WASHINGTON : Joe Biden a annoncé jeudi qu'il envisageait de se représenter à la présidentielle américaine de 2024, après avoir jusqu'ici évité de donner une réponse aussi directe, en promettant que sa vice-présidente Kamala Harris serait de nouveau sa colistière dans ce cas.
« La réponse est oui, je prévois de me présenter à ma réélection. C'est ce à quoi je m'attends », a déclaré le président américain âgé de 78 ans, lors de sa première conférence de presse à la Maison Blanche.
Il a nuancé sa réponse en affirmant respecter « le destin » : « Je ne sais pas d'où vous venez (...) mais moi j'ai un grand respect pour le destin. Je n'ai jamais pu planifier avec certitude quatre ans et demi, trois ans et demi en avance. »
Pense-t-il se représenter contre Donald Trump?
« Oh, vraiment. Je n'y pense même pas, je n'en ai aucune idée. Je n'ai aucune idée de qui représentera le parti républicain, (...) et vous? », a-t-il lancé.
A une journaliste qui lui a demandé s'il choisirait de nouveau Kamala Harris, première femme vice-présidente de la histoire des Etats-Unis, comme colistière, Joe Biden a répondu : « Je m'attends absolument à ce que cela soit le cas. Elle fait un très bon travail. C'est une très bonne partenaire. »
Âgée de 56 ans, l'ex-sénatrice et ancienne procureure Kamala Harris figure elle-même parmi les candidats déjà pressentis pour la présidentielle de novembre 2024. Elle s'était présentée en 2019 à la primaire démocrate mais avait jeté l'éponge avant les premiers votes début 2020.
« Ignoble »
Joe Biden a d'autre part eu des mots très durs sur les tentatives de limiter l'accès aux bureaux de vote dans certains Etats où les républicains contrôlent le pouvoir, comme en Géorgie.
« Ce qui m'inquiète, c'est à quel point toute cette initiative va à l'encontre des valeurs américaines. C'est ignoble" », a jugé le locataire de la Maison Blanche.
« Décider dans certains Etats que vous ne pouvez pas apporter de l'eau aux gens qui attendent pour voter ? Décider que vous allez arrêter le vote à 17H00 quand les gens qui travaillent quittent à peine leur emploi? », a énuméré M. Biden.
De leur côté, les démocrates ont déjà adopté à la Chambre des représentants une proposition de loi qui renforcerait le droit de vote, notamment chez les minorités.
Le texte sera soumis à un vote au Sénat, a promis son chef démocrate Chuck Schumer. Mais sa majorité est bien trop étroite pour qu'il y soit adopté en l'état.
Joe Biden a affirmé jeudi qu'il tenterait « de voir comment faire adopter » ce texte au Congrès.
« Les électeurs républicains que je connais trouvent cela méprisable », a-t-il affirmé à propos des initiatives républicaines. »C'est énorme, ce qu'ils tentent de faire ».
Pour justifier leurs propositions, certains responsables républicains citent la présidentielle du 3 novembre en exemple et les fraudes supposées, mais jamais démontrées, qui ont entaché selon eux le scrutin. Donald Trump n'a jamais concédé explicitement sa défaite.