Le plan Biden signale une politique résolument sociale

Joe Biden, le président américain. (Photo, AFP)
Joe Biden, le président américain. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

Le plan Biden signale une politique résolument sociale

  • Un virage résolument social avec pour objectif de réduire de moitié la pauvreté des enfants
  • Les mesures totalisant 1900 milliards de dollars vont doper cette année la croissance américaine

WASHINGTON : Derrière le montant gigantesque du plan de relance américain, l'administration Biden opère un virage résolument social avec pour objectif de réduire de moitié la pauvreté des enfants.

« Le plan de sauvetage américain représente un changement radical de la politique sociale aux Etats-Unis », estime Olivia Golden, directrice du Center for law and social policy.

Car il comprend une myriade de « mesures cruciales pour répondre aux besoins réels des enfants, des jeunes, des familles et des travailleurs », note-t-elle.

La loi approuvée définitivement par le Congrès mercredi sera signée par Joe Biden vendredi.

Les mesures totalisant 1900 milliards de dollars vont doper cette année la croissance américaine, certains économistes tablant sur au moins 7%, grâce aux chèques qui seront prochainement distribués aux Américains. Au total, ce sont 400 milliards de dollars qui vont soutenir les dépenses de consommation.

Mais au-delà de l'impact économique, les experts louent des mesures sociales ambitieuses.

La pandémie de Covid-19 a jeté une lumière crue sur les inégalités aux Etats-Unis où il n'existe pas de filet de sécurité sociale et où le taux d'épargne est faible voire inexistant pour les foyers les plus modestes ainsi que les minorités noire et hispanique.

Aussi, la récession économique survenue brutalement au printemps 2020 –  la pire depuis la Seconde Guerre mondiale – a-t-elle aggravé la pauvreté.

En signant le 22 janvier deux décrets pour renforcer l'aide alimentaire et les droits sociaux, Joe Biden avait dénoncé le "scandale" de la crise de la faim.

« Un foyer sur sept en Amérique, et plus d'un sur cinq dans les foyers noirs et latinos, rapportent qu'ils n'ont pas assez à manger », avait-il déploré. « Cela inclut presque 30 millions d'adultes et 12 millions d'enfants. »

Retombées

L'une des mesures les plus remarquables prévues par le plan Biden est incontestablement l'élargissement des crédits d'impôts pour les gardes d'enfants dont les foyers les plus modestes étaient jusqu'alors exclus.

Les démocrates ont décidé de bousculer cet avantage fiscal en le rendant non seulement plus généreux mais encore en changeant les conditions de ressources pour la percevoir.

Le but : rendre le crédit d'impôt pour enfants accessible à tous les enfants sauf dans les foyers riches, résume le CBPP (Center on budget and policy priorities), un institut de recherche indépendant.

La loi prévoit désormais 3 600 dollars pour les enfants jusqu'à 5 ans et jusqu'à 3 000 dollars pour les enfants de 6 à 17 ans contre 2 000 dollars auparavant.

« Si le plan est pleinement mis en œuvre cette année, il pourrait réduire la pauvreté des enfants de plus de 50% », souligne Zach Parolin, professeur au Centre de Recherches sur la pauvreté de l'Université de Columbia.

« Il va sans dire qu'il s'agit d'une baisse spectaculaire (...) avec d'énormes avantages pour les familles avec enfants en particulier », explique-t-il.

L'institut a également mené une étude pour calculer l'impact financier.

« Une analyse sur le coût (...) de l'expansion du crédit d'impôt pour enfants, conclut qu'un investissement de 100 milliards de dollars rapporterait environ 800 milliards de dollars en retour grâce à l'amélioration de la santé, des revenus, etc. des enfants et des parents », détaille Chris Wimer, l'un des chercheurs.

Mais pour que ces effets soient durables, encore faut-il rendre ces mesures permanentes, souligne-t-il.

Ce serait alors « historique dans le développement de l'Etat providence », souligne Zach Parolin. 

La prochaine tâche du gouvernement sera aussi « d'ajouter des éléments manquants cruciaux, tels que des congés familiaux payés », estime également Olivia Golden.

Pour Bradley Hardy, professeur à l'American University, le gouvernement doit voir cela comme un investissement pour l'avenir alors qu' « il existe des preuves substantielles (...) que l'accès aux ressources économiques pendant l'enfance peut stimuler une gamme de résultats socio-économiques à plus long terme ».

« La manière dont ces extensions de crédit d'impôts peuvent réduire la pauvreté des enfants sont une motivation importante pour les décideurs politiques, une motivation qui a également résonné dans les années Blair », ajoute-t-il.

Mardi, David Leonhardt, journaliste au New York Times, rappelait qu'il y a 22 ans, le Premier ministre britannique Tony Blair annonçait un plan ambitieux pour lutter contre la pauvreté des enfants en Grande-Bretagne. 

« A l'époque, plus de 25% des enfants britanniques vivaient dans la pauvreté », écrit-il. « Au cœur de la campagne se trouvaient les aides du gouvernement aux familles avec enfants. »


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.