BEYROUTH: Le vice-Premier ministre jordanien Ayman Safadi a déclaré lors d’une lors d’une conférence de presse dimanche que l'ancien prince héritier du pays, le prince Hamza, était en liaison avec des parties étrangères sur un complot visant à déstabiliser le pays et qu'il était surveillé depuis un certain temps.
« Les autorités ont déclaré avoir intercepté des communications entre le prince Hamza et des parties étrangères qui ont pour but de saper la sécurité de la Jordanie », a ajouté Safadi.
Il a précisé que « Les enquêtes étaient en cours depuis longtemps et les autorités ont agi après que les suspects soient passés à un stade évolué, au-delà de la phase de planification, mais au moment choisi pour agir ».
Safadi a en outre affirmé que « 14 à 16 personnes ont été arrêtées en plus de deux hauts responsables dont l'arrestation avait déjà été annoncée ».
«Le gouvernement jordanien nie toute arrestation de l'establishment militaire», a conclu Safadi.
De son côté, le prince Hamza ben Hussein avait déclaré samedi dans une vidéo qu'il était assigné à résidence et qu'on lui avait enjoint de rester chez lui et de ne communiquer avec personne.
Riposte en vidéo
« Je fais cet enregistrement aujourd'hui pour essayer d'expliquer ce qui m’est arrivé ces dernières heures. J'ai eu une visite du chef d'état-major des forces armées jordaniennes ce matin dans laquelle il m'a informé que je n'avais pas le droit de sortir, de communiquer avec les gens ou de les rencontrer », a déclaré le prince Hamza, qui est le demi-frère de l'actuel roi de Jordanie, Abdullah II.
Dans la vidéo, transmise par son avocat à la BBC, le prince Hamza explique que «lors de réunions où il était présent, ou concernant des visites qu’il a effectuées, ou sur les réseaux sociaux, il y aurait eu des critiques du gouvernement ou du roi».
Il a cependant souligné qu'il ne faisait partie d'aucune conspiration étrangère et a dénoncé le système au pouvoir comme corrompu, affirmant au chef de l'armée: «Je ne suis pas responsable de l'échec de la gouvernance, de la corruption et de l'incompétence qui prévalent dans notre structure étatique depuis 15 à 20 ans et qui a empiré avec le temps. Je ne suis pas responsable du manque de confiance des gens en leurs institutions. Ce sont eux les responsables. »
Hamza a déclaré avoir reçu un avertissement du chef d'état-major des forces armées jordaniennes, du chef de la police et du chef des services de sécurité lui interdisant de quitter son domicile et lui indiquant qu’il ne pouvait rendre visite qu'à sa famille, qu'il ne pouvait pas tweeter, et qu'il ne pouvait pas communiquer avec les gens.
Dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle, le chef de l'armée Yusef Huneity avait démenti les informations selon lesquelles le prince Hamza avait été arrêté, mais a déclaré qu'on lui avait dit «d'arrêter les activités qui sont exploitées pour cibler la sécurité et la stabilité de la Jordanie ».
(Avec Arab News et agences)