Un «code de conduite» va baliser les élections palestiniennes

 Khalil Al-Hayya et Ruwhi Mushtaha sont les représentants du Hamas dans les pourparlers avec le Fatah sur les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)
Khalil Al-Hayya et Ruwhi Mushtaha sont les représentants du Hamas dans les pourparlers avec le Fatah sur les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

Un «code de conduite» va baliser les élections palestiniennes

  • La charte comprend plusieurs clauses, notamment le respect des règlements, des instructions et des décisions émises par la Commission électorale centrale
  • Les dernières élections ont eu lieu en 2006, quand le Hamas a remporté la majorité des sièges

LE CAIRE: Les factions palestiniennes rivales ont clôturé les pourparlers au Caire avec un accord sur un code de conduite pour les élections, décrit comme une étape importante sur la «voie démocratique nationale» de la Palestine.

Dans leur déclaration de clôture, les délégués du Hamas et du Fatah ont salué les efforts égyptiens pour mettre fin aux divisions au sein des factions palestiniennes de longue date, affirmant que le processus électoral «reflète réellement les aspirations du peuple palestinien».

Les Palestiniens se rendent aux urnes le 22 mai pour élire un nouveau Conseil législatif, puis le 31 juillet pour choisir un nouveau président. Un dernier scrutin aura lieu le 31 août afin de voter pour les membres du Conseil national.

Les membres du Jihad islamique Daoud Shehab, Khaled Al-Batsh et Muhammad Al-Hindi composent la délégation du mouvement dans les pourparlers avec le Fatah avant les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)
Les membres du Jihad islamique Daoud Shehab, Khaled Al-Batsh et Muhammad Al-Hindi composent la délégation du mouvement dans les pourparlers avec le Fatah avant les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)

Les dernières élections ont eu lieu en 2006, quand le Hamas a remporté la majorité des sièges. Le dernier scrutin présidentiel a eu lieu en 2005.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé les dates des élections dans un décret présidentiel du 15 janvier.

«La réunion a débattu de toutes les questions d’ordre nationale, des dangers auxquels est confrontée la question palestinienne, ainsi que des moyens de renforcer le partenariat au sein de la nation», ont affirmé les factions dans leur déclaration.

EN BREF

Les factions palestiniennes ont signé un code de conduite dans lequel elles affirment leur volonté d’établir un processus électoral qui s’appuie sur la transparence et l’intégrité dans toutes ses étapes.

Les factions palestiniennes ont signé un code de conduite dans lequel elles affirment leur volonté d’établir un processus électoral qui s’appuie sur la transparence et l’intégrité dans toutes ses étapes, et qui reflète les aspirations du peuple palestinien. Elles s’engagent aussi de respecter aussi la concurrence loyale entre les listes électorales de manière à renforcer l'unité nationale et maintenir l’intérêt général des Palestiniens.

«La présidence du Conseil national palestinien a présenté un rapport détaillé sur sa vision du statut du conseil, et les personnes présentes ont discuté des mécanismes de formation du nouveau Conseil national et du nombre de ses membres dans le cadre du renforcement et de l'activation le rôle de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien», ajoute-t-il.

Maryam Abu Daqqa (à gauche) et Mahmoud Al-Zaq forment la délégation du Fatah dans les pourparlers avec le Hamas sur les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)
Maryam Abu Daqqa (à gauche) et Mahmoud Al-Zaq forment la délégation du Fatah dans les pourparlers avec le Hamas sur les élections palestiniennes. (Photo, AFP/SAID KHATIB)

Les participants ont de plus affirmé l'unité juridique et politique des territoires palestiniens.

Ils ont aussi souligné la nécessité de tenir les élections en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et de faire face à tous les obstacles, mais surtout à Jérusalem.

La déclaration finale indique que les factions palestiniennes ont mis l’accent sur la nécessité de compléter la formation de la direction unifiée de la résistance populaire globale, et de l'activer conformément à la déclaration de la récente réunion des secrétaires généraux.

La charte comprend plusieurs clauses, notamment le respect des règlements, des instructions et des décisions émises par la Commission électorale centrale au sujet de la conduite du processus électoral dans ses différentes étapes d'une manière qui assure l'intégrité, la transparence et le modèle qui incarne le peuple palestinien et ses sacrifices.

Les membres palestiniens de la Commission électorale centrale enregistrent les électeurs pour les prochaines élections dans la ville de Gaza au milieu des appels à un processus démocratique transparent. (Photo, AFP/Archives)
Les membres palestiniens de la Commission électorale centrale enregistrent les électeurs pour les prochaines élections dans la ville de Gaza au milieu des appels à un processus démocratique transparent. (Photo, AFP/Archives)

Les factions ont réitéré leur respect des dispositions de la loi n ° 1 de 2007 relative aux élections générales et de ses amendements par le décret-loi n ° 1 de 2021 et les décrets présidentiels pertinents n ° 3 de 2021 concernant la convocation des élections législatives, et présidentielles ainsi que du Conseil national.

La charte illustre l'importance de respecter les décisions de la Commission électorale centrale qui veut organiser des élections indépendantes et équitables, en plus de l’importance de respecter le rôle de la police palestinienne dans la sécurisation du processus électoral dans toutes ses étapes.

La charte insiste sur l’importance de respecter le rôle des observateurs locaux, arabes et internationaux, et de coopérer avec eux dans l’exercice de leurs fonctions.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.