PARIS : L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a effectué dimanche une rare apparition publique sur un marché de l'est parisien pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate PS à la législative partielle dans le XXe arrondissement les 4 et 11 avril.
Mme El Aaraje, conseillère de Paris âgée de 34 ans, «est la mieux placée, à mon sens, pour rassembler la gauche dans cette circonscription», a déclaré l'ancien chef du gouvernement (1997-2002), interpellé par une habitante sur la désunion de la gauche dans le contexte politique actuel.
«J'ai incarné la gauche plurielle, c'est-à-dire le rassemblement des forces écologiques et de gauche, et je sais que la seule chance de gagner, dans toutes les élections, c'est de se rassembler», a répondu M. Jospin, interrogé par l'AFP sur les quatre candidatures à gauche pour cette législative partielle.
Organisé en raison de la nomination de la députée PS George Pau-Langevin comme adjointe à la Défenseure des droits Claire Hédon, le scrutin fait face à un risque de très forte abstention, en pleine crise sanitaire et deux mois avant les élections régionales.
Dans une circonscription ancrée à gauche, la seule conservée par le PS à Paris lors des législatives de 2017, Antoinette Guhl (EELV et Génération.s), Danielle Simonnet (LFI) et Thomas Roger (PCF) seront autant d'adversaires à gauche pour Mme El Aaraje. A droite, François-Marie Didier (LR) aura lui le champ libre, ni LREM ni le RN ne proposant de candidat à un an du renouvellement de l'Assemblée nationale.
Les apparitions publiques de Lionel Jospin, âgé de 83 ans et en retrait de la vie politique depuis sa défaite à la présidentielle de 2002, sont rares, même pour soutenir des candidats socialistes. Sa venue à Marseille en 2012 pour soutenir Marie-Arlette Carlotti avait été à ce titre remarquée.
«Il y a 25 ans, j'étais sur le marché de la Réunion pour soutenir George Pau-Langevin. Quand Lamia El Aaraje a été candidate, je trouvais naturel de la soutenir parce que les valeurs qu'elle incarne renvoient à ce que j'ai essayé de faire quand je gouvernais: efficacité économique, justice sociale et maintenant, préoccupation écologique», a expliqué l'ancien Premier ministre.
«Elle fera sans doute partie, je l'espère en tout cas, des nouvelles personnalités qui feront à nouveau avancer les questions sociales, écologiques et démocratiques dont le pays a bien besoin aujourd'hui compte tenu de la politique du pouvoir actuel et des propositions encore plus dures formulées par la droite», a estimé M. Jospin.