Le camp Merkel redoute un vote sanction dans deux scrutins régionaux tests

La chancelière Allemande Angela Merkel. (AFP)
La chancelière Allemande Angela Merkel. (AFP)
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Publié le Dimanche 14 mars 2021

Le camp Merkel redoute un vote sanction dans deux scrutins régionaux tests

  • L'Union chrétienne-démocrate (CDU) est donnée perdante dans les deux régions du Sud-Ouest, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat, où près de 11 millions d'électeurs sont appelés à renouveler leur Parlement régional
  • Les révélations en cascade autour de l'«affaire des masques» augurent de «sombres perspectives» pour les conservateurs, écrit le quotidien Bild, alors que ces scrutins donnent le top départ d'une riche séquence électorale conduisant jusqu'aux législatives

STUTTGART : Les conservateurs allemands de la chancelière Angela Merkel, fragilisés par les couacs de la crise sanitaire et un encombrant scandale financier, risquent un camouflet dimanche dans deux élections régionales particulièrement scrutées à six mois des législatives.

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) est donnée perdante dans les deux régions du Sud-Ouest, le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat, où près de 11 millions d'électeurs sont appelés à renouveler leur Parlement régional.

Les révélations en cascade autour de l'«affaire des masques» augurent de «sombres perspectives» pour les conservateurs, écrit le quotidien Bild, alors que ces scrutins donnent le top départ d'une riche séquence électorale conduisant jusqu'aux législatives du 26 septembre.

La CDU traverse «sa plus grave crise» depuis le scandale des caisses noires qui avait précipité la chute d'Helmut Kohl à la fin des années 1990, estiment de nombreux commentateurs. Cette fois, ce sont notamment des soupçons de commissions perçues par des députés dans des contrats d'achats de masques, au début de l'épidémie, qui écornent l'image de la majorité.

Les premières estimations sont attendues au moment de la fermeture des bureaux de vote à 18h00 locales (17h00 GMT). Dans le contexte sanitaire, le nombre de votes anticipés par correspondance est particulièrement élevé, laissant l'espoir aux conservateurs de limiter l'impact des récents soupçons.

«Où n'y a-t-il pas de corruption ? Il y a de la corruption partout», confiait à l'AFP, résigné, un électeur venu voter dans une école de Stuttgart, capitale du Bade-Wurtemberg.

Verts gagnants

Dans cette région qu'elle a longtemps dirigée, la CDU est créditée de 23 à 25% des voix et pourrait ainsi enregistrer le pire score de son histoire.

Les Verts, aux commandes depuis une décennie de ce Land prospère, coeur de l'industrie automobile, sont donnés largement gagnants. 

Leur victoire offrirait un troisième mandat à Winfried Kretschmann, 72 ans, seul écologiste à diriger une région allemande. La coalition avec la CDU qu'il dirige depuis cinq ans est parfois perçue comme le laboratoire d'une possible alliance nationale entre ces deux partis.

Dans le Land de Rhénanie-Palatinat, voisin de la France, de la Belgique et du Luxembourg, les choses ne s'annoncent guère mieux pour le parti de la chancelière.

Après avoir caressé l'idée de mettre un terme à trois décennies de domination social-démocrate, la CDU est au coude à coude avec le SPD et la dirigeante sortante de la région, Malu Dreyer, pourrait bien être reconduite.

Quant à l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), en baisse au niveau national, elle devrait essuyer un recul dans les deux Länder. 

Fatigue des restrictions

Angela Merkel, qui espérait quitter le pouvoir au sommet de sa popularité, voit ses plans contrariés par les difficultés touchant la CDU et son allié bavarois CSU.

Deux députés, Georg Nüsslein (CSU) et Nikolas Löbel (CDU), ont dû quitter ces derniers jours leurs partis respectifs, soupçonnés de s'être enrichis à la faveur de l'épidémie en servant d'intermédiaires avec des fabricants dans l'achat de masques anti-Covid par les autorités.

Dans une controverse distincte, un autre député conservateur a renoncé jeudi à son mandat après avoir été mis en cause pour des encarts publicitaires de l'Azerbaïdjan dans un journal régional qu'il dirige. 

Des parlementaires CDU ont déjà été soupçonnés dans le passé d'avoir perçu de l'argent de ce pays riche en hydrocarbures. L'un d'eux a vu récemment son immunité levée.

Dans une tentative d'éteindre l'incendie, la CDU et la CSU avaient donné jusqu'à vendredi soir à leurs parlementaires pour déclarer d'éventuels gains financiers tirés de l'épidémie.

Une défaite dimanche pourrait peser sur les ambitions d'Armin Laschet, fraîchement élu à la tête de la CDU, qui doit convaincre les siens qu'il sera le meilleur candidat conservateur à la chancellerie. Le patron de la Bavière Markus Söder (CSU) le devance dans les sondages.

«L'affaire des masques» passe d'autant plus mal que des millions d'Allemands, un an après le début de la pandémie, sont las des restrictions en place et semblent douter de la stratégie du gouvernement dont l'image de gestionnaire efficace de la crise est altérée.

Les difficultés d'approvisionnement en vaccins contre la Covid-19 n'ont fait qu'accentuer le mécontentement, sur fond de remontée des contaminations ces derniers jours. Les autorités sanitaires ne cachent d'ailleurs plus leur inquiétude face au «début d'une troisième vague».

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.