Présidentielle au Congo: l'indétrônable Sassou Nguesso veut l'emporter par KO dès le 1er tour

Les soutiens du président candidat Denis Sassou Nguesso se rassemblent lors de son dernier meeting de campagne, le 19 mars à Brazzaville (Photo, AFP).
Les soutiens du président candidat Denis Sassou Nguesso se rassemblent lors de son dernier meeting de campagne, le 19 mars à Brazzaville (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 mars 2021

Présidentielle au Congo: l'indétrônable Sassou Nguesso veut l'emporter par KO dès le 1er tour

  • L'accès à internet était coupé depuis plusieurs heures à l'ouverture officielle des bureaux de vote à 07H00 (6H00 GMT), ont constaté des journalistes
  • Dans plusieurs bureaux à travers le pays, où l'affichage des listes d'électeurs n'était pas terminé à 07H00, le vote a commencé avec retard, jusqu'à parfois une heure

BRAZZAVILLE: Les opérations de vote pour la présidentielle ont commencé timidement dimanche au Congo-Brazzaville, privé d'internet par les autorités, où six candidats - dont l'un est malade du Covid-19, affrontent l'indétrônable président Denis Sassou Nguesso qui vise une réélection dès le 1er tour.

L'accès à internet était coupé depuis plusieurs heures à l'ouverture officielle des bureaux de vote à 07H00 (6H00 GMT), ont constaté des journalistes. Contrairement au précédent scrutin de 2016, les communications téléphoniques et par SMS restaient toutefois possibles.

Dans plusieurs bureaux à travers le pays, où l'affichage des listes d'électeurs n'était pas terminé à 07H00, le vote a commencé avec retard, jusqu'à parfois une heure. Peu d'affluence était constatée à l'heure de début de vote.

« Nous sommes venus voter pour apporter le changement dans notre pays et accomplir notre devoir civique (...) On avait dit que ça devait commencer à 07H00 et je suis là qu'il pleuve, qu'il neige », a expliqué Simon Mountandi, 50 ans, fonctionnaire devant un bureau de la capitale, où il s'est rendu malgré la pluie annoncée.

Un autre électeur, ayant requis l'anonymat est venu pour rien : « mon nom n'est pas sur les listes affichées devant le bureau de vote. Je n'ai pas ma carte non plus. Ça me fait mal. C'est regrettable ».

« Un coup, K-O », demande sur ses affiches de campagne le président-candidat, 77 ans dont 36 cumulés au pouvoir, tout à sa volonté de valider dès dimanche un nouveau mandat de cinq ans. L'ancien officier a déjà été réélu trois fois depuis 2002.

Son principal adversaire, l'opposant Guy-Brice Parfait Kolelas, malade, est quant à lui bel et bien apparu K-O dans une vidéo diffusée samedi.

« Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. Je ne me serai pas battu pour rien », a déclaré Kolelas, alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d'assistance respiratoire qu'il remet à la fin de son message.

Testé positif à la Covid-19 vendredi après-midi, Kolelas, 60 ans, doit être évacué ce dimanche vers la France, d'après son directeur de campagne, Cyr Mayanda.

Le message du candidat est daté de vendredi, jour où il n'avait pas pu tenir son dernier meeting de campagne à Brazzaville.

Appels à la paix

Autre candidat de l'opposition, l'ancien ministres des Finances Mathias Dzon a prévenu sur Radio France Internationale (RFI) qu'il n'accepterait sans doute pas les résultats officiels car « la commission électorale actuelle est une commission partisane, qui ne prévoit que la victoire du candidat au pouvoir ».

« La seule incertitude est quel score monsieur Sassou demandera à la Commission électorale prétendument indépendante de lui attribuer », ironise le célèbre romancier congolais Emmanuel Dongala, joint à son domicile aux Etats-Unis.

Les adversaires du président sortant ont déjà dénoncé le vote anticipé jeudi des membres des forces de sécurité (entre 55 et 60 000), source de fraude potentielle selon eux.

Sassou Nguesso a dirigé le Congo entre 1979 et 1992, à la tête d'un régime de parti unique. Il a été battu lors des premières élections pluralistes en 1992 par Pascal Lissouba, mais ce très rare exemple d'alternance pacifique en Afrique centrale a pris fin en 1997 avec le retour au pouvoir de Sassou Nguesso, après une guerre civile dont il est sorti victorieux. 

En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui imposait une limite d'âge et restreignait à deux le nombre de mandats présidentiels.

Cette année, les autorités ont refusé de délivrer à la conférence épiscopale - qui a émis des réserves sur la transparence du scrutin - l'accréditation lui permettant d'envoyer des observateurs dans les bureaux de vote. Elles ont également refusé d'accréditer une journaliste de RFI.

Un militant des droits humains, Alexandre Dzabana, a été arrêté dix jours avant le scrutin, accusé d'être impliqué dans une tentative de déstabilisation des institutions, selon le gouvernement.

Le climat semble moins lourd qu'en 2016, lorsque la réélection contesté de Sassou Nguesso, avait déclenché une violente rébellion dans la région du Pool, entre Brazzaville et Pointe Noire. Frédéric Bintsamou, alias le pasteur Ntumi, qui en avait pris la tête, a souhaité cette année que l'élection se déroule « dans la paix, la transparence et le respect des règles du jeu ».

Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a appelé « toutes les parties prenantes à œuvrer en faveur d'un processus électoral apaisé ».


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.