PARIS : La France a réaffirmé jeudi son plein soutien au "plan d'action" et de réformes engagé par la Tunisie pour faire face à une crise économique et sociale aggravée par la pandémie de Covid-19.
Lors d'un entretien à Paris avec son homologue Othman Jerandi, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a « rappelé la pleine disposition de la France à accompagner le plan d'action en cours d'élaboration par les autorités tunisiennes afin de permettre à l'économie tunisienne de se réformer », selon un communiqué du ministère français.
Le président français Emmanuel Macron a promis une enveloppe de 350 millions d'euros à son homologue tunisien Kaïs Saïed en juin 2020. Une première tranche de 100 millions a déjà été débloquée en octobre.
Ces prêts doivent appuyer sur trois ans les réformes économiques engagées en matière de gouvernance des entreprises publiques, de protection sociale, d'accès au secteur financier et de mobilité urbaine.
Les mesures prises par la Tunisie pour faire face à la Covid-19 ont des conséquences sociales lourdes dans un pays déjà à la peine économiquement.
Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté en février sur l'urgence des réformes pour diminuer le déficit public. Il a appelé à réduire la masse salariale publique et les subventions sur l'énergie.
Le pays est aussi plongé dans un bras de fer entre le principal parti au pouvoir, Ennahdha, d'inspiration islamiste, et le chef de l'Etat Kaïs Saied.
Jean-Yves Le Drian et Othman Jerandi ont aussi évoqué « la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire » et sur « les questions migratoires, notamment en matière de lutte contre l’immigration illégale ».
Les autorités tunisiennes se sont dites prêtes à accueillir, sous conditions, des ressortissants soupçonnés de radicalisation que Paris souhaite expulser.
Le sujet fait polémique en Tunisie, où la possibilité d'un retour au pays de Tunisiens ayant rejoint des groupes djihadistes en Syrie avait déclenché des manifestations hostiles en 2016.