Coronavirus: L’enseignement dans la région du CCG en quête d’une « nouvelle normalité »

Un élève portant un écran facial et des gants assiste à une classe de l'école primaire «Faik Konica» à Pristina, le 9 juin 2020. (AFP)
Un élève portant un écran facial et des gants assiste à une classe de l'école primaire «Faik Konica» à Pristina, le 9 juin 2020. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 août 2020

Coronavirus: L’enseignement dans la région du CCG en quête d’une « nouvelle normalité »

  • Les écoles de la région sont à la recherche d’un équilibre entre protection de la santé et enseignement
  • Les opinions divergent sur la question de la réouverture des écoles pour la nouvelle année scolaire en septembre

DUBAÏ: Pour plus d'un milliard d'étudiants dans le monde, quelque chose d'aussi banal que le fait d'aller à l'école a été brusquement supprimé de leur emploi du temps quotidien, pendant une grande partie de l'année scolaire.

À la suite de la propagation du coronavirus au début de 2020, la plupart des pays ont fermé leurs écoles et autres établissements d'enseignement afin de protéger la population de la pandémie.

En février, Bahreïn et le Koweït ont été les premiers pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à annoncer la fermeture des écoles. À la mi-mars, l'Arabie saoudite, Oman et les Émirats arabes unis (EAU) avaient interrompu jusqu’à nouvel ordre les cours de tous les établissements d'enseignement.

Selon les Nations unies, 1,5 milliard d’enfants et de jeunes dans 165 pays – soit 87 % de la population estudiantine mondiale – ont été touchés par de telles fermetures en mars.

Le défi était encore plus grand dans la région arabe, où les conflits avaient déjà éloigné treize millions d'enfants et de jeunes de l'école. Les observateurs internationaux ont confirmé que les fermetures d'écoles causées par la pandémie du coronavirus (Covid-19) ont touché plus de cent millions d’élèves et d’étudiants dans la région.

Cinq mois plus tard, cette sombre situation persiste, sans médicament ou vaccin spécifique en vue contre la Covid-19. Alors que les écoles sont fermées pour les vacances d'été, les avis divergent nettement sur leur possible réouverture pour la nouvelle année scolaire en septembre.

« Toutes les écoles existent pour être au service de la population », affirme Darren Gale, directeur de la Horizon International School à Dubaï, ajoutant : « il n'y a ni vrai ni faux » lorsqu’il s'agit de prendre cette décision.

Gale estime que les écoles représentent bien plus que leurs bâtiments et leurs sections. « Alors que certains aspects de la réalité physique de l'école peuvent sembler quelque peu différents, la culture, la morale et les attentes resteront les mêmes », précise-t-il.

Les gouvernements du Moyen-Orient continuent de collaborer avec les établissements d'enseignement pour déterminer une stratégie optimale concernant la réouverture des écoles et des universités. La décision d'accueillir à nouveau les étudiants ou de poursuivre une formation virtuelle reposera principalement sur les strictes mesures et procédures mises en place d'ici à la fin de l'été.

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Une photo prise le 15 mars 2020 montre des bus scolaires garés à l’extérieur d’une école fermée à Dubaï. (AFP)

Après tout, le point sur lequel toutes les parties semblent s'accorder pour déterminer la « nouvelle normalité » de l'enseignement, c’est que la sécurité passe avant tout.

« La santé et la sécurité de la population, la capacité de gérer et de supprimer la possibilité de transmission de la pandémie, ainsi que la capacité de communiquer le savoir de la façon la plus adéquate possible dans le contexte d’un campus scolaire, seront au premier plan des décisions de toute école d'ouvrir totalement ou dans le cadre d'un modèle d’apprentissage mixte », déclare Gale à Arab News.

Ce dont les enfants auront besoin en septembre, c'est de la « force dans les relations », précise-t-il. « Les seuls changements dans la “nouvelle normalité” concerneront l’arrivée des élèves, les déplacements au sein de l’école, l’accompagnement des enfants, et certains regroupements pour les cours. »

Compte tenu de la capacité d’adaptation des enfants, des actions telles que se laver les mains souvent, avoir une bonne hygiène et porter un masque ne sont plus une nouveauté, mais font partie de la routine quotidienne lorsqu'ils quittent la maison, affirme-t-il.

« Nous devrions rassurer les enfants sur ce qui ne changera pas, plutôt que de se concentrer uniquement sur ce qui sera différent. Un équilibre est nécessaire si nous voulons être des modèles pour les enfants sur la façon de gérer efficacement le changement. »

Exprimant un point de vue commun parmi les enseignants de la région, Gale souligne que les écoles ne devraient pas être considérées « comme une solution distincte ou le seul risque » de nouveaux foyers. À l’opposé, les écoles font partie d'une stratégie communautaire visant à supprimer la transmission de la Covid-19, précise-t-il.

Bharat Mansukhani, directeur général d’International Schools Partnership (ISP) Middle East, affirme que les écoles affiliées à son groupe et gérées par ce dernier dans la région ont mené des évaluations concernant les risques spécifiques à l'école, en vue de la nouvelle année scolaire. Ces évaluations ont été comparées à celles de leurs écoles qui ont déjà rouvert aux États-Unis, en Espagne et en Malaisie.

« Il y aura des changements visibles à mesure que les écoles adhéreront aux directives des autorités, qui comprendront, mais sans s'y limiter, des contrôles de température, des masques pour les enseignants et les enfants âgés de plus de six ans, des groupes de classes réduits, la distanciation physique, un nombre moins important d’enfants dans les bus, et une insistance accrue sur le lavage des mains et la désinfection », précise Mansukhani à Arab News.

Les écoles ISP dans les EAU et au Qatar se concentreront sur la prolongation du temps que les enfants pourront passer sur place, tout en proposant un programme le plus large possible, grâce à une variété de modèles d'apprentissage flexibles, souligne Mansukhani.

« Bien que notre objectif soit d'avoir tous les élèves sur le campus chaque jour, notre priorité demeure un environnement sain et sûr pour toute notre communauté, avec un apprentissage continu et ininterrompu. »

La même façon de penser s’applique aux crèches destinées à des groupes d'âge plus bas. Shaun Robison, directeur de la garderie IDEA aux Émirats arabes unis, affirme que la décision de rouvrir les crèches devrait être conforme à tous les autres secteurs du pays, soulignant que les garderies, les camps et les aires de jeux dans les hôtels ont rouvert leurs portes.

« Les crèches ont une fonction importante dans une économie florissante qui encourage les ménages à double revenu et la main-d'œuvre féminine, explique-t-il. Tout le monde est prêt pour la réouverture. »

Mais on ne peut pas en dire autant des autres pays du CCG. Alors que le ministère de l'Éducation de l'Arabie saoudite a annoncé que les écoles rouvriront le 30 août, la décision dépendra des conditions sanitaires dans chacune des régions et communautés du pays à l'approche du début de l'année scolaire.

Chaque zone recevra une évaluation rouge, orange ou verte, pour indiquer l'un des trois scénarios suivants: suivi des cours en présentiel, combinaison de cours en présentiel et en ligne, et apprentissage en ligne à plein temps.

La taille des classes sera réduite de 50 % dans diverses parties du pays, en fonction du nombre de cas de Covid-19.

Tatweer Educational Transportation Services Co., transporteur scolaire du ministère, a exhorté les élèves qui fréquentent les écoles publiques et qui ont besoin de leurs services pour l’année scolaire à venir, à demander des places à l'avance, en raison d’une disponibilité limitée.

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Une photo de drone prise le 27 avril 2020 montre des bus scolaires garés dans un terrain de l'émirat de Dubaï, durant la pandémie du coronavirus. (AFP)

Cependant, certains parents souhaiteraient que l’enseignement à distance se poursuive. « Je ne pense vraiment pas que ce soit une bonne idée pour le moment, alors que le monde n’a pas encore trouvé de remède. Je ne sais pas si j'enverrai mon fils à l’école, a déclaré à Arab News Amal Turkistani, une mère de famille saoudienne. Je préférerais qu'ils poursuivent leurs études à distance ou à temps partiel ».

Son point de vue est appuyé par celui d’une autre mère de famille, Reham Al-Mistadi, qui confie: « C’est difficile de penser que les enfants vont aller à l'école. Ce ne sont que des enfants, inconscients de l’importance de la distanciation sociale et de l’utilisation de désinfectants. »

Pendant ce temps, Oman, qui a déclaré le plus grand nombre de cas de Covid-19 dans le CCG, n'a pas encore décidé d'ouvrir les écoles ou de poursuivre l'apprentissage à distance. Une enquête à l’échelle nationale a été lancée le 12 juillet dernier pour surveiller les niveaux d'immunité des résidents, afin d'aider le gouvernement à prendre une décision éclairée sur la réouverture des écoles, collèges et autres établissements.

Alors que les gouvernements continuent de rechercher une solution appropriée pour assurer un démarrage en douceur de la nouvelle année scolaire ainsi que la sécurité des jeunes, de nombreuses écoles sont prêtes à reprendre le chemin de l’apprentissage virtuel, si cela s’avère nécessaire.

« Les modèles d'enseignement flexibles que nous avons prévus dans chacune de nos écoles garantissent que nous pouvons nous adapter à tout changement d'orientation, ainsi qu'à tout changement au niveau de la situation globale liée à la Covid-19, sans perturber l’enseignement de haute qualité pour lequel sont connues nos écoles », affirme Mansukhani.

« Nous estimons que, si nos communautés scolaires travaillent ensemble et adhèrent aux procédures mises en place, nous serons tous en mesure de réduire le risque d'infection. »

En ce qui concerne les parents inquiets à Dubaï, l’Autorité de la connaissance et du développement humain a publié une déclaration donnant aux écoles privées et aux parents le pouvoir de déterminer le meilleur modèle éducatif pour la nouvelle année. Les options sont la présence physique de tous les étudiants, la planification des leçons suivant des périodes échelonnées ou la poursuite de l'apprentissage à distance, à temps partiel ou à temps plein.

Seul le temps nous dira quel en sera le résultat.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.