STRASBOURG: Millî Görüs, au coeur d'une polémique autour du possible financement du chantier de sa mosquée par la mairie de Strasbourg, a également un projet de lieu de culte à Mulhouse (Haut-Rhin), a-t-on appris jeudi auprès de la mairie et de l'association.
Il s'agit d'une "salle de prière" qui doit être aménagée dans un bâtiment existant "d'environ 650 à 700 m2" au total et situé sur un terrain appartenant à l'association, a indiqué à l'AFP le président de la Confédération islamique Millî Görüs Est, Eyup Sahin.
Un projet de lieu de culte de Millî Görüs est effectivement déposé auprès du service de l'urbanisme de la ville de Mulhouse, a indiqué cette dernière, confirmant une information du journal régional L'Alsace.
Le terrain, situé dans une zone résidentielle, accueille notamment depuis l'automne une école privée hors contrat, explique encore M. Sahin.
Le projet, lancé il y a plusieurs années, a été retardé par un bras de fer juridique avec la mairie de Mulhouse, finalement remporté l'an passé par Millî Görüs, explique-t-il.
A l'été 2013, des riverains, agacés par une "kermesse" jugée trop bruyante, s'étaient mobilisés contre un futur lieu de culte "a priori nettement plus vaste que celui en cours d'instruction", rappelle L'Alsace.
Alors maire de la cité haut-rhinoise, Jean Rottner - actuel président LR de la Région Grand Est et premier adjoint de la maire LR de Mulhouse Michèle Lutz -, avait fait voter en octobre en conseil municipal une modification du plan local d'urbanisme (PLU) afin de "réaffirmer le caractère strictement économique des activités autorisées dans le secteur", selon le journal.
Mais Millî Görüs, qui avait déposé un recours devant la justice administrative, a fait annuler le PLU modifié, a indiqué M. Sahin.
Selon L'Alsace, la mairie ne dispose plus d'aucun recours juridique.
Millï Görüs est au coeur d'une polémique après que la mairie verte de Strasbourg a voté le 22 mars le "principe" d'une subvention de 2,5 millions d'euros pour l'imposant chantier de sa mosquée.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin l'accuse de pratiquer un "islam politique" et lui reproche de ne pas avoir signé en janvier la "Charte des principes de l'islam de France", texte ratifié par seulement cinq des neuf fédérations composant le Conseil français du culte musulman (CFCM).
Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a estimé que Millî Görüs n'avait "pas vocation à organiser des activités, à exister dans la République".