PARIS: Les dirigeants d'une vingtaine de pays, le président du Conseil européen et le patron de l'OMS ont appelé mardi à élaborer un «traité international sur les pandémies» pour affronter les futures crises sanitaires.
Leur proposition est présentée dans une tribune signée par les dirigeants de pays répartis sur les cinq continents, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou encore les présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastián Pinera.
Alors que la Covid-19 «tire parti de nos faiblesses et de nos divisions», «un tel engagement collectif renouvelé serait une étape importante pour consolider la préparation aux pandémies au plus haut niveau politique», selon cette tribune publiée lundi soir dans le Monde, et qui devait l'être dans de nombreux quotidiens étrangers mardi.
«Il y aura d'autres pandémies et d'autres situations d'urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace», insiste la tribune.
Egalement signataires, le président du Conseil européen Charles Michel et le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus présenteront mardi devant la presse ce projet de traité -- qui pourrait se fonder sur le «Règlement sanitaire international», un instrument juridique adopté en 2005.
Renforcer «la résilience» face aux pandémies suppose de «consolider fortement la coopération internationale pour améliorer, par exemple, les systèmes d’alerte, la mise en commun des informations, la recherche, ainsi que la production et la distribution» des vaccins, médicaments, produits de diagnostic et équipements de protection, poursuit la tribune.
A cet égard, «nous nous engageons à garantir un accès universel et équitable à des vaccins, à des médicaments et à des produits de diagnostic sûrs, efficaces et abordables pour cette pandémie et celles qui suivront. La vaccination est un bien public mondial», affirment les 25 dirigeants signataires.
Un traité «devrait conduire à une plus grande responsabilisation mutuelle et à un partage des responsabilités» et «favoriser la transparence et la coopération au sein du système international», ajoutent-ils, appelant à «tirer les enseignements» de la Covid-19 et à travailler avec la société civile et le secteur privé.
Une tâche qui «prendra du temps et exigera un engagement soutenu pendant de nombreuses années» et nécessitera «un leadership mondial», reconnaît le texte.
Charles Michel avait proposé un tel traité international en décembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU, appelant notamment à une meilleure «surveillance de l'apparition de maladies infectieuses animales».
Les Etats membres de l'UE lors d'un sommet en décembre, puis les pays du G7 en février, avaient endossé l'idée d'un possible traité pour renforcer la coopération sanitaire internationale.
Les dirigeants de membres clés du G20 (Etats-Unis, Russie, Chine, Japon, Inde et Brésil) ne figurent toutefois pas parmi les signataires de la tribune.