour le vaccin AstraZeneca (soient) aujourd'hui limités à la population de +55ans".


Dimanche, lors d'une visite à l'hippodrome de Marcq-en-Baroeul (Nord) transformé en centre de vaccination, le ministre de l'Intérieur de Gérald Darmanin a pris le pouls de cette inquiétude et tenté de rassurer. 


"Nous devons faire attention aux craintes des Français", a-t-il noté, tout en soulignant que la vaccination constituait "le meilleur rempart contre ce virus qui tue tous les jours". "Il est évident que tous les vaccins qui ont été validés par les instances sanitaires européennes et françaises sont des bons vaccins", a-t-il insisté.


Des responsables du centre ont expliqué au ministre que "quand 500 rendez-vous sont mis en ligne pour le vaccin Pfizer, ils partent en 5 minutes, alors qu'avec AstraZeneca, ça prend un jour et demi, voire deux jours".


"Toutes les doses qui sont livrées sont injectées. On ne perd pas de doses", a assuré à l'AFP dimanche Arnaud Corvaisier, directeur général adjoint de l'ARS des Hauts-de-France.


"Il y a sans doute encore de la pédagogie à faire sur ce vaccin pour qu'il puisse être considéré comme les autres par une partie de la population", a-t-il ajouté, reconnaissant "une ou deux situations un peu compliquées" ce week-end.

Nouveau record de cas en Inde, restrictions accrues à Bombay

L'Etat indien le plus touché par le coronavirus, qui comprend la mégalopole de Bombay, a mis en place de nouvelles restrictions lundi, alors que le pays a enregistré pour la première fois plus de 100 000 nouveaux cas en 24 heures.

L'espoir qui était apparu au début de cette année de voir enfin le nombre de cas diminuer a disparu ces dernières semaines avec une nouvelle vague qui a porté le total de cas depuis le début de la pandémie à 12,5 millions, et le nombre de morts à 165 000.

Dans le seul Etat du Maharashtra, le plus touché, près de 60 000 nouveaux cas ont été enregistrés sur les dernières 24 heures - pour 110 millions d'habitants.

Les autorités locales ont donc décidé dimanche d'avancer le couvre-feu de 20 à 19h, d'appliquer un confinement le week-end, de fermer non seulement les bars et restaurants, cinémas, piscines, lieux de cultes et lieux publics, mais également les bureaux privés, et d'interdire toute réunion de plus de quatre personnes.

Le Premier Ministre Narendra Modi cherche avant tout à éviter de revenir à un confinement national, après celui de mars 2020 dont les conséquences avaient été catastrophiques pour les plus pauvres.

Il a en revanche annoncé une grande campagne pour faire prendre conscience à la population des gestes barrières nécessaires, « avec l'accent sur le port du masque à 100%, les mesures d'hygiène dans les lieux publics et au travail, ainsi que dans les lieux de soins ».

L'Inde a pour l'instant administré près de 80 millions de doses de vaccin.

Et dans le reste du monde…

En France, depuis samedi soir, les règles déjà imposées à 19 départements s'étendent à tout le pays : les commerces jugés non essentiels doivent baisser le rideau, les déplacements seront limités à 10 km et, pour la première fois depuis le printemps 2020, les écoles vont rester fermées pendant trois à quatre semaines.

En Allemagne, pays qui durcit ses mesures sanitaires face à la flambée des infections, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Stuttgart, la plupart sans masque, pour réclamer « la fin de la dictature du Covid ».

Au Moyen-Orient, le Liban est complètement confiné depuis samedi jusqu’à mardi matin, pour éviter une nouvelle recrudescence du virus dans ce pays de six millions d'habitants.

La Libye a reçu dimanche une première livraison de vaccins avec l'arrivée à Tripoli de 100 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, au moment où le pays observe une augmentation des cas, avec un système de santé fragilisé par les conflits.

Aux Philippines, les autorités vont prolonger le confinement de plus de 24 millions de personnes tout en déployant des tentes et du personnel de santé dans les hôpitaux débordés de la capitale Manille, où les cas se multiplient.

Les Etats-Unis ont franchi vendredi le seuil des 100 millions de personnes ayant reçu au moins une injection de vaccin lors d'une campagne menée tambour battant. 

La pandémie a fait plus de 2 847 182 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi à partir de sources officielles dimanche en milieu de journée.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 554 994 morts, devant le Brésil (331 433), le Mexique (204 011), l'Inde (164 623) et le Royaume-Uni (126 826).

Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations reposant sur des bases statistiques.

(Avec AFP).


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.