L’économie marocaine est «libre», mais pas assez

L’économie marocaine est-elle libre ou plutôt fermée? Le dernier indice de The Heritage Foundation, un think tank situé à Washington, place le Maroc à la 81e place sur 178 pays, avec un score de 63,3, dans son dernier classement 2021. (AFP).
L’économie marocaine est-elle libre ou plutôt fermée? Le dernier indice de The Heritage Foundation, un think tank situé à Washington, place le Maroc à la 81e place sur 178 pays, avec un score de 63,3, dans son dernier classement 2021. (AFP).
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Publié le Lundi 15 mars 2021

L’économie marocaine est «libre», mais pas assez

  • L’indice 2021 de liberté économique de The Heritage Foundation classe le Maroc au 81e rang mondial sur 178 pays, avec un score de 63,3, soit mieux que la moyenne mondiale et celle de la région Mena
  • Toutefois, plusieurs maux structurels minent encore l’économie marocaine comme la corruption, , un système judiciaire défaillant et un marché du travail assez rigide

CASABLANCA: L’économie marocaine est-elle libre ou plutôt fermée? Le dernier indice de The Heritage Foundation, un think tank situé à Washington, place le Maroc à la 81e place sur 178 pays, avec un score de 63,3, dans son dernier classement 2021. Un résultat qui est inchangé par rapport à celui de 2020. La fondation classe le Maroc dans la catégorie jaune des économies «modérément libres» c’est le seul pays d’Afrique du Nord à être ainsi distingué.

Le Maroc fait mieux que la moyenne régionale et mondiale

«Le score global du Maroc est resté inchangé, avec une baisse de la liberté des échanges commerciaux, compensée par des améliorations au niveau de la liberté monétaire, entre autres. Le Maroc se classe 9e sur les 14 pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) et son score global est supérieur aux moyennes régionale (62,6) et mondiale (61,6)», indique The Heritage Foundation. Au niveau régional, le Maroc fait mieux que l’Algérie (162e du classement mondial), la Mauritanie (128e), la Tunisie (119e) et l’Égypte (130e). Du côté continental, le Maroc obtient de meilleurs résultats que certaines économies parmi les plus importantes en Afrique comme le Kenya (138e), le Nigeria (105e) et l’Afrique du Sud (99e).

Corruption et système judiciaire défaillant

Toutefois, plusieurs maux structurels minent encore l’économie marocaine, selon l’indice, et lui interdisent de gagner davantage de points dans le classement mondial. Le premier obstacle est lié au fléau de la corruption, qui «freine une plus grande liberté économique et porte atteinte à l’intégrité du gouvernement», souligne l’indice. L’autre difficulté vient d’un système judiciaire qui manque de fiabilité et de transparence et d’un marché du travail assez rigide, qui empêchent une meilleure productivité de la main d’œuvre et affectent par conséquent la compétitivité de l’économie marocaine.

Une mafia de la spoliation immobilière

Dans le détail, les rédacteurs du rapport reprochent au gouvernement son manque de transparence et de volonté en ce qui concerne la résolution des litiges fonciers et immobiliers et le combat contre la «mafia de la spoliation immobilière», comme l’appellent les médias marocains. En effet, les bandes criminelles se sont multipliées ces dernières années. Dans toutes les régions du pays, elles se sont spécialisées dans l’escroquerie et la spoliation immobilière. Elles falsifient, avec la complicité de l’administration marocaine, des magistrats et des notaires, les titres de propriétés enregistrés au niveau de la conservation foncière. Des milliers de propriétaires marocains et étrangers ont été victimes de ces bandes et leurs dossiers traînent encore dans les tribunaux marocains. «Le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant au Maroc et les juges manquent de formation en ce qui concerne la résolution des litiges commerciaux. De même, les lois anticorruption ne sont pas appliquées de manière efficace», lit-on dans le rapport de l’Heritage Foundation.

Un système bancaire concurrentiel

En revanche, l’indice félicite le Maroc pour les efforts qu’il a fournis pour une meilleure ouverture du marché et pour l’amélioration du climat des affaires et de la politique monétaire. «Le Maroc dispose de huit accords commerciaux préférentiels et de quarante-quatre mesures non tarifaires sont en vigueur. Les investisseurs étrangers et nationaux sont généralement traités de la même manière en vertu de la loi. Le secteur financier concurrentiel continue de croître et offre une large gamme d'options de financement. De plus, en 2020, des mesures ont été prises afin d’accroître la liquidité du système bancaire. De même, la bourse ne restreint pas la participation étrangère», indique la fondation.

Des réformes importantes ont ainsi été menées dans le but d’attirer les investisseurs étrangers, notamment grâce au Plan d’accélération industrielle mis en place par le Royaume. Ainsi, plusieurs secteurs ont réalisé des bonds importants en termes d’emplois, d’exportation et de valeur ajoutée. «En plus d'une importante industrie touristique et d'un secteur manufacturier en croissance, l'industrie aéronautique marocaine a attiré des dizaines d’investisseurs étrangers ces dernières années. Elle est l'industrie ayant la croissance la plus rapide en termes d'emploi», précise le rapport.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".