PARIS: La lune, où la Russie et la Chine ont annoncé mardi vouloir construire ensemble une station, est au cœur de plusieurs programmes ambitieux en développement à travers le monde.
Le bond chinois
Le géant asiatique prévoit d'envoyer des astronautes sur la lune d'ici à 2030.
La Chine a déjà frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale qui a confirmé son statut de puissance spatiale. En décembre 2020, dans le cadre de son programme Chang'e, elle est parvenue à rapporter sur Terre des échantillons de lune, une première pour un pays en plus de 40 ans. Le dernier atterrisseur lunaire y avait été posé par les Russes en 1976.
Le retour des Etats-Unis
La Nasa concentre ses efforts sur le programme Artémis qui vise, dans la prochaine décennie, un retour d'astronautes sur le sol lunaire et l'installation d'une base permanente.
La mission Artémis 1, qui testera la nouvelle fusée lourde SLS avec la capsule Orion sans humain à bord, est prévue fin 2021. Artémis 2 emmènera des astronautes autour de la lune en 2023, sans alunir. Enfin, Artémis 3 enverra deux astronautes sur le sol lunaire, dont la première femme, en théorie en 2024, pour la première fois depuis la mission Apollo 17, il y a 52 ans.
La future station orbitale lunaire Gateway a été annoncée sous la présidence de Donald Trump. Initialement réduite à un seul module d'habitation, la station est censée s'agrandir au fil des années.
En tant que contributeur à ce programme vu comme un banc d'essai vers Mars, l'agence européenne ESA a déjà obtenu trois sièges pour les Européens à bord de la future station.
La Nasa vise ultérieurement la construction d'un «camp de base Artémis» sur la lune, prévu pour la fin de la décennie, à condition que le nouveau président américain, Joe Biden, et le Congrès acceptent de financer les dizaines de milliards de dollars requis.
L'acteur privé SpaceX
SpaceX, l'entreprise aérospatiale américaine du milliardaire Elon Musk, développe actuellement la fusée géante Starship, qu'il imagine lancer un jour à la conquête de Mars. Dans un premier temps, la fusée, si elle devenait opérationnelle, pourrait s'avérer utile pour des voyages vers la Lune.
C'est à bord de ce véhicule que le milliardaire japonais Yusaku Maezawa est censé aller faire le tour du satellite de la Terre, en théorie en 2023, un voyage au prix confidentiel.
La Russie en perte de vitesse
Le projet russo-chinois de «Station scientifique lunaire internationale» annoncé mardi, intervient alors que la Russie, pionnière à l'époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne.
Moscou a toutefois prévu trois missions Luna sur la lune au cours des cinq prochaines années, principalement destinées à des opérations de prospection minière.
Israël et le Japon dans la course
Israël a lancé en décembre 2020 l'opération Bereshit 2 (Genèse en hébreu), un projet qui vise à envoyer un appareil inhabité sur la lune en 2024, plus d'un an après l'alunissage raté d'une sonde israélienne en raison d'une panne de moteur.
L'agence spatiale japonaise JAXA prévoit également un atterrissage lunaire en 2022 en s'appuyant sur le succès de l'envoi de trois engins sur son orbite en 2007.
L'Inde, rendez-vous manqué
En septembre 2019, l'agence spatiale indienne ISRO qui avait lancé deux mois plus tôt sa deuxième mission lunaire Chandrayaan-2, a perdu le contact avec la sonde inhabitée qui devait faire de l'Inde la quatrième nation à poser un appareil sur la lune, et acter le retour de l'homme sur ce satellite naturel.