Birmanie : les manifestants défient la junte jour et nuit, près de 250 civils tués

Près de 250 civils ont été tués depuis le coup d'Etat, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), tandis que des centaines de personnes, arrêtées ces dernières semaines, sont portées disparues (Photo, AFP).
Près de 250 civils ont été tués depuis le coup d'Etat, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), tandis que des centaines de personnes, arrêtées ces dernières semaines, sont portées disparues (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 mars 2021

Birmanie : les manifestants défient la junte jour et nuit, près de 250 civils tués

  • Policiers et militaires «ont lancé des grenades assourdissantes et utilisé du gaz lacrymogène, puis ils ont commencé à tirer»
  • «Nous nous battrons jusqu'au bout», ont commenté des protestataires sur les réseaux sociaux

RANGOUN: Des manifestants, dont des médecins et des infirmières en blouse blanche, ont décidé de défiler de jour comme de nuit en Birmanie, un nouveau défi à la répression meurtrière de la junte qui a fait quelque 250 morts depuis le coup d'Etat du 1er février.

«Sauvez notre leader» Aung Sang Suu Kyi mise au secret par l'armée depuis 49 jours, «Sauvez notre avenir», pouvait-on lire sur les banderoles des protestataires réunis dimanche avant l'aube à Mandalay (centre).

D'autres rassemblements ont été organisés dans l'extrême nord et le centre du pays, dans la nuit pour tenter de déjouer la riposte sanglante des forces de sécurité, les contestataires ayant allumé des centaines de bougies pour implorer l'ONU d'intervenir.

Médecins, enseignants, employés de banque ou des chemins de fer sont en grève depuis six semaines pour dénoncer le régime militaire. Ils paralysent des secteurs entiers de l'économie, déjà très fragile avant le putsch.

Dans les rues, les manifestants sont moins nombreux ces derniers temps, beaucoup de Birmans restant terrés chez eux par peur des représailles.

Le bilan humain ne cesse de s'alourdir. Un homme a été tué et au moins deux autres blessés dimanche matin à Monywa (centre) quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un petit groupe positionné près d'une barricade, ont dit des témoins.

Policiers et militaires «ont lancé des grenades assourdissantes et utilisé du gaz lacrymogène, puis ils ont commencé à tirer», a affirmé l'un d'entre eux. 

«Pas peur du sang»

«Nous nous battrons jusqu'au bout», ont commenté des protestataires sur les réseaux sociaux. «Nous n'avons pas peur du sang» que fait couler l'armée.

Près de 250 civils ont été tués depuis le coup d'Etat, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), tandis que des centaines de personnes, arrêtées ces dernières semaines, sont portées disparues.

«La population vit dans la peur, les gens sont intimidés (et) traités comme des combattants» en temps de guerre, déplore cette ONG.

A Rangoun, la capitale économique, la situation reste très tendue depuis que deux de ses cinq millions d'habitants sont soumis à la loi martiale.

Certains quartiers ont sombré dans le chaos ces derniers jours, avec des manifestants jetant des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité, qui tirent à balles réelles.

Les fusillades se sont encore intensifiées samedi, avec au moins deux morts et trois blessés dans cette ville, d'après l'AAPP.

Face à ces violences, la population continue à fuir.

Les quais de la gare routière étaient encombrés dimanche de paquets et de valises en tout genre. «Je ne peux pas rester vivre dans la peur. Je n'ai plus de travail, je rentre chez moi», a lâché une jeune Birmane.   

D'autres tentent de quitter leur pays. La Thaïlande s'attend à un afflux de réfugiés et l'Inde en a déjà reçu plusieurs centaines.

Les Birmans enterrent chaque jour leurs morts.

Les funérailles d'une mère de trois enfants, Mar La Win, doivent être organisées ce dimanche dans une ville du centre. 

«Elle venait juste de sortir de notre maison. J'ai entendu des tirs et elle est tombée», a raconté son mari Myint Swe, qui est parvenu à se cacher. «Quand je suis allé chercher son corps à la morgue, il était couvert de blessures, je ne sais pas s'ils l'ont torturée».

La Birmanie se referme chaque jour davantage. Les connexions internet mobiles restent coupées ainsi que plusieurs réseaux wifi et seuls les journaux d'Etat sont disponibles.

Travaux forcés

La répression se poursuit aussi sur le terrain judiciaire avec plus de 2 300 personnes interpellées.

Un couple de consultants australiens, dont une Australo-Canadienne, ont été assignés à résidence au moment où ils tentaient de prendre un avion pour quitter le pays, a-t-on appris de sources diplomatiques. 

La ressortissante canadienne «bénéficie de l'aide consulaire» de son pays, a souligné le ministère canadien des affaires étrangères.

Trois hommes de la banlieue de Hlaing Tharyar à Rangoun, théâtre d'un massacre la semaine dernière avec des dizaines de manifestants tués, ont été condamnés par un tribunal militaire à une peine de trois ans de prison, assortie de travaux forcés, selon les médias d'Etat.

Des responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, sont accusés de «haute trahison», un crime passible de 22 ans de détention.

L'ex-dirigeante de 75 ans fait, quant à elle, face à des accusations de corruption et est inculpée de plusieurs autres infractions. Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être condamnée à de longues années de prison et être bannie de la politique.

Les condamnations internationales s'enchaînent, laissant de marbre les généraux.

L'Union européenne doit ainsi sanctionner lundi 11 officiers impliqués dans la répression. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.