L'Arabie saoudite et l'Allemagne dans une alliance historique sur l'hydrogène vert

Le prince Abdelaziz ben  Salmane, ministre de l’Énergie du Royaume, a signé un mémorandum d’accord avec Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie (Capture d'écran)
Le prince Abdelaziz ben  Salmane, ministre de l’Énergie du Royaume, a signé un mémorandum d’accord avec Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie (Capture d'écran)
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

L'Arabie saoudite et l'Allemagne dans une alliance historique sur l'hydrogène vert

  • L'Arabie saoudite et l'Allemagne ont signé un partenariat énergétique historique pour aider à mettre en œuvre les objectifs de l'accord de Paris sur le changement climatique
  • Ce mémorandum d’accord révolutionnaire reconnaît l’objectif commun des deux pays de créer un environnement approprié pour un développement économiquement et écologiquement durable

DUBAÏ: L'Arabie saoudite et l'Allemagne ont signé un partenariat énergétique historique pour aider à mettre en œuvre les objectifs de l'accord de Paris sur le changement climatique. 

Les deux pays coopéreront étroitement dans le domaine du carburant émergent qu'est l'hydrogène «vert», que de nombreux experts considèrent comme un «carburant du futur», dans le cadre de l'effort mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre de l’Énergie du Royaume, a signé un mémorandum d’accord avec Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, lors d’une cérémonie organisée à Riyad. 

Ce mémorandum d’accord révolutionnaire reconnaît l’objectif commun des deux pays de créer un environnement approprié pour un développement économiquement et écologiquement durable et de travailler ensemble à la mise en œuvre des objectifs de l’accord de Paris destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

EN BREF

Le mémorandum d’accord révolutionnaire reconnaît l’objectif commun des deux pays de créer un environnement approprié pour un développement économiquement et écologiquement durable et de travailler ensemble à la mise en œuvre des objectifs de l’accord de Paris destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

L'accord vise à promouvoir la coopération entre l'Arabie saoudite et l'Allemagne concernant la production, le traitement, l'utilisation et le transport d'hydrogène propre au profit des deux pays. 

Le prince Abdelaziz déclare: «Le potentiel de l'hydrogène a toujours été présent, mais il entre maintenant dans le courant de la réflexion énergétique stratégique. Alors que les pays travaillent ensemble pour lutter contre le changement climatique, nous affirmons notre engagement à piloter la gestion des émissions, tout en poursuivant notre développement socio-économique. Notre engagement à lutter contre le changement climatique est ferme; c’est un engagement que l'Allemagne partage, je le sais.» 

«Il s’agit également d’une proposition d'investissement convaincante, avec d'énormes opportunités d'investissement dans l'hydrogène au cours des prochaines décennies», ajoute-t-il. 

L'Arabie saoudite cible l'hydrogène «vert» – fabriqué à partir de sources renouvelables telles que les énergies éolienne et solaire – comme une priorité pour la diversification du secteur énergétique dans le cadre de la stratégie Vision 2030. Elle est en train de construire une installation afin de produire le carburant à grande échelle dans la mégapole Neom. 

«L’Arabie saoudite a la chance de disposer d'une abondance d'énergie éolienne et d’énergie solaire, en plus de nos célèbres ressources en hydrocarbures. Le Royaume a tous les ingrédients pour être un leader mondial dans le domaine de l'hydrogène», se félicite le prince. 

L'année dernière, le Royaume a également exporté la toute première cargaison d'hydrogène «bleu» – fabriqué comme sous-produit de la production de pétrole et de gaz – vers le Japon afin d’y produire de l'électricité propre. 

L'Allemagne, qui tente de se sevrer du charbon, considéré comme la pire forme d'hydrocarbures polluants, a lancé l'année dernière sa stratégie nationale sur l'hydrogène et a adopté une législation qui permet l'incorporation de l'hydrogène «vert» comme combustible pour la production nationale d'électricité. 

Les scientifiques et les économistes ont approuvé la valeur potentielle de l'hydrogène depuis un certain temps, mais, dans le passé, il était coûteux à produire par rapport aux hydrocarbures et difficile à transporter en raison de ses propriétés explosives. 

Toutefois, son coût diminue grâce aux sources d'énergie renouvelables moins chères, et les ingénieurs s'efforcent de faciliter son transport sur de longues distances. 

Le prince Abdelaziz a déclaré lors d'une conférence récente que le Royaume pourrait envisager de construire un pipeline d'hydrogène vert vers l'Europe s’il était économiquement viable. 

Il a souligné les avantages de la collaboration saoudo-allemande en matière de transfert de technologie, de recherche et développement et de renforcement des effectifs, ainsi que sur le plan de l'impact économique. 

«L’excellence technologique de l’Allemagne est mondialement reconnue, tout comme son statut de puissance économique mondiale. Par conséquent, le fait que l'Allemagne et l'Arabie saoudite se soient associées dans cette coopération stratégique témoigne de l’importance de nos objectifs mutuels», indique-t-il. 

«Les relations entre nos deux pays remontent à plusieurs décennies, et ce protocole d'accord apportera un soutien supplémentaire qui renforcera notre amitié pour les générations à venir.» 

La collaboration entre la plus grande puissance économique et technologique d’Europe et le principal fournisseur d’énergie du Moyen-Orient a été saluée par les experts en énergie. 

Joseph McMonigle, secrétaire général du Forum international de l'énergie, déclare à Arab News: «L'Arabie saoudite et l'Allemagne se sont engagées dans de nouvelles voies d'émission zéro, mais les experts rapportent que la réduction des émissions nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux doit provenir de technologies qui n'existent pas encore.» 

Le spécialiste ajoute: «L'hydrogène vert en est un exemple, et le chaînon manquant entre les énergies renouvelables et les technologies des hydrocarbures est très prometteur pour la transition énergétique.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.