PARIS: Une dizaine de pays dont la France, l'Allemagne et l’Italie ont suspendu par précaution l'utilisation du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19, après le signalement d'effets secondaires « possibles » mais sans lien avéré à ce stade.
Le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu'il n'y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il n'y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin.
Suspension après des caillots sanguins
Le Danemark a été le premier pays le 11 mars à suspendre le vaccin d'AstraZeneca « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées.
Il a rapidement été suivi par l'Islande. La Norvège a également suspendu le même jour les injections de ce vaccin, par précaution. Plusieurs cas de caillots sanguins chez des adultes vaccinés y ont été rapportés, mais là encore sans qu'aucun lien ne soit encore prouvé.
En outre, les autorités sanitaires norvégiennes se sont inquiétées samedi de cas d'hémorragies cutanées chez des personnes relativement jeunes ayant reçu une dose du vaccin AstraZeneca.
Dans le sillage des pays nordiques, la Bulgarie a annoncé le vendredi 12 mars la suspension « par précaution » des injections, au lendemain des décisions prises par les trois pays nordiques, tandis qu'une enquête est en cours après le décès d'une femme vaccinée.
Toutefois, selon le ministre de la Santé, « aucun lien n'a été établi » à ce stade avec la vaccination survenue la veille de cette femme, qui souffrait de surpoids et avait subi plusieurs pontages coronariens.
Dimanche, ce sont l'Irlande et les Pays-Bas qui ont également suspendu l'utilisation du vaccin, toujours par précaution, après les cas de caillots sanguins rapportés au Danemark et en Norvège.
Lundi, l'Allemagne a annoncé à son tour suspendre la vaccination avec AstraZeneca « à titre préventif », invoquant également les cas de caillots sanguins signalés en Europe.
La France, à son tour, a décidé de « suspendre par précaution » l'utilisation du vaccin AstraZeneca, en attendant un avis de l'autorité européenne du médicament qui sera rendu mardi, a annoncé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Montauban.
Le chef de l'Etat a dit « espérer reprendre vite » la vaccination avec ce sérum « si l'avis de l'autorité européenne le permet ».
Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône (sud) ont indiqué lundi avoir suspendu la vaccination de leur personnel avec le vaccin AstraZeneca, « par mesure de précaution », après l'hospitalisation d'un pompier pour une arythmie cardiaque survenue après sa première injection.
L'Italie a aussi suspendu l'administration du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 sur l'ensemble de son territoire. L'agence du médicament italienne, AIFA, a décidé « à titre de précaution et de manière provisoire, dans l'attente d'une décision de l'EMA », l'Agence européenne des médicaments, d'« interdire l'utilisation du vaccin AstraZeneca sur tout le territoire national », explique l'AIFA dans un communiqué.
« Cette décision a été prise en ligne avec des mesures similaires adoptées par d'autres pays européens », précise-t-elle.
Campagne de vaccination retardée
La Thaïlande et la République démocratique du Congo (RDC) ont retardé le démarrage de leurs campagnes de vaccination avec ce vaccin, qui étaient prévues respectivement vendredi et ce lundi.
L'Indonésie a également décidé lundi de reporter par prudence le lancement de sa campagne de vaccination avec AstraZeneca.
Suspensions de lots
L'Autriche a annoncé dès le 8 mars suspendre l'utilisation d'un lot de vaccins AstraZeneca (ABV5300) après qu'une infirmière de 49 ans est décédée de « graves problèmes de coagulation sanguine », quelques jours après avoir été vaccinée.
Quatre autres pays européens - l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Luxembourg - ont également suspendu l'utilisation des vaccins de ce lot d'un million de doses, qui a été envoyé dans 17 pays européens.