PARIS : Les autorités françaises ont prévenu vendredi que les contrôles des mesures de restrictions de mouvement décidées pour lutter contre le Covid-19 vont "s'intensifier", dans les "gares, aéroports et péages routiers", face à une situation jugée "critique".
Ces mesures, annoncées par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une réunion avec le Premier ministre Jean Castex, interviennent alors que la situation épidémique est "critique avec l'entrée en action de la troisième vague et la prédominance du variant britannique".
"Une course contre la montre est engagée", ont souligné les services du Premier ministre dans un communiqué.
Dans dix-neuf départements - sur 101, dont Paris et sa région parisienne -, les déplacements au-delà de 10 km sont interdits sans dérogation, ainsi que les déplacements inter-régionaux sans motif impérieux. De nombreux commerces sont fermés et les lycées fonctionnent par demi-classes.
Dans le reste du pays, un couvre-feu est en vigueur de 19H00 à 06H00. Partout, bars, restaurants, lieux culturels sont fermés.
"Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou", a prévenu jeudi soir le président Emmanuel Macron.
"Je n'ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec", a-t-il ajouté, en défendant à la fois sa décision fin janvier de ne pas reconfiner et le confinement hybride appliqué actuellement.
Poussée par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, l'épidémie a progressé quasiment partout en France en mars, un scénario prévu par les épidémiologistes dès janvier.
Le nombre de malades en réanimation a dépassé jeudi 4.700 personnes. Il se rapproche du pic de la deuxième vague à l'automne (4.900).
La barre des 200.000 nouveaux cas par semaine a été dépassée, une première depuis début novembre, et depuis le début de la semaine, plus d'un millier de personnes touchées par le Covid-19 sont mortes à l'hôpital (93.000 décès en tout depuis le début de l'épidémie).
L'Allemagne, elle, va renforcer les contrôles pour les voyageurs arrivant de France, avec "tests obligatoires" et "contrôles aléatoires", selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
L'épidémie n'épargne pas même le gouvernement. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, est à l'hôpital sous oxygène, et celle du Travail, Elisabeth Borne, en est sortie.
La vaccination, qui a déjà permis de faire fortement baisser la mortalité en établissements pour personnes âgées, progresse (7,1 millions de premières doses et 2,6 millions de deuxièmes doses), mais trop lentement pour protéger toute la population.