Plongée dans la ferme de crocodiles de LVMH en Australie

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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Plongée dans la ferme de crocodiles de LVMH en Australie

  • LVMH et Hermès ont fait ces dix dernières années une véritable razzia sur les fermes de crocodiles en Australie
  • Malgré une hausse constante de la demande, l’utilisation de cuirs exotiques par l'industrie du luxe est de plus en plus décriée

COOLIBAH: C'est un endroit interdit aux curieux, accessible uniquement par les airs à la saison des pluies, dans une région isolée du nord de l'Australie. Une ferme rachetée par le géant du luxe LVMH pour y élever des crocodiles d'une race renommée pour la petitesse des écailles de sa peau: idéales pour les sacs à main. 

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En inspectant les caisses, Ben Hindle, qui dirige les deux fermes de crocodiles que possède LVMH en Australie, aperçoit quelques bébés qui viennent d’éclore. Ils émettent un petit cri répétitif (Photo, AFP)

De novembre à mars, on arrive donc à Coolibah, dans le Territoire du Nord, par hélicoptère. La ferme se niche entre des escarpements et de multiples cours d'eau, en pleine nature. LVMH l'a achetée en 2017. 

Pour sécuriser leurs approvisionnements et soutenir la demande une demande toujours croissante, LVMH et Hermès ont fait ces dix dernières années une véritable razzia sur les fermes de crocodiles en Australie, les deux entreprises possédant désormais la majorité d’entre elles. 

A cette période, l’activité est la plus intense, car c'est la ponte chez les crocodiles. Environ 4 000 œufs sont prélevés dans la nature environnante chaque année, avant d’être acheminés à Coolibah, où ils sont placés dans un incubateur, jusqu’à l’éclosion. 

A l’intérieur d'une pièce où la température est maintenue constamment autour de 33 degrés, des caisses remplies d’oeufs sont entreposées sur des étagères séparées par une petite allée centrale. 

« Ils sont très sensibles à la température. Au début de la phase d’incubation, elle permet de déterminer le sexe. Ce qui nous intéresse, c’est d’obtenir des mâles, car ils grandissent plus vite », explique Ben Hindle, qui dirige les deux fermes de crocodiles que possède LVMH en Australie. 

En inspectant les caisses, il aperçoit quelques bébés qui viennent d’éclore. Ils émettent un petit cri répétitif. « C’est pour appeler leurs frères à sortir de leurs œufs, qu’ils éclosent tous en même temps », dit-il. 

Ils sont ensuite transférés dans des couvoirs, dans un bâtiment grand comme une grange: de grands bacs clos partiellement remplis d’eau, où les bébés crocodiles sont regroupés en portées de 30 à 40 pendant environ neuf mois. Ils sont nourris six fois par semaine, avec de la viande hachée de kangourou. 

Ben Hindle se penche pour en attraper un et inspecter son ventre. 

Petites écailles idéales  

« La marque du cordon ombilical a bien cicatrisé, ses écailles commencent à se former », observe-t-il, satisfait. C’est cette partie du corps qui est utilisée en maroquinerie. En la matière, il n’y a pas mieux que le crocodile marin australien. 

« La peau de leur ventre ne contient aucun os et elle est constituée de très petites écailles, un motif très féminin, particulièrement prisé pour la confection de sacs à main », détaille Ben Hindle. 

Ils passent la troisième et dernière année de leur vie dans des enclos individuels grillagés, dans un grand champ, pour éviter que leur peau soit mordue ou griffée, avant d’être abattus -- avec un pistolet électrique, comme les boeufs. 

Leur peau est ensuite envoyée à Singapour, dans une tannerie rachetée par LVMH en 2011, qui approvisionne toutes les marques du groupe en cuir. Malgré une hausse constante de la demande, l’utilisation de cuirs exotiques par l'industrie du luxe est de plus en plus décriée.  

Jeudi, trois militantes de l’association PETA ont manifesté devant la boutique Hermès du centre de Sydney.  

« Pour chaque sac, chaussure ou ceinture fabriquée avec du cuir de crocodile, un animal très intelligent et sensible est placé en captivité, soumis à une vie horrible et à de multiples souffrances avant d’être tué », dénonce Aleesha Jones. 

De grandes marques, comme Chanel, ont renoncé à utiliser des cuirs exotiques. 

Pas LVMH, qui pour sa part, « laisse libres nos marques d’utiliser ces matériaux, et nos clients de les acheter », explique Alexandre Capelli, directeur adjoint Environnement du groupe. « De là, nous faisons tout pour mettre en place les meilleures pratiques possibles ». 

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Ben Hindle se penche pour en attraper un et inspecter son ventre (Photo, AFP)

Grahame Webb, qui préside le groupe Crocodile au sein de l’union internationale pour la protection de la nature, a lui-même aidé le groupe LVMH à les définir. Il défend l’exploitation commerciale des crocodiles, un compromis selon lui nécessaire pour préserver l’espèce, qui a frôlé l’extinction dans les années 1960. 

« Vous n’arriverez jamais à rendre les crocodiles sympathiques à ceux qui vivent à leur proximité. En revanche, si vous leur donnez une valeur économique, alors ces mêmes personnes seront prêtes à les supporter ». 

Dont acte dans le Territoire du Nord, où une étude a chiffré en 2017 les retombées économiques générées par l’exploitation des crocodiles, dans l’élevage et le tourisme, à 67 millions d’euros par an. 

Au niveau mondial, la maroquinerie de luxe a souffert en 2020, en raison de la pandémie. Mais le secteur devrait rapidement rebondir. Ce qui explique sans doute l’acquisition en novembre par Hermès d'une ferme de melons, appelée à devenir à terme le plus grand élevage de crocodiles du pays. Plus de 50 000 reptiles y seront élevés. 

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Une ferme rachetée par le géant du luxe LVMH pour y élever des crocodiles d'une race renommée dans une région isolée du nord de l'Australie (Photo, AFP)

 


L'héritage saoudien en vedette au festival de Hail

Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
Le festival du patrimoine de 30 jours à Hail offre un aperçu du passé. (SPA)
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  • Un festival du patrimoine à Hail captive les visiteurs avec un riche éventail d'objets artisanaux qui allient art et authenticité historique
  • Plus de 40 activités sont présentées, permettant aux visiteurs d'explorer les compétences traditionnelles telles que la vannerie, le tissage sadu, le crochet, les textiles tissés à la main et la fabrication de portes Najdi et Hail

RIYAD : Un festival du patrimoine à Hail captive les visiteurs avec un riche éventail d'objets artisanaux qui allient art et authenticité historique, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Ce festival de 30 jours offre un aperçu du passé, en montrant le dévouement derrière la création des nécessités quotidiennes et en célébrant le succès des femmes artisans locales.

Plus de 40 activités sont présentées, permettant aux visiteurs d'explorer les compétences traditionnelles telles que la vannerie, le tissage sadu, le crochet, les textiles tissés à la main et la fabrication de portes Najdi et Hail.

Les vêtements traditionnels, la broderie thamudique, les perles en bois et en cuir, les arts de la fibre, l'art de la résine et la fabrication de savon figurent également parmi les points forts de l'exposition, a ajouté la SPA.

Les visiteurs peuvent également savourer une variété de plats traditionnels. Au cœur du festival, un théâtre artistique accueille des spectacles, dont le Hail Samri et le Saudi Ardah.

Le festival soutient les artisans locaux en leur offrant une plateforme pour présenter leur travail directement au public. Il célèbre également l'identité nationale et le patrimoine culturel du Royaume, conformément à l'Année de l'artisanat 2025.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au cœur du salon Saudi 100 Brands à Paris

Lors de la Fashion Week masculine de Paris le mois dernier, l'exposition Saudi 100 Brands organisée par Tranoï a investi le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété du groupe LVMH, dans la capitale française. (Photo Fournie)
Lors de la Fashion Week masculine de Paris le mois dernier, l'exposition Saudi 100 Brands organisée par Tranoï a investi le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété du groupe LVMH, dans la capitale française. (Photo Fournie)
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  • "Ce showroom à La Samaritaine représente une opportunité majeure pour les créateurs saoudiens de présenter leurs collections pendant la semaine de la mode à Paris."
  • Zoom sur les 11 créateurs saoudiens qui ont participé à la Fashion Week de Paris le mois dernier.

PARIS : Lors de la Semaine de la mode masculine à Paris le mois dernier, la vitrine Saudi 100 Brands de Tranoï a occupé le cinquième étage du grand magasin La Samaritaine, propriété de LVMH, dans la capitale française. Onze stylistes saoudiens ont présenté leur créativité dans le cadre d'une initiative de la Commission saoudienne de la mode.

Le dernier étage de cette adresse emblématique, avec sa frise historique en mosaïque de paon, ses ferronneries Gustav Eiffel et son spectaculaire plafond de verre, constituait le cadre idéal pour l'originalité et l'exubérance des jeunes créateurs qui ont présenté leur savoir-faire et leur héritage. 

Visiteurs de la vitrine des 100 marques saoudiennes à Paris. (Photo Fournie)
Visiteurs de la vitrine des 100 marques saoudiennes à Paris. (Photo Fournie)

Burak Cakmak, PDG de la Commission de la mode d'Arabie saoudite, a déclaré : "L'Arabie saoudite est un formidable pôle de talent et d'expertise. Ce showroom à La Samaritaine représente une opportunité majeure pour les créateurs saoudiens de présenter leurs collections pendant la semaine de la mode à Paris. C'est aussi un moyen efficace de renforcer les liens entre la Commission saoudienne de la mode et les acteurs internationaux de la mode, dont Tranoï.

Voici un aperçu des 11 marques présentées.

1886 

La marque saoudienne de streetwear 1886 exposée à Paris. (Photo Fournie)
La marque saoudienne de streetwear 1886 exposée à Paris. (Fourni)

Lancée en 2016, 1886 est la première marque saoudienne de streetwear haut de gamme. Réputée pour ses denims de qualité, la marque a lancé cette année des T-shirts à l'effigie de Jeddah, Al Ula et Abha pour célébrer son héritage saoudien. Le cofondateur, Fahad Aljomiah, a accroché au mur de son bureau une pancarte "Designed in KSA" (Conçu en Arabie saoudite), qui sert d'inspiration quotidienne à son équipe. "Nous avons le talent, les connaissances, le goût et la volonté de travailler dur pour établir la norme du secteur et placer définitivement l'Arabie saoudite sur la carte internationale de la mode", a-t-il déclaré à Arab News.  

REBIRTH

Il y a trois ans, Tala Abukhaled a lancé sa marque de vêtements de luxe respectueux de l'environnement pour redonner vie à l'artisanat artistique et aux traditions culturelles saoudiennes. "Mes clients sont généralement des personnes qui aiment voyager, qui sont aventureuses, libres d'esprit et soucieuses de l'environnement", explique-t-elle. L'un des motifs récurrents d'Abukhaled est l'intégration de raphia fabriqué à partir de feuilles de palmier et tissé en macramé. La palette de sa dernière collection - Resort 25 - est composée de sable neutre, de rose vif, d'orange mandarine et de vert olive.

ÉVEIL

Notre slogan est "Ouvrez les yeux". Nous voulons encourager les gens à s'éveiller à leur vie, à ne pas vivre dans un monde virtuel", a déclaré Khalid Almasoud, fondateur de la marque de streetwear basée à Riyad. Le logo de la marque est tissé en jaquard ou en sérigraphie sur de nombreuses pièces.  

WAAD ALOQAILI COUTURE

Chaque création complexe de ce label - fondé en 2019 par les sœurs Waad et Ahlam Aloqaili - est fortement ancrée dans la tradition saoudienne, élaborée avec une élégance émotionnelle et une profondeur culturelle, dans le but d'autonomiser les femmes. La robe de sirène sarcelle et émeraude perlée à la main d'Aloqaili, dotée d'une courte traîne, a volé la vedette.

ELEVEN

Fusionnant innovation et confort, la collection de cette marque basée à Riyad - audacieuse, distinctive et contemporaine - a été entièrement produite en Arabie saoudite, reflétant une forte identité locale prête à être exportée dans le monde entier.

HAJRUSS

Hajruss est une marque de streetwear contemporaine qui allie innovation et savoir-faire dans ses créations. La marque allie modernité et tradition, avec une attention particulière aux détails et aux matériaux haut de gamme. "Chaque collection est un dialogue entre l'héritage et l'innovation, où le vêtement devient un moyen de raconter une histoire", peut-on lire dans le catalogue de la vitrine. 

MIRAI 

Abdulrahman Tarabeh (à gauche) et Omar Shabra, cofondateurs de Mirai. (Fourni)
Abdulrahman Tarabeh (à gauche) et Omar Shabra, cofondateurs de Mirai. (Photo Fournie)

Mirai signifie "futur" en japonais. La marque fusionne la culture, le style et l'énergie saoudiens avec le minimalisme japonais et le souci du détail. "Nous avons choisi le nom Mirai parce que nous pensons que l'intemporalité est l'avenir", explique le cofondateur Abdulrahman Tarabeh. "Nous ne suivons pas les tendances, nous ne suivons pas le calendrier de la mode ; ce que nous aimons faire, nous le faisons. Avec Omar (Shabra, son cofondateur), nous voulons créer une communauté où les gens peuvent raconter leur histoire personnelle à travers leurs vêtements". Tarabeh montre une veste blanche avec de petits points bruns : "C'est l'un de nos modèles emblématiques. Le tissu provient de Toscane, en Italie, et il est lavé au café", explique-t-il. "Les boutons sont gravés de Sakura, la fleur de cerisier japonaise.  

RAZAN ALAZZOUNI

Diplômée en sculpture et en beaux-arts de l'université de Tufts, Razan Alazzouni est connue pour "mélanger l'art, la féminité et l'artisanat" dans ses créations, qui sont "sculpturales, délicates et intemporelles" et "célèbrent le glamour doux et l'héritage saoudien à travers des pièces raffinées, fabriquées à la main dans son atelier de Riyadh", selon le catalogue.  

RBA

Fondée en 2017 à New York, cette "marque de mode saoudienne interculturelle" fusionne un design audacieux, une qualité premium et une esthétique urbaine pour créer des pièces streetwear uniques. "Chaque design est plus qu'un vêtement - c'est une histoire tissée de symbolisme, de culture et d'élégance moderne", peut-on lire dans le catalogue. "RBA crée des pièces qui célèbrent la diversité, la durabilité et l'expression artistique. 

REEM ALKANHAL 

La créatrice Reem Alkanhal devant la collection de sa marque éponyme. (Fourni)
La créatrice Reem Alkanhal devant la collection de sa marque éponyme. (Photo Fournie)

Cette marque conçoit des vêtements pour les femmes qui aiment exprimer leur féminité avec une élégance simple. La collection Sword, créée pour le défilé, "reflète cette vision - en fusionnant le symbolisme traditionnel et la sophistication moderne pour la femme confiante et contemporaine", selon le catalogue.

YASMINA Q

Yasmina Q est une marque de vêtements féminins contemporains qui cherche à créer un changement positif en travaillant en toute conscience avec les communautés locales, en mettant l'accent sur les tricots. "Nous sommes très attachés au développement durable. Je suis basée en Arabie saoudite, nous nous approvisionnons en fil en Italie et nous produisons à Londres. Chaque pièce que nous produisons ne génère aucun déchet", explique la fondatrice Yasmina Qanzal. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   


L'univers des "Mille et une nuits" à l'ouverture d'un Festival d'Avignon ancré dans l'actualité

Des artistes du Festival Off Avignon accrochent des affiches pour promouvoir leurs pièces à Avignon, le 5 juillet 2016. (AFP)
Des artistes du Festival Off Avignon accrochent des affiches pour promouvoir leurs pièces à Avignon, le 5 juillet 2016. (AFP)
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  • Après l'anglais en 2023 et l'espagnol en 2024, le directeur du festival Tiago Rodrigues a souhaité cette année inviter la langue arabe, afin de partager avec le public "la richesse de son patrimoine et la grande diversité de sa création contemporaine"
  • Le Festival d'Avignon ouvre samedi sa 79e édition dans un contexte de coupes budgétaires dans la culture en France mobilisant les syndicats

AVIGNON: Cultures arabes célébrées, programmation résonnant avec l'actualité dont le procès des viols de Mazan, soutien à Gaza: le Festival d'Avignon ouvre samedi sa 79e édition dans un contexte de coupes budgétaires dans la culture en France mobilisant les syndicats.

Ce grand rendez-vous international du théâtre démarre en soirée dans la Cour d'honneur du Palais des papes par le spectacle "Nôt", de la chorégraphe capverdienne Marlene Monteiro Freitas, une pièce pour huit danseurs et musiciens inspirée des contes des "Mille et une nuits".

Après l'anglais en 2023 et l'espagnol en 2024, le directeur du festival Tiago Rodrigues a souhaité cette année inviter la langue arabe, afin de partager avec le public "la richesse de son patrimoine et la grande diversité de sa création contemporaine".

Dans ce cadre, une quinzaine d'artistes, essentiellement chorégraphes et musiciens, viendront enrichir une édition qui fait la part belle à la danse.

Dans cette programmation (42 spectacles), des artistes "s'emparent explicitement de questions d'actualité", "ça fait partie du code génétique du festival", et "d'autres explorent, de manière moins implicite, des questions (tout aussi) profondes", décrit-il.

Selon lui, cela montre "à quel point les artistes sont engagés à penser le monde avec leurs spectacles".

Parmi les moments forts attendus, le 18 juillet, une nuit de lectures d'extraits du procès des viols de Mazan commis sur Gisèle Pelicot, droguée pendant des années par son époux qui la livrait à des inconnus.

Cette création de Milo Rau devrait avoir un écho particulier, alors que ce procès au retentissement international s'est tenu à Avignon entre septembre et décembre 2024.

Tiago Rodrigues a, pour sa part, posté sur Instagram mercredi un texte intitulé "le Festival d'Avignon commence alors qu'un massacre se poursuit à Gaza".

"Le gouvernement d'extrême droite d'Israël poursuit ses attaques contre Gaza, perpétrant des crimes de guerre, bloquant l'aide humanitaire, violant systématiquement les droits humains et le droit international, causant la mort de dizaines de milliers de civils palestiniens, parmi lesquels des milliers d'enfants", déplore-t-il.

Il formule le vœu de construire "un monde où des festivals pourront à nouveau avoir lieu à Gaza dans la paix et dans la liberté".

- "Cri d'alerte" -

Fondé en 1947 par Jean Vilar, le plus célèbre festival de théâtre au monde, avec celui d'Edimbourg, transforme chaque année en juillet la Cité des papes en ville-théâtre.

A côté du "In", démarre, en même temps cette année, le "Off", plus grand marché du spectacle vivant en France, avec quelque 1.700 spectacles.

Mais le théâtre est célébré alors qu'il traverse un moment difficile en France, la culture étant touchée par de multiples coupes budgétaires.

La CGT spectacle, premier syndicat du secteur qui réclame depuis fin juin la "démission" de la ministre de la Culture Rachida Dati, a appelé artistes et techniciens "à refuser de jouer si la ministre ou un autre membre du gouvernement Bayrou s'affichait".

Un préavis de grève préventif a été déposé jusqu'au 26 juillet, date de fin du festival.

La ministre, en déplacement dimanche à Aix-en-Provence puis Arles, n'a pour le moment pas annoncé sa venue à Avignon. Son "programme de déplacements est en train d'être finalisé", a indiqué le ministère à l'AFP.

La CGT et sept autres organisations du spectacle vivant appellent en outre à un rassemblement devant la mairie samedi à 18H30, pour "lancer un cri d'alerte" contre ces coupes budgétaires.

Samedi, démarre également la pièce du chorégraphe libanais Ali Chahrour qui raconte l'histoire tragique de travailleuses migrantes abandonnées à leur sort pendant la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah pro-iranien à l'automne 2024 au Liban.

Œuvre marquante de l'histoire d'Avignon, "Le Soulier de satin" de Paul Claudel, mis en scène par Eric Ruf, administrateur de la Comédie-Française, résonnera, à la fin du Festival, dans la Cour d'honneur du Palais des papes, de 22H00 à 6H00.