RIAYD: L'année 2020 restera à jamais gravée dans les mémoires pour une seule et unique raison. Mais de cette adversité est née l'innovation, et avec elle, une intense lutte.
Ce que nous portera 2021 reste un mystère, tout comme la vie post-Covid d’ailleurs. Mais une chose est sûre et certaine : nous pouvons déjà parler de l'impact positif de Saudi Sports For All (SFA) sur le bien-être mental et physique de toute une population confinée au milieu de restrictions suffocantes.
Des programmes tels que «Baytak Nadeek» (Your Home, Your Gym), le Women’s Fitness Festival et d’autres encore ont attiré des milliers, et souvent des millions, de participants via les réseaux sociaux.
«Le confinement en 2020 nous a appris à innover et contourner des restrictions strictes mais nécessaires», déclare, Shaima Al-Husseini, directrice générale de SFA, à Arab News: «Si nous somme confinés de nouveau, nous pourrons nous appuyer sur les bases de nos programmes les plus populaires, et innover encore si besoin est».
Alors que l’Arabie saoudite et d’autres pays du CCG ne sont pas à court d’importants événements sportifs internationaux, la mission de SFA est de veiller à ce que le sport se développe au niveau local. C’est une approche ascendante qui, au cours des trois dernières années, a vu SFA organiser un nombre d’initiatives de conditionnement physique dans les collectivités locales à travers le pays.
Parmi elles, un accord avec le ministère de la Municipalité et des Affaires rurales et du Logement pour stimuler les activités dans les parcs et les espaces publics de trois villes, avec des programmes multisports, de course et de marche, la location d'équipement, ainsi que des centres communautaires visant à avoir un comportement sain sur le long terme.
En novembre, SFA a signé un protocole d'accord avec Majid Al-Futtaim en vertu duquel le groupe sportif produira des programmes communautaires dans les futurs centres commerciaux Majid Al-Futtaim, tout en recevant des conseils sur la manière de s'assurer que les installations de SFA sont en ligne avec les exigences internationales en matière de construction écologique.
Il existe d'autres plans, à une échelle plus globale.
«Nous avons également développé et renforcé des partenariats aux niveaux local et international avec des parties telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), PepsiCo, Global Goals World Cup, l'Association pour le sport international pour tous, la Fédération saoudienne des sports électroniques et intellectuels, et de nombreuses autres encore», a déclaré Al-Husseini.
«Notre collaboration avec l'OMS permettra à SFA d'accueillir des événements mondiaux dans le Royaume, notamment Walk the Talk, édition de Riyad», ajoute-t-elle. «La stratégie de SFA sera appuyée par une assistance technique de l’OMS qui la maintiendra en ligne avec le plan d’action mondial de l’activité physique».
Depuis sa création en 2018, SFA est devenue partie intégrante de la scène sportive saoudienne, mais pour Al-Husseini, il n’est pas encore temps de se reposer sur ses lauriers.
«L’objectif de SFA est d’adopter une approche d’ensemble pour une vie saine sur la base de plusieurs principes qui profitent à tous les secteurs de la société. Il est donc difficile d’être fier d’une étape particulière, alors que nous avons accompli tant de choses dans différents domaines», dit-elle.
«Avec la restriction des déplacements lors du confinement de 2020, nous avons dû innover pour apporter des solutions «à la maison» aux Saoudiens partout dans le Royaume, et nous avons pu proposer plusieurs solutions numériques pour garder les gens actifs. Nous continuons de travailler pour atteindre notre objectif d'avoir 40% des Saoudiens actifs d'ici 2030».
«Je suis impressionné par le pouvoir de notre communauté saine et active», se réjouit le président de SFA, le prince Khaled bin Alwaleed bin Talal, devant la mobilisation pendant le confinement.
Le lancement de la Ligue de football féminin (WFL) en novembre, avec 24 équipes en compétition à Riyad, Djedddah et Dammam, a couronné une année 2020 trépidante pour SFA.
«La création de la WFL a été une réalisation marquante dans l’histoire sportive saoudienne», affirme Al-Husseini.
Ce qui est peut-être passé inaperçu au-delà de son importance culturelle, c'est l'ampleur de la logistique nécessaire pour faire démarrer la WFL, la compétition étant initialement prévue pour le début de l'année, mais retardée par la Covid-19.
«Lancer la WFL dans trois régions du pays a permis à un grand nombre de participantes de s'inscrire. Les 607 personnes étaient réparties sur 24 équipes, accompagnées d’équipes d’organisation et de technique entièrement féminines», exploque Al-Husseini, ajoutant: «La compétence et l'enthousiasme des participantes pour le jeu étaient surprenants. Il est stimulant de réfléchir à la manière dont SFA peut continuer à développer la Ligue, à la fois en termes de renforcement de l'infrastructure pour les femmes dans le sport, et en offres d’opportunités de formation pour les arbitres locaux».
Le 17 décembre, Challenge Riyad a battu Jeddah Eagles en remportant la Coupe des champions de la WFL, ainsi que le prix de 150 000 SR (39 975 $). La Ligue devrait connaître une deuxième saison.
Son succès est de bon augure pour l'avenir d'autres compétitions sportives organisées.
«Si l’intérêt pour la WFL est un indicateur, le sport féminin en Arabie saoudite est susceptible de se développer de façon exponentielle», a affirmé Al-Husseini. «Nous travaillons au développement du sport dans tous les secteurs, et le sport féminin en fait certainement partie».
Malgré son emploi du temps chargé, Al-Husseini elle-même continue de jouer régulièrement au tennis et au squash, tout en étant une fervente adepte du basket-ball et du football américain. Et bien qu'elle n'ait pas d'athlètes individuelles préférées, elle cite plusieurs modèles féminins saoudiens de premier plan.
«SAR la princesse Reema bent Bandar Al-Saoud est un modèle pour toute jeune femme saoudienne», a-t-elle déclaré. «Non seulement ancienne présidente de SFA, elle est aujourd’hui ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis».
«En juillet, elle a été confirmée en tant que membre du Comité international olympique, ce qui a encore renforcé son engagement à continuer de soutenir les efforts en cours de SFA, dans laquelle elle reste membre du conseil d'administration, pour atteindre ses objectifs de la Vision 2030.
Al-Husseini estime que si le rôle de SFA est d’encourager un mode de vie sain et actif au niveau communautaire, il peut également être un catalyseur pour promouvoir les athlètes de haut niveau du pays vers des carrières professionnelles dans le sport.
«Nous travaillons avec différents organismes pour développer l'infrastructure nécessaire pour continuer à améliorer les capacités des sportifs talentueux dans le Royaume», a-t-elle déclaré.
«Alors que les différents sports continuent de recevoir le soutien nécessaire en termes de financement et d'installations, et que les athlètes continuent de bénéficier d’un environnement adéquat, ainsi que de la formation et des encouragements nécessaires pour atteindre le meilleur de leur forme, l'Arabie saoudite continuera à former des concurrents sportifs qui marqueront la scène internationale».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com