Aux Etats-Unis, la reprise s'installe, la Fed plus optimiste

Le bâtiment du Federal Reserve Board est vu à Washington, DC. (Photo, AFP/Archives)
Le bâtiment du Federal Reserve Board est vu à Washington, DC. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Jeudi 18 mars 2021

Aux Etats-Unis, la reprise s'installe, la Fed plus optimiste

  • Pas de quoi changer de cap en matière de politique monétaire néanmoins : la Fed a laissé mercredi ses taux inchangés
  • Dans les mois qui viennent, un mini boom économique est attendu grâce au plan Biden de $1900 milliards adopté au Congrès

WASHINGTON : La Banque centrale américaine a pris acte du rebond « récent » de l'activité et de l'emploi grâce à l'accélération des vaccinations, dévoilant mercredi des prévisions économiques bien meilleures que prévu pour 2021.

Pas de quoi changer de cap en matière de politique monétaire néanmoins : la Fed a laissé mercredi ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%, soulignant que la première économie du monde était loin d'être remise de la pandémie de Covid-19.

Après une reprise économique poussive à l'automne et jusqu'en janvier en raison de la résurgence de la pandémie de Covid-19, la campagne de vaccination rapide a permis de faire refluer le nombre d'infections, permettant la réouverture de nombreux commerces.

Dans les mois qui viennent, un mini boom économique est attendu grâce au plan de 1 900 milliards de dollars, adopté au Congrès et signé la semaine dernière par le président Joe Biden. Depuis le week-end, 90 millions de virements et chèques ont été envoyés aux ménages, pour un montant total de 242 milliards de dollars.

Aussi la puissante Réserve fédérale (Fed) table-t-elle désormais sur une croissance de 6,5% du Produit intérieur brut cette année avant 3,3% en 2022. 

En décembre, elle tablait sur une hausse du PIB de 4,2% en 2021 et de 3,2% en 2022 mais c'était avant l'accélération de la vaccination ainsi que de l'adoption des plans de relance.

Soutien « tant que nécessaire »

Plus d'un Américain sur dix est désormais vacciné contre la Covid-19, les comptes d'épargne sont remplis, et le printemps est presque là.

Bars, restaurants, cinémas rouvrent. Les avions devraient se remplir de nouveau. Quant aux usines, elles ont mis les bouchées doubles ces derniers mois pour se préparer à répondre à une demande accrue des clients avides de consommer après une année de privations.

Sur le front de l'emploi, la Fed table sur un taux de chômage de 4,5% cette année (contre 5% estimé précédemment) avant de baisser à 3,9% l'an prochain. 

« Les indicateurs mesurant l'activité économique et l'emploi ont rebondi récemment, bien que les secteurs ayant été les plus touchés par la pandémie demeurent faibles », a commenté la Fed.

Jerome Powell s'est toutefois voulu prudent soulignant que le rythme de l'économie continue de dépendre de l'évolution du virus.

La Fed répète comme en décembre qu'elle reste « engagée à utiliser toute la palette d'outils à sa disposition pour soutenir l'économie en ces temps difficiles » et « aussi longtemps que nécessaire », a souligné Jerome Powell.

« L'économie est loin des objectifs en matière d'emploi et d'inflation, et il faudra probablement un certain temps pour que de nouveaux progrès substantiels soient réalisés », a-t-il ajouté.

Données tangibles versus prévisions

Dans ses prévisions publiées mercredi, la Fed estime qu'il faudra attendre 2023 pour retrouver un taux de chômage de 3,5%, celui enregistré en février 2020, juste avant la propagation de la pandémie aux Etats-Unis, le taux le plus bas en 50 ans.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen, plus optimiste, a récemment estimé que cet objectif pourrait être atteint dès 2022.

La Banque centrale a par ailleurs révisé en hausse mercredi ses prévisions d'inflation pour les années à venir, et table désormais sur une accélération à 2,4% en 2021, avant une stabilisation autour de 2% dans les années suivantes.

Avec des spéculations sur un retour de l'inflation dans les prochains mois, les marchés avaient misé sur une possible hausse des taux d'intérêt pour éviter cet emballement des prix.

Mais Jerome Powell avait clairement signifié que c'était prématuré, la Fed redoutant de ralentir la reprise et donc le retour au plein emploi sur la durée, l'une des missions de la Banque centrale.

« Désormais, nous agirons une fois les données économiques sous nos yeux, pas d'après les prévisions », a-t-il réagi Jerome Powell./eb

Les taux d'intérêt resteront inchangés tant que le plein emploi ne sera pas atteint sur le long terme. Ses membres sont cependant plus nombreux qu'en décembre (4 au lieu de 1) à envisager de les relever dès 2022 au lieu de 2023.

La Bourse de New York, qui avait commencé la journée nerveuse et sans direction, a fini la journée modestement dans le vert. Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans ont fait un peu marche arrière à 1,64% au lieu de 1,67% plus tôt en séance.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com