LONDRES: Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a averti samedi l'Iran que toute nouvelle violation de ses engagements nucléaires nuirait aux pourparlers avec les puissances mondiales la semaine prochaine à Vienne.
Lors d'un appel téléphonique avec son homologue iranien Javad Zarif, Le Drian a appelé Téhéran à être «constructif» pendant les pourparlers afin «d'identifier dans les semaines à venir ce qui doit être fait pour un retour complet au respect de l'accord».
Le Drian a déclaré à Zarif qu'il «se félicitait de la reprise prochaine à Vienne des discussions sur le dossier nucléaire» et que la France participerait aux pourparlers de vendredi prochain de manière «pragmatique» mais «exigeante».
«J'ai appelé l'Iran à s'abstenir de toute nouvelle violation de ses engagements actuels dans le domaine nucléaire susceptible de nuire à la dynamique d'une reprise des discussions», a déclaré Le Drian.
L'accord nucléaire de 2015 a permis à l'Iran de se dégager des sanctions internationales en échange de restrictions à son programme dans le but d’apaiser les craintes qu'il pourrait acquérir des armes atomiques.
L'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord en 2018 et a imposé des sanctions strictes et radicales à Téhéran.
Les pourparlers de la semaine prochaine impliqueront la Chine, la Russie, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Les États-Unis ne participeront pas directement aux discussions, mais une délégation américaine sera présente.
Le président Joe Biden a déclaré que les États-Unis rejoindraient l'accord si l'Iran revenait d'abord au respect des engagements qu'il avait abandonnés en représailles au retrait de Trump et à la réimposition des sanctions.
Téhéran a déclaré que Washington devait d’abord mettre fin aux sanctions avant de prendre des mesures pour rentrer dans le rang et a refusé de tenir des négociations directes avec les États-Unis.
Téhéran rejettera tout assouplissement «progressif» des restrictions, a déclaré samedi son ministère des Affaires étrangères, ajoutant que la levée de toutes les sanctions était sa «politique définitive».
Le porte-parole du département d'État américain Ned Price a qualifié les pourparlers de Vienne de «pas en avant» et a déclaré que Washington «restait ouvert» à une rencontre directe avec Téhéran.