MARSEILLE: « Des actes irresponsables », une « attitude égoïste », « des dégradations absolument insupportables »: les condamnations ont fusé lundi, au lendemain d'un carnaval organisé à Marseille, dans le sud de la France, en violation des règles sanitaires contre la Covid-19.
Cette manifestation a donné lieu à « des dégradations absolument insupportables », avec « des attaques aussi contre les forces de l'ordre » et « des caméras de vidéoprotection brûlées », a dénoncé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, à propos de ce défilé de quelque 6 500 personnes, pour la plupart non masquées.
« Il faut mesurer l'état de frustration de gens, et notamment des plus jeunes, mais cela n'excuse par l'imbécillité de ces actes irresponsables qui desservent la ville de Marseille », a réagi de son côté lundi l'adjoint à la Culture de la nouvelle municipalité de gauche, Jean-Marc Coppola.
Dès dimanche soir, le maire de Marseille Benoît Payan avait regretté « l'attitude égoïste de quelques irresponsables ».
Selon le ministère de l'Intérieur, plusieurs dizaines de personnes ont été verbalisées, pour non port du masque notamment, et neuf ont été interpellées, quand ce « carnaval de la Plaine », du nom d'un quartier populaire au coeur de la deuxième ville de France, a commencé à dégénérer en fin d'après-midi, avec du mobilier urbain saccagé et des poubelles brûlées. Sept étaient encore en garde à vue lundi après-midi, selon le parquet de Marseille.
« Dès demain (mardi), il y aura des comparutions immédiates » devant la justice à Marseille, a précisé M. Darmanin, en dénonçant la présence de « 400 personnes de l'ultra-gauche, extrêmement violentes », parmi les carnavaliers.
Selon la Soleam, la société locale d'aménagement de « la Plaine », la facture pour remettre en état un chantier, qui devait être livré très bientôt, va s'élever à environ 100 000 euros.
Sur le plan sanitaire, Marseille et le département des Bouches-du-Rhône sont « sur le fil du rasoir », a insisté lundi le professeur Laurent Papazian, chef de réanimation à l'hôpital Nord, sur France Bleu Provence, estimant »évident qu'il va y avoir un rebond dans les contaminations » après ce carnaval sauvage.
Depuis samedi, de nouvelles restrictions sont en vigueur pour 21 millions de Français, dans 16 départements dont Paris et sa région, en raison de ce qui « s'apparente de plus en plus clairement à une 3e vague », selon les mots du Premier ministre Jean Castex.
Dans ces territoires, il est possible de sortir mais dans un rayon limité de 10 km, et une grande partie des commerces sont fermés.
Contrairement à Nice, sur la Côte d'Azur, Marseille n'est pas concernée par ces nouvelles mesures, mais les restrictions habituelles pour lutter contre la propagation de la Covid-19 s'y appliquent, dont la limitation des rassemblements et le port du masque.